Par WD
Il ne faut pas se voiler la face, la paupérisation des Français du quotidien est palpable sinon observable. Les œuvres caritatives et les associations solidaristes sont débordées. Elles lancent des fusées de détresse, mais les naïfs les prennent pour des feux d’artifice. Et bien non, ce n’est pas la rutilance de la fête, c’est le signal de l’infortune. Les demandes de secours pour des produits de base ou de premières nécessités explosent. La résultante des délires économiques longuement cumulés est là. À force de ne plus créer de richesse, de lourder nos fleurons techniques et industriels, de subir les impérities de la finance, on s’appauvrit jusqu’à la banqueroute. Nous sommes à l’heure de la liquidation.
Faute de moyen, on trouve des combines pour survivre. Après la phase de la consommation parcimonieuse, on passe par la force des choses aux échanges de quartier. On ratisse les vide-greniers et les magasins solidaires. Certains vont jusqu’à louer leurs vêtements, c’est dire la déconfiture. Mais même à vil prix les choses ont un coût et quand les poches sont vides, on ne peut plus rien faire. Alors on passe « au fait soi-même ». Après 40 ans de pur acte de consommation mercantiliste, on ne s’improvise pas bricoleur ou roi du système D. Toutefois, beaucoup s’y mettent et acquièrent des compétences. Certains deviennent les experts en recyclage. Ils donnent une seconde vie à des trucs en leur destinant une fonction autre que l’initiale. Les lauréats du concours Lépine sont battus tous les jours anonymement, il faut le savoir.
Pour minimiser encore plus le prix de revient des choses, les maisonnées se remettent à la mode d’autrefois. Les recettes de grand-mère font un tabac. Elles régentent dorénavant toute la vie familiale, du produit hygiénique à la couture en passant par la cuisine. On découvre qu’avec 1 kg de farine on en fait des bonnes choses à prix dérisoire. Les recettes régionales antédiluviennes sont prises d’assaut car elles sont élaborées par la nécessité de la misère d’antan, restant gourmandes tout de même.
Faute d’aisance financière, on retrouve aussi vite fait bien fait le troc. On l’a évoqué un peu évoqué plus haut. Si ceci peut paraître cool pour certains, c’est surtout l’insigne d’un retour en arrière majeur. On retourne à l’époque d’avant la civilisation, soit à la louche pour la France vers -700 ans. C’est dire la reculade sociétale où la super classe politique nous immerge.
Dans ce contexte d’isolement économique individuel, si certains retrouvent l’ambiance de leur jeunesse où rien ne se perdait, tout était transformé, il faut bien avouer que ça pue la loose. D’un consumérisme exacerbé, on passe sans transition en mode autarcique. C’est Madame la Baronne qui ruinée devient lavandière pour survivre, soit la déchéance en action. Les plus affectés sont les jeunes. Ils ne connaissent pas ce mode de vie quasi chiche. Surprotégés par leurs parents, ils n’ont pas les armes psychologiques pour faire face à ce changement de paradigme. Par ailleurs, ils ont beau être écologistes dans leurs têtes, ils ne le sont pas dans l’acte personnel quotidien. Plus facile d’acheter un shampoing bio à l’ortie ou de la lessive magique respectueuse de l’environnement que de se les fabriquer soi-même. Pour le faire, il faudrait déjà qu’ils sortent de leur obnubilation numérique et qu’ils acquièrent des connaissances fondamentales, ce qui est loin d’être gagné. Qui veut, peut. Ce sera surtout par la force de la nécessité qu’ils y viendront malgré eux.
Il faut remercier ici toutes les initiatives locales qui ont bien cerné le problème. Elles offrent des solutions en dehors du champ d’action des associations caritatives qui restent dans le giron économique. Les solidaristes patentés font dans l’économie misérabiliste, mais économie tout de même. Les initiatives locales sont différentes. Elles soutiennent et accompagnent les gens dans la nécessité. Elles offrent en plus des solutions pour les extirper de ce siphon infernal. Il est inutile de donner un quignon de pain à quelqu’un si on ne lui offre pas en même temps l’opportunité de pouvoir se l’acheter par le fruit d’une activité rémunératrice. Restituer l’autonomie économique aux gens victimes du système, voilà la clef de leur succès. Dans un environnement où pleins d’entreprises ferment ou vidangent leur masse salariales à cause des impérities économiques de nos dirigeants, l’affaire devient ardue. Toutefois, nous les remercierons jamais assez tant pour leur lucidité que pour leurs efforts constants sinon opiniâtres. Alors si vous avez des bons plans à offrir dans l’intérêt commun, approchez vous d’elles. Renforcez leur efficacité.
Source : WD
Source: Lire l'article complet de Profession Gendarme