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par Pablo Ruiz
La forte répression qu’a subi le peuple péruvien s’explique par la persistance des politiques de la doctrine de Sécurité nationale inoculées par les États-Unis qui guident les forces de sécurité du Pérou.
Tous ceux d’entre nous qui connaissent quelque chose à l’histoire et à la géopolitique savions que le fait qu’ils chassent du pouvoir Pedro Castillo était une question de temps. Comme c’est arrivé au président Salvador Allende, les pouvoirs factuels, dès le premier instant, n’ont pas laissé Castillo gouverner, ont créé les conditions pour un échec et mat et on fait un coup d’État contre lui le 7 décembre 2022.
La tentative désespérée du président Pedro Castillo pour dissoudre le Congrès appeler à une assemblée constituante n’a pas pu freiner ce que ce même le Congrès allait réaliser ce même jour : un vote pour le destituer.
Le Congrès péruvien, comme on s’y attendait, a fini par déclarer la destitution de Pedro Castillo pour « incapacité morale » par 101 voix pour et a décrété que la vice-présidente Dina Boluarte assumerait sa charge.
Commencer, attendez également, l’ambassadrice des États-Unis a soutenu rapidement la décision du congrès de destitué, Pedro Castillo et a rencontré la présidente désignée Dina Boluarte. L’ambassadrice des États-Unis au Pérou, Lisa Kenna a réaffirmé « le plein soutien de son pays aux institutions démocratiques au Pérou. »
Les forces armées et la police nationale du Pérou ont également soutenu la décision du Congrès et ce n’est pas étonnant parce qu’elles sont fortement influencées par la doctrine anti-émeutes inoculée par les États-Unis.
Pendant les dernières décennies, la présence de milliers de troupes étasuniennes opérant dans le pays et l’entraînement qui donne aux militaires et aux policiers péruvien ont été récurrents.
En 2015, par exemple, les forces spéciales de l’armée des États-Unis ont entraîné dans les techniques de sauvetage des officiers et des sous-officiers de la direction tactique urbaine de la police nationale du Pérou.
En 2017, l’armée péruvienne a participé aux manœuvres militaires AmazonLog 17 avec les États-Unis, la Colombie et le Brésil entre autres. Ces manœuvres ont eu lieu en novembre de cette année-là, à Tabatinga, sur la triple frontière.
En 2021, dans la résolution législative numéro 31 102, le Congrès a autorisé l’entrée des troupes étasuniennes en territoire péruvien du 1er janvier au 31 décembre 2021. Dans l’annexe de la résolution, il est indiqué que l’objectif est de recevoir « un entraînement », à Lima, Callao, Ayacucho, Iquitos, pour le commandement du renseignement et des opérations spéciales conjointe (CIOEC), la force spéciale conjointe (FEC) et la direction antidrogue (DIRANDRO) de la police nationale du Pérou.
La même année, une délégation d’officiers péruviens à réalisé une visite des installations de la brigade tactique de l’armée des États-Unis sur la base militaire conjointe de San Antonio dans l’État du Texas et au centre d’entraînement de l’armée des États-Unis dans l’État de Californie, selon des informations d’infodefensa.
En 2022, le Congrès a approuvé, dans la résolution législative 2732, deux manœuvres combinées conjointes des États-Unis avec le personnel des forces d’opérations spéciales de la marine de guerre du Pérou pour août et octobre 2022, pour une durée de 45 jours chacune.
Pendant ces dernières années, le Pérou a aussi été parmi les premiers pays qui continuent à recevoir un entraînement dans ce qui a succédé à l’école des Amériques rebaptisée en 2001 institut de coopération pour la sécurité de l’hémisphère occidental.
Entre 1946 et 2004, 4 1559 militaires péruviens se sont entraînés à l’école des Amériques. En 2019, 84 militaires péruviens, en 2020, 236 et en 2021, 10 militaires de plus y ont été entraînée. Les données de 2022 n’ont pas encore été révélées.
Utilisation des bases militaires
Sur la présence de bases militaires des États-Unis, le ministère de la défense péruvien a rejeté les informations disant qu’il existait 10 bases militaires des États-Unis au Pérou : « Ceci est complètement faux. Il n’existe pas une seule base militaire des États-Unis, en territoire péruvien », prétendent-t-il.
Mais dans son livre « Territoires surveillés. Comment opère le réseau de bases militaires nord-américaines en Amérique du Sud », la journaliste Argentine Telma Luzzani dit qu’il y a neuf endroits où elles pourraient exister ou où il pourrait y avoir une présence de militaires étasuniens au Pérou.
Pour sa part, Tamara Lajtman Bereico, dans son article « La militarización low profile de Estados Unidos en el Perú : « narcoterrorismo » y desastres naturales », indique que « le facteur crucial pour garantir des opérations temporaires ou permanentes de relations du Commandement Sud, des forces d’opérations spéciales et de la DEA est l’utilisation des installations situées à Palmapampa, Mazamari, Aguaytía, Nanay, Pucallpa, Santa Lucía, Mazuco, Ancón, Puerto El Callao, El Estrecho et Piura ».
La présence permanente de militaires des États-Unis au Pérou sous prétexte de manœuvres conjointes, d’entraînement, de visites etc… met en évidence le fait que les forces militaires étasuniennes, même si elles ne possèdent pas de bases propres ou exclusives comme celle de Soto Cano ou de Guantanamo, par exemple, opèrent à l’intérieur des bases militaires péruviennes.
Le danger de NAMRU-6
Mais il existe au Pérou la US Naval Medical Research Unit, ou Unité de Investigation Médicale Navale de États-Unis, aussi connue comme NAMRU-6 qui possède 3 installations : à Lima, Iquitos et Puerto Mandonado.
L’objectif de cette « unité » est théoriquement de surveiller « une large gamme de maladies infectieuses d’importance pour la santé publique ou militaire, dont la dengue, la malaria, les maladies diarrhéiques et maladies sexuellement transmissibles », mais on soupçonne aussi que dans leurs installations pourraient être produites des armes biologiques.
Inauguré en janvier 19 83 au Pérou, NAMRU-6 a fêté ses 40 ans ce 19 janvier, sur le campus de l’ambassade des États-Unis à Lima, Pérou. À la célébration de cet anniversaire ont participé, entre autres, l’ambassadrice des États-Unis, au Pérou, Lisa Kenna, le contre-amiral Guido F. Valdés, commandant des forces médicales navale du Pacifique, le capitaine, William Denniston, commandant du centre d’investigation médical naval et James Aiken, commandant des forces navales du Commandement Sud des États-Unis (quatrième flotte).
Dans une interview publiée dans la revue, « Le droit de vivre en paix », l’ancien membre du Congrès du Pérou Richard Arce signalait, quelques temps après, qu’ils avaient demandé des informations aux autorités péruviennes sur NAMRU-6 mais « … les informations qu’ils nous ont données, étaient trop génériques et on note qu’il y avait beaucoup d’inconnues. Deuxièmement, et c’est grave pour notre souveraineté on voit une base militaire qui, sous prétexte de travail scientifique et d’étude des maladies tropicales, est en train de se développer dans le pays sans la transparence qui convient ».
De toute façon, le fait que NAMRU-6 existe, étudie et manipule « des maladies contagieuses », dans trois endroits différents du Pérou et en Amazonie, à Iquitos, attire l’attention.
Il n’est pas possible d’oublier que Cuba a subi dans les années 60 une attaque avec des armes biologiques et l’introduction intentionnelle de la dingue hémorragique et du virus de la fièvre porcine. Dans le monde, les États-Unis ont d’autres centres d’investigation ou d’autres laboratoires biologiques à fins militaires, ce qui devrait faire tirer la sonnette d’alarme à l’OMS.
source : Resumen Latinoamericano
traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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