Publié le 18 février 2023 par Olivier Demeulenaere
Il fallait bien ça pour régaler les copains de la finance mondiale tout en “préparant” l’économie française au Grand Reset. « Vous n’aurez rien et vous serez heureux »… OD
EDF enregistre une perte historique de près de 18 milliards d’euros en 2022
L’électricien a également alourdi son endettement financier net à 64,5 milliards d’euros l’an passé.
EDF a subi en 2022 l’une des pires pertes de l’histoire du CAC40, creusant son endettement à un niveau également record de 64,5 milliards d’euros, au terme d’une année noire plombée par les déboires de son parc nucléaire mais aussi par sa contribution forcée au « bouclier tarifaire » des Français.
Le chiffre d’affaires du géant de l’électricité a crû de 70% à 143,5 milliards d’euros tiré par la hausse des prix de l’énergie, mais le groupe passe dans le rouge avec une très lourde perte nette de 17,9 milliards, contre un bénéfice de 5,1 milliards en 2021. Il s’agit de l’une des plus lourdes pertes de l’histoire récente en France, derrière France Télécom (20,7 milliards) et Vivendi Universal (23,3 milliards) il y a vingt ans.
Nouveaux clients
Avec la flambée générale des prix de l’électricité, EDF a vu revenir de nombreux clients français, mais n’a pas pu assez produire avec ses centrales: le groupe a dû acheter à prix d’or de l’électricité sur les marchés. « Malgré une forte hausse du chiffre d’affaires soutenu par les prix de l’électricité et du gaz, l’Ebitda (marge brute d’exploitation) est fortement pénalisé par la baisse de production nucléaire ainsi que les mesures régulatoires exceptionnelles mise en place en France pour 2022, dans des conditions de marché difficiles », a commenté vendredi pour quelques journalistes le PDG Luc Rémont, arrivé à l’automne dernier avec de lourds défis à relever pour l’entreprise.
Le dirigeant a en revanche confirmé « la fourchette de production nucléaire de 300 à 330 térawattheures (en 2023), soit une sortie progressive de la crise de la corrosion sous contrainte », c’est-à-dire le problème des micro-fissures relevée sur des portions de tuyauteries, qui a mis à l’arrêt nombre de réacteurs depuis fin 2021. L’année 2022 aura vu la production électrique nucléaire et hydraulique tomber à des niveaux historiquement bas en pleine crise énergétique et climatique mondiale.
EDF a en effet cumulé les ennuis entre la découverte de corrosion et les retards pris dans la maintenance des centrales à cause du Covid. Résultat: en 2022, la disponibilité moyenne du parc de 56 réacteurs est tombée à 54% (contre 73% sur la période 2015-2019), faisant planer la menace de coupures électriques en plein hiver.
Corrosion, sécheresse, guerre en Ukraine
Finalement, le pire a été évité grâce aux importations d’électricité, aux efforts de sobriété des Français et à la course d’EDF pour rebrancher ses réacteurs. Il n’empêche, la note est salée pour l’électricien. Jamais aussi peu de térawattheures d’origine nucléaire n’avaient été produits depuis 1988 : 279 TWh en 2022. Loin de l’époque où EDF crachait 430 TWh comme en 2005.
La guerre en Ukraine a enfoncé le clou avec la flambée des prix du gaz et de l’électricité. Car pour contenir la facture des Français grâce au bouclier tarifaire, l’Etat, actionnaire majoritaire et bientôt unique, a obligé le groupe à vendre en 2022 davantage d’électricité à bas prix à ses concurrents, fournisseurs d’électricité alternatifs. Une mesure au coût exorbitant pour l’opérateur historique : 8,34 milliards d’euros.
Relance nucléaire
Régulièrement dénoncé par EDF et les syndicats, ce mécanisme appelé Arenh a été bâti par la France en 2010 pour essayer de rester dans les clous de la concurrence imposée par Bruxelles. Comment? En obligeant EDF à céder à ses concurrents une part de sa production nucléaire (100 TWh) au prix coûtant de 42 euros le MWh. Luc Rémont, chargé par l’exécutif de présenter une recette de sauvetage d’ici au printemps, affirmait en octobre que ce système était « à bout de souffle ».
BFMTV, le 17 février 2023
(via Philippe Herlin et Jérôme)
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Source : Olivier Demeulenaere
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