Depuis la première mobilisation d’ampleur de jeudi 19 janvier dernier, la majorité essaye de déployer tous les moyens pour « convaincre » les Français des bienfaits et du bien fondé de sa réforme des retraites. Dans cet exercice de « pédagogie », elle s’est trouvée un allié de taille.
« Allez-vous bloquer la France ? » « Condamnez-vous ces propos ? Oui ou non ? » « Et les vacances ? » Depuis quelques jours, une partie des médias arrive à la rescousse du gouvernement dans sa campagne de communication. Le but : « convaincre » les Français que cette réforme serait juste et équitable. Question de pédagogie donc, puisque les citoyens sont sans doute trop bêtes pour comprendre les raisons et le bien fondé de ces mesures.
La bataille de l’information
Alors, en plus des ministres et députés déployés sur tous les fronts, avec parfois quelques couacs comme la déclaration de Franck Riester affirmant, à l’inverse de tous ses collègues, que les femmes seraient « un peu pénalisées », de nombreux « journalistes » haussent le ton. Dans cette bataille de l’information, les éléments de langage classique sont martelés et devraient monter crescendo, à mesure que la contestation sociale en fera de même. Sur certains plateaux télé, il n’est pas rare de voir un seul invité opposé à la réforme des retraites contre trois autres parfaitement favorables car ce serait « nécessaire ». Ajoutez à cela les questions à répétition pour qu’un invité condamne de manière ferme telle ou telle déclaration de syndicalistes et vous obtenez un savant mélange au parfum de déjà vu. Car il est évident qu’en voulant insister sur les « blocages » orchestrés, comme toujours, par des « privilégiés » le but est clair : faire basculer l’opinion, majoritairement favorable au mouvement de contestation, comme ce fut le cas lors du mouvement des Gilets Jaunes.
Plus le gouvernement parle, plus l’opposition est forte
Sauf que cette fois tout est différent car les Français comprennent bien ce qui va concrètement leur arriver avec ce projet. D’ailleurs, tous les sondages le montrent. Plus le gouvernement explique, plus les opposants sont nombreux. D’après une étude publiée mercredi 25 janvier, 72 % des Français sont désormais contre cette réforme. Un chiffre en hausse de six points par rapport à la semaine d’avant, de treize en prenant les statistiques d’il y a deux semaines.
Et le refus ne se situe pas que dans la société, bien que ce seul fait devrait, en démocratie, suffire à ce que ce texte n’existe pas. Au sein de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron ne dispose pas, à cette heure, d’une majorité. Y compris au sein du camp présidentiel, certains hésitent. En réalité, tout dépendra de l’attitude et du vote des des députés LR.
Après avoir perdu la bataille de la rue, le gouvernement perd, pour le moment, celle de l’opinion.
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir