-
Campagne de dons Janvier 2023
Chers amis lecteurs. 2023 devrait être une année majeure dans le dévoilement de tous les mensonges qui ont permis à certaines puissances de prendre le contrôle de toute l’humanité. Le Great Reset aura peut-être bien lieu cette année, mais pas comme le voudrait le WEF de Davos. En parallèle des guerres économique et militaire, la guerre médiatique est de plus en plus virulente et la nécessité pour les médias alternatifs d’être prêts à y faire face est plus qu’urgente. A Réseau International, nous avons décidé de passer à une étape supérieure avec tous les moyens nous permettant d’être au rendez-vous des grands chamboulements qui nous attendent. Pour cela, nous avons besoin de vous et de votre soutien.
Total de dons 17 825,00 € sur un objectif de 25 000,00 €
« Ce qui ne vous tue pas vous rend plus faible » : Roberto Pecchioli et la génération « flocons de neige ».
Une superbe synthèse sur la jeunesse actuelle fabriquée par le mondialisme technologique et enthousiaste. Rappel : pour Philippe Muray la jeunesse résultante de mai 68, du féminisme et de l’écologie, était déjà un naufrage il y a vingt-cinq ans. Là on a plongé dans les abysses : vaccin, éoliennes et smartphone au programme – sans oublier guerres et insectes grillés – le tout avec 87% d’abstentions aux élections, 32% de LGBTQ et même 30% de capacité thoracique en moins. Mais laissons Roberto Pecchioli parler :
Nicolas Bonnal
***
par Roberto Pecchioli
L’armée américaine a dû abaisser ses critères de recrutement physique. Les performances des aspirants se détériorent régulièrement. On ne sait pas quelles sont les conditions psychologiques et mentales, le tempérament moral des recrues. La situation est la même en France, où la comparaison entre les tests physiques actuels et ceux du passé est décourageante : la dernière génération a perdu un quart de sa capacité pulmonaire en raison d’une sédentarité, résultat de nombreuses heures passées devant des écrans. Conséquence : les jeunes Français mettent une minute de plus que leurs pères pour parcourir un kilomètre à pied.
Le pronostic est sévère : entre addictions (alcool, drogues, médicaments et psychoactifs, buzz, appareils électroniques) déchéance physique et fragilité causée par le désastre familial, genre et folies politiquement correctes, narcissisme, mystique des droits sans devoirs, le sort des générations est inquiétant. Encore plus désastreuse est la condition des jeunes mâles. Dévirilisés, éduqués principalement par des femmes, sans modèles, amenés à blâmer leurs instincts, ils sont le maillon faible d’une chaîne décadente. Les mâles et les femelles – y compris les « non-binaires » – sont la génération « flocon de neige ». L’affaiblissement progressif des esprits et des corps, la confusion savamment entretenue jusqu’à la désidentification personnelle et intime, n’est pas la responsabilité des jeunes.
Ceux-ci deviennent les victimes d’une gigantesque expérience d’ingénierie et d’anthropologie sociale. Ils sont comme le pouvoir veut qu’ils soient : flasques, faibles, conformistes, craintifs, ignorants (hors formation instrumentale) incultes à la discussion, incapables d’imaginer le changement. Aux antipodes du passé, dans lequel les jeunes ont toujours été moteurs de renouveau, de diversité, de nouveauté. Des sujets idéaux parce qu’ignorants, voire sincèrement convaincus qu’ils font leurs propres choix en toute autonomie, des singes dressés convaincus que la vie est une succession de vacances, de droits, d’envies et de caprices. Le système actuel – le mondialisme capitaliste faussement libertaire – en a fait des flocons de neige, froids, liquides, destinés à fondre aux premières chaleurs, vêtus de haillons coûteux, avec des tatouages voyants, des bagues tribales et des coiffures bizarres.
Leur soumission indifférente de petits soldats anonymes est étonnante, nous en avons eu la preuve en trois ans d’épidémie : le triomphe du pouvoir sournois, séducteur, hypnotique et narcotique.
Les mots de Byung Chul Han, observateur lucide du présent, sont des pierres : « le sujet soumis ne sait même pas qu’il en est un, et en effet se croit libre ; il n’y a pas de multitude collaborative et interconnectée capable de monter en une contestation globale, une masse dédiée à la révolution. Dans une masse d’individus épuisés, qui s’exploitent
dans l’illusion de l’épanouissement personnel, jusqu’à ce qu’ils s’effondrent dans la dépression et l’isolement, aucune étincelle antagoniste ne peut surgir. Comme cela se passe en Corée du Sud (Han est coréen) qui a le plus haut taux de suicide dans le monde : les gens se font violence au lieu de chercher un changement dans la société. Je ne suis pas exploité par mon maître, je m’exploite moi-même. Je suis à la fois serviteur et maître. Le régime néolibéral isole ainsi les gens : dans la société du spectacle, on ne peut jamais former un collectif, un Nous capable de se rebeller contre le système. »
Il est évident que la fragilité, la déconstruction de toute identité et de tout principe partagés, combinée à la faiblesse psychophysique des générations – un processus qui a commencé dans les années 1960 et est arrivé à maturité avec un mouvement accéléré – est la volonté précise des oligarchies en Puissance. Une analyse impressionnante vient du psychologue américain Jonathan Haidt, dans « La transformation de l’esprit moderne ». Sa thèse est que certaines mauvaises idées condamnent toute une génération à l’échec. Même des statistiques qui sembleraient réconfortantes peuvent être interprétées comme des signes d’introversion, d’insécurité générationnelle.
Le pourcentage de ceux qui ont essayé l’alcool, le tabac et le sexe avant l’âge de seize ans a chuté de de quelques points. Pas de véritable soupir de soulagement : au lieu d’apprendre à prendre des risques sans le filet de protection des adultes, trop de gens vivent enfermés chez eux, attachés à du matériel informatique. La catastrophe est que personne ne les éduque sur la vraie vie, malgré les « bonnes » intentions de leurs parents (quand il y en a…). La tendance est de se protéger de tout traumatisme, réel ou imaginaire, au prix de convaincre les jeunes qu’ils vivent dans une jungle inextricable.
Les mauvaises idées sont les pensées insufflées par le système. Haidt en énumère trois : ce qui ne vous tue pas vous rend plus faible (le mensonge de la fragilité) ; faites toujours confiance à vos sentiments (le mensonge du raisonnement émotionnel) ; la vie est une bataille entre les gentils et les méchants (le mensonge du « nous contre eux »). Cette combinaison mortelle de bonnes intentions et de mauvaises idées voue une génération à l’échec, empoisonnant la société dans son ensemble. L’anxiété, la dépression, la peur, le suicide ont explosé, la culture s’est uniformisée, ce qui vous empêche d’apprendre, de comparer, de vous forger une opinion. Les réseaux sociaux et
les nouveaux médias permettent de se réfugier dans des bulles où le néant est semé et la polarisation règne.
Elle s’inquiète de la multiplication des troubles psychologiques avec des pics d’actes d’auto-mutilation. Il y a un manque de préparation pour affronter la réalité, les échecs inévitables, pour traiter le non entendu pour la première fois après le oui des parents et la fadeur du système éducatif. La date cruciale, pour Haidt, était 2010, l’année du smartphone, parallèlement au développement rapide des nouveaux médias. « La vie sociale des adolescents a
radicalement changé. En 2008, les enfants allaient chez des amis ou étaient à l’extérieur ».
En 2010, il est devenu normal pour eux de s’enfermer dans leur petite chambre avec leur téléphone portable. Les enfants et les adolescents ont besoin du jeu pour terminer le processus développement neuronal. Si la phase de jeu est limitée, ils arrivent à l’âge adulte physiquement et socialement moins forts, moins résistants au risque et plus vulnérables. « Si vous êtes un jeune accro aux réseaux sociaux depuis 2010, votre cerveau fonctionne différemment du mien », conclut amèrement Haidt.
L’alternative est de démonter les trois gros mensonges indiqués. La faiblesse est prédominante chez ceux nés après 1995, les iGen, les digital natives obsédés par la sécurité, physique et émotionnelle. Le drame, c’est qu’« ils croient devoir se protéger des accidents de voiture ou des agressions sexuelles sur les campus universitaires, mais aussi des gens qui ont des idées différentes des leurs ». C’est la fermeture de l’esprit produite par le politiquement correct, qui se révèle de plus en plus comme un puissant facteur de guerre cognitive contre la personne, dépossédée des mots et séparée de la réalité.
Le deuxième mensonge est émotionnel : faites toujours confiance à vos sentiments. On enseigne que si quelque chose vous dérange, c’est mauvais. D’où la pratique de boycotter ceux qui soutiennent les « idées erronées », ainsi que l’idée absurde que les universités devraient protéger les étudiants de la confrontation. La dérive actuelle témoigne de la facilité avec laquelle les mauvaises idées s’enracinent. Cela s’applique également à l’apparente confrontation entre bons et méchants, qui se termine par des préjugés et des violences, physiques ou morales, pour faire taire ceux qui n’aiment pas ça, « offenser » parce qu’ils sont dissidents, non conformistes.
La vie, que les flocons de neige le veuillent ou non, est une affaire sérieuse. L’avenir est sombre non seulement en raison de la fragilité, de l’absence de passion et du sens incompris de la liberté des dernières générations, mais parce que le manque de préparation et la bassesse morale des classes dirigeantes, l’infantilisme de masse, le syndrome de Peter se répandront Pan se noyant dans la futilité, dans le vide, dans l’empire de l’éphémère.
Nous vivons dans une sorte d’absence infiniment prolongée. Les qualifications académiques abondent, mais les personnes instruites et préparées font défaut. Beaucoup fréquentent l’université comme un troupeau endormi sans esprit critique ni franchise dans les discussions. La vie doit être affrontée ouvertement, dressée à l’effort de faire et de savoir, loin de l’onguent émollient de la surprotection, étrangère au vacarme du disco émotionnel. Il faut renouer avec la croissance en choisissant entre des thèses contradictoires, appuyées sur des principes fermes, le postulat de
la capacité de décision. Les jeunes passent l’âge le plus important de leur vie dans un Disneyland virtuel. Les garçons qui ne deviennent hommes et filles que sans l’approbation du « mi comme ça », crient-ils dans la confusion. Il faut restaurer la force des idées et l’idée de force, entendue comme stabilité morale, résistance à l’adversité. Assez de l’emphase confuse sur les émotions des poupées et marionnettes manipulables, proies de toutes les peurs, cibles faciles de la propagande et des mensonges.
La majorité des Millennials sont faibles, hypersensibles, manichéennes. Il n’est pas préparé à affronter la vie, qui est conflit, ni la démocratie tant vantée, qui est débat.
Il court vers l’échec à l’envers. Des générations qui ont peur du langage, peur des mots ou des sens, ignorance de la réalité : c’est la néo culture de l’ultra-sécurité (safetysme) qui rend le troupeau docile, aveugle, heureux de suivre le berger. Les coussins protecteurs face à tout inconfort créent une fragilité existentielle : d’où l’anxiété et la dépression des jeunes qui transfèrent leurs émotions et leurs interactions sur les réseaux sociaux en vivant en comparaison avec leur apparence physique, leur statut social, dans le syndrome du « fomo », la peur de manquer, la peur d’être exclus des événements ou des contextes collectifs. Le carnaval pérenne a de lourdes conséquences : le groupe se veut, la mode. Quiconque n’utilise pas certains termes ou ne participe pas à certains rituels et habitudes est ridiculisé, intimidé, isolé comme un déviant.
Les jeunes recherchent des suiveurs, pas des amis, ils manquent de vraie liberté et ne sauraient pas s’en servir ; les parents et grands-parents survivants assurent la surveillance permanente des personnes qui n’atteindront pas l’âge adulte. La carotte, c’est la condescendance permissive, mais aussi le jeu vidéo stupide ou violent offert aux navires emportés par le vent que la mer de l’existence fera naufrage. La fragilité est la première étape, viennent ensuite l’insécurité, l’anxiété, l’irritation, la faiblesse physique. Ils finiront par devenir de mauvais citoyens. Sans culpabilité, ils ne savent pas ce que sont la vocation et la passion. Ils se contentent de déplacer compulsivement leurs doigts sur le écran comme des somnambules ne comprenant pas ce qu’ils lisent ou voient. Nous les dispensons de la tempête, mais si nous protégeons les jeunes de toute expérience potentiellement dérangeante, nous les rendons incapables de lutter lorsqu’ils sortent du cône protecteur. Il n’y a pas d’autorité, de maîtrise de soi, de stabilité intérieure, d’efforts pour s’améliorer. La protection amniotique engendre la dépression, l’insécurité, jusqu’aux troubles psychiques et le fléau des suicides. Trop d’entre eux ignorent la violence qu’ils subissent et pratiquent parfois. Traverser des expériences difficiles et des traumatismes forge le caractère. La dynamique de l’hypersécurité, le manque de culture du coton reposent sur des erreurs fondamentales : la sagesse populaire savait que « ce qui n’étouffe pas la vie », tempère et permet de séparer la sphère émotionnelle de la réaction mature, de la distanciation.
Les personnes nées après 1982 affichent des taux de suicide de plus en plus élevés selon l’année de naissance. Trop de cerveaux en formation ne sont occupés que par les réseaux sociaux, dont le bruit de chacun en quête d’approbation manque de profondeur ainsi que de motivations personnelles : donc tout le monde est fan. Les jeux externes, physiques ont disparu, il y a moins de temps pour sortir, socialiser, pris dans la fièvre des écrans, la dépendance à ce que disent les autres à travers l’écran. Tout le monde juge de tout dans une Babylone superficielle imprégnée de perfidie. Il n’y a pas d’idées propres, mais on tremble devant la désapprobation ou le redouté « je n’aime pas ça », les pouces vers le bas dans le nouveau Colisée.
L’observation des plus jeunes, dépourvue de filtres culturels et d’expériences consolidées, convainc que la société occidentale vit dans un temps suspendu, irréel, où le présent est un moment inertiel, froid, entropique. Le monde que nous offrons à ceux qui entrent dans la vie est un faux paradis drogue-pornographique d’individus incommunicables qui traînent des existences fantasmatiques.
Regarder les générations de flocons de neige évanescents, précocement épuisés, nous amène à un sentiment automnal, mélancolique. Les feuilles tombent, pas seulement sur la tête de la génération « flocons de neige ».
source : Blondet & Friends
envoyé par Nicolas Bonnal
Adblock test (Why?)
Source : Lire l'article complet par Réseau International
Source: Lire l'article complet de Réseau International