Deux nouvelles journées de mobilisation, les mardis 31 janvier et 7 février, ont démontré, s’il était encore nécessaire de le faire, la détermination des opposants à la réforme des retraites. Et tandis que le débat s’est ouvert à l’Assemblée, l’exécutif s’obstine dans sa stratégie anti-démocratique, obligeant les organisations syndicales à réfléchir à d’autres modes d’action.
2,8 millions le 31 janvier, près de 2 millions ce mardi 7 février, les cortèges ont encore été denses lors des deux journées de mobilisations. En parallèle, l’examen du texte a commencé à l’Assemblée, dans un climat houleux. Pourtant, en dépit de la pression de la rue, des études d’opinion démontrant clairement, et de plus en plus, l’opposition frontale des Français à cette réforme, le gouvernement campe sur ses positions, refusant de voir la réalité en face. Face à cette situation de blocage, les journées saute-mouton, même d’une ampleur inédite, sont essentielles, certes, mais insuffisantes.
Une journée d’ampleur samedi, et après ?
Ce samedi 11 février, l’intersyndicale, toujours unie n’en déplaise à certains éditorialistes, appelle à la plus large mobilisation. Cette date, demandée par beaucoup, devrait permettre de rassembler ceux qui ne peuvent se permettre de faire grève en semaine ou qui n’ont pas pu, faute de finances suffisantes, se joindre aux plus de 200 cortèges du 7 février.
Et après ? Même si 5 millions de Français descendent dans la rue, le gouvernement ne cédera probablement pas dans la foulée. D’où la question, de plus en plus posée, de la suite du mouvement et des actions à mener. Certes, la période des vacances scolaires n’aide pas, mais déjà certaines fédérations commencent à enclencher des grèves de 48 heures à l’image de la CGT Cheminots, de Sud Rail, ou bien des raffineurs.
Quelles actions ?
Beaucoup de leaders syndicaux commencent eux aussi à parler de la suite. C’est notamment le cas d’organisations qui, d’ordinaire, ne sont pas dans cette optique à l’image du secrétaire général adjoint de l’UNSA, Dominique Corona, déclarant : « s’il faut passer par des blocages, nous n’aurons aucun doute, il faudra y aller ». Philippe Martinez appelle lui à « des grèves plus dures, plus nombreuses » tandis qu’à Solidaires, la question d’une grève reconductible à partir de mars est sur la table.
Multiplier les actions « populaires » à l’image de celles orchestrées par la CGT-Energie permet aussi d’entretenir le mouvement et l’adhésion de la population. Enfin, pourquoi ne pas organiser, un samedi, une seule manifestation nationale à Paris. Comme le disait Olivier Besancenot, « 2 millions de personnes dans toute la France ou à Paris, ce n’est pas la même ambiance ».
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir