Par Andrew Korybko – Le 8 février 2023
Par Il est inévitable que l’OTAN mette sur pied une coalition pour expédier des avions à réaction, comme elle le fit récemment pour des chars d’assaut, afin d’envoyer des avions de combat modernes en Ukraine, après l’annonce faite mercredi par Londres avant le voyage surprise de Zelensky dans ce pays. Le gouvernement britannique a confirmé qu’il commencerait à former les pilotes de ce pays à l’utilisation des avions de combat aux normes de l’OTAN pour coïncider avec sa visite, bien qu’en réalité, ce processus ait probablement commencé il y a longtemps et ne soit révélé que maintenant pour des raisons de « convenance politique« .
Contrairement à la coalition de chars de l’OTAN qui représentait une escalade qui a été largement exagérée, l’imminente coalition pour livrer des avions de chasse pourrait modifier de manière décisive la dynamique militaro-stratégique du conflit ukrainien pour l’amener sur une trajectoire beaucoup plus déstabilisante. En effet, ces armements peuvent renforcer de manière polyvalente les capacités aériennes et terrestres de Kiev, sans oublier qu’ils augmentent les chances de mener efficacement des opérations d’armes combinées lors des offensives que les deux parties prévoient de mener dans un avenir proche.
Le directeur du deuxième département européen du ministère russe des Affaires étrangères, Sergey Belyayev, avait prévu ce scénario la veille, mais en a minimisé l’importance puisqu’il a promis que les forces de Moscou répondraient de manière adéquate à cette escalade, ce qui ne discrédite pas pour autant l’évaluation précédente. La crise militaro-industrielle de l’Occident liée à cette guerre par procuration prolongée, à laquelle il ne s’attendait pas, l’oblige à envoyer des équipements modernes à Kiev après avoir épuisé les fournitures de l’ère soviétique.
C’était soit cette ligne de conduite, soit la réduction du rythme, de l’ampleur et de la portée de l’assistance armée, le deuxième scénario étant considéré comme politiquement inacceptable, d’où la décision d’aller de l’avant avec l’envoi de chars modernes et, probablement bientôt, d’avions de chasse. Dans les deux cas, malgré le drame public qui entoure ces escalades, il est presque certain, rétrospectivement, que la formation des pilotes a été ordonnée il y a longtemps et que les mises en scène susmentionnées n’avaient pour but que de gérer la perception pour justifier ces résultats.
Après tout, la crise militaro-industrielle de l’Occident était perceptible il y a plusieurs mois, lorsqu’il est devenu évident que son complexe industriel n’avait pas la capacité de maintenir l’assistance armée à Kiev. Il s’ensuit que les troupes ukrainiennes ont commencé à s’entraîner clandestinement au maniement des armes occidentales modernes il y a quelque temps déjà, en prévision du scénario selon lequel ce type d’armes devrait être envoyé sur place un peu plus tard si la Russie finissait par détruire les stocks de l’ère soviétique de l’OTAN, comme elle l’a finalement fait.
Arrivé à ce point, il a été intelligemment décidé de mettre en scène un drame public sur ce sujet sensible de l’escalade du conflit par ces moyens afin de manipuler l’opinion publique pour qu’elle soutienne cette décision planifiée à l’avance. Cela explique la mascarade ridicule à laquelle se sont livrés l’Allemagne et la Pologne au sujet des chars Léopard, qui semblent maintenant être en voie de reproduction lorsqu’il s’agit des avions de chasse, ce qui entraînera probablement une coalition connexe entre le Royaume-Uni, la Pologne et d’autres pays pour leur envoi.
L’impression, artificiellement fabriquée, de vassaux américains prenant unilatéralement la tête de la « défense de l’Ukraine » sera ensuite exploitée pour justifier l’envoi par les États-Unis eux-mêmes d’équipements aériens similaires, exactement comme ils ont récemment accepté d’envoyer leurs chars Abrams parallèlement à l’envoi par d’autres de leurs Léopards. Cette explication des événements aurait pu sembler un peu trop spéculative il y a seulement une semaine, mais elle semble maintenant incomparablement plus crédible à la lumière de la dernière annonce du Royaume-Uni, faite avant le voyage surprise de Zelensky dans ce pays.
Andrew Korybko
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
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