Raymond Beaugrand-Champagne: «Bon et fidèle serviteur», repose en paix !

Raymond Beaugrand-Champagne: «Bon et fidèle serviteur», repose en paix !

Un texte d’Évelyne Lauzier, journaliste et ex-rédactrice en chef du Nouvel Informateur Catholique, l’ancêtre du Verbe médias.

Raymond Beaugrand-Champagne était un personnage complexe, très réservé, qui avait au fond du regard une tristesse infinie. Dès qu’on échangeait un tant soit peu avec lui, on percevait une grande noblesse d’âme et de cœur, beaucoup d’humilité et une grande générosité.

Dans la jeune vingtaine, il avait été refusé chez les Bénédictins; ce refus a été pour lui une profonde déception et a laissé un grand voile d’amertume sur son âme. Pendant plusieurs années, il aura une foi en dents de scie ; mais il restera «attaché à Dieu et à l’Église», dira-t-il lui-même.

Le choix d’émissions qu’il initie à Radio-Canada avec Marcel Brisebois, Rencontres, et par la suite à Radio VM, Rencontres spirituelles, en dit long sur ce qu’il vit. Sans compter les chroniques de saints et saintes qu’il a rédigées pendant de nombreuses années pour le NIC. J’oserais dire qu’il entretenait sa foi en côtoyant régulièrement de grands hommes et femmes de foi, vivants et morts. Leurs histoires de foi et de conversion, pour certains, venaient combler sa soif spirituelle et jetaient un baume sur sa grande nostalgie de Dieu.

Dans les années 60, il réalise des documentaires avec des «personnalités» catholiques. «Et moi, qu’ai-je accompli? » se disait-il. Il demande à Dieu de permettre une rencontre avec quelqu’un qui lui donne l’occasion de traduire sa foi en actions.

Un fils adoptif

Trois ans plus tard, il rencontre Guy, un orphelin de 18 ans. Raymond l’a adopté, convaincu que ce jeune est une réponse à sa prière. La vie n’est pas facile avec Guy. Il n’a eu aucune éducation et il n’est pas propre, alors que Raymond est très raffiné. Ce dernier songe même à le laisser tomber. Mais lorsque Guy lui avoue qu’il le considère comme son père, Raymond est bouleversé. Il lui promet de ne plus jamais songer à l’abandonner. Il dira par la suite de son fils adoptif qu’il lui apprenait à mettre l’Évangile en actions, à commencer par le pardon.

À 40 ans, Guy décède d’une overdose de drogue. Tout au long de sa courte existence, il avait souffert du mal de vivre. Mais avec Raymond, il avait appris à aimer Jésus-Christ. Parce que, en vérité, Raymond a toujours été à la fois un chercheur et un donneur de Dieu!

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À propos de l'auteur Le Verbe

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