L’air du temps n’est pas à la paix. Et nous sommes le camp du bien. Nous, les euro-américains. Face à un Ours Russe, prêt à déchirer nos démocraties au nom d’une idéologie totalitaire qui va de l’empire des Tsars à celui des bolcheviques.
Sur ce postulat, on emboîte le pas des va-t-en guerre de salon. Ceux pour qui l’Histoire n’existe pas, pour qui le possible et le réel relèvent du métavers et la maîtrise du Monde d’une console de jeux.
Sur le mode des bombardements de l’Irak, ils rêvent d’écraser Poutine en direct sur CNN.
Bien évidemment les choses n’ont aucune chance de se passer ainsi. Quand il y a une pluie de missiles, ce n’est pas sur la Russie qu’elle s’abat. La Russie de 2023 n’est pas l’Irak de Saddam Hussein. Et quand on parle de territoire russe, il comprend la Crimée, pour laquelle les Américains ont averti Kiev qu’il ne faudrait pas compter sur leur aide pour la récupérer.
C‘est désormais le rôle des seuls Européens. Guerre civile oblige.
Alors se repose la question, sommes nous dans le camp du bien ? Celui qui justifierait de mettre notre courage en écharpe pour mourir au front ou y faire mourir nos enfants.
Pour en juger, il faut jeter un coup d’œil dans le rétroviseur. Après la chute du Mur de Berlin, le Pacte de Varsovie, renonçant à toute agression contre l’Ouest s’est sabordé. L’Otan, s’est renforcé. Pourquoi ?
Le nœud de l’affaire est la réunification Allemande. Les USA voulaient préserver leur présence militaire en Europe. Ils ont soutenu la réunification… à condition qu’elle se fasse dans l’Otan. Et pour obtenir l’accord de Moscou sur ce point sensible -sans signer de Traité- ils n’ont rechigné devant aucune déclaration d’apaisement: «pas un pouce vers l’Est».
Moscou a accepté.
Des documents déclassifiés du National Security Archive de l’Université Georges Washington attestent que les Russes ont été trompés. Robert Gates ancien directeur de la CIA, dit clairement «que l’expansion de l’OTAN vers l’Est a été poursuivie avec insistance, alors que Gorbatchev et d’autres étaient amenés à croire que cela ne se produirait pas».
Vingt ans ont passé.
A Kiev, la révolution orange de 2014 amène au pouvoir un régime pro européen contrôlé par les américains, qui déclenche la fronde des russophones du Donbass et l’annexion de la Crimée par la Russie.
L’Occident joue alors les pompiers et garantit les accords de Minsk dont Merkel et Hollande ont confessé qu’ils n’avaient servi que de prétexte pour gagner du temps et permettre à l’Ukraine de se renforcer militairement.
La mâchoire américaine se resserre encore.
Objectif, les immenses richesses du sous-sol russe.
La Pologne, est aujourd’hui, devant l’Allemagne, le fer de lance de l’encerclement otanien . A l’Est l’Amérique a truffé la Roumanie de missiles et jeté son dévolu sur la petite Moldavie frontalière de la Russie en corrompant ses gouvernants pour lui imposer sa «protection» en dépit d’une forte opposition populaire.
Il faut démanteler la Fédération de Russie pour ouvrir la voie aux multinationales américaines. La France aux ordres, a fait partir de là ses grands groupes, sous prétexte de sanctions. Total, Renault, Danone en ont fait les frais.
Surtout, il faut sauver le dollar. Poutine et les Brics ont lancé une offensive de «dédollarisation» des échanges commerciaux qui fait tâche d’huile dans le monde. Une menace vitale pour les Etats- Unis. Le dollar est le vecteur de l’extra territorialisation du droit américain qui fonde les coups tordus contre les «amis». La division nucléaire d’Alstom en a fait les frais. Frédéric Pierucci président de la division chaudiére de l’entreprise a passé 14 mois en prison aux USA. Jusqu’à ce que la France cède à General Electric.
«Les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts» disait de Gaulle. Les USA nous font la guerre et nous les soutenons. L’Ukraine rempart de l’Europe ? Une fable tragique à laquelle seule Madame Meloni, semble ne pas croire.
Notre Président lui, s’engage à l’aider jusqu’à la victoire finale. Y aura-t-il une opposition lucide?
Source : « Valmy » journaliste professionnel retraité.
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