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Campagne de dons Janvier 2023
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par Panagiotis Grigoriou
Jour de la Théophanie en ce 6 janvier, manifestation de Dieu pour les Orthodoxes en Grèce, veille de Noël en Serbie et en Russie. Car, rappelons-le, plus de 200 millions de Chrétiens Orthodoxes dans le monde, célèbrent Noël le 7 janvier en raison de son alignement sur le calendrier julien. Sauf… la Grèce.
Date qui reste pourtant importante pour les Grecs, lesquels du coup, ils célèbrent leur Théophanie que l’on appelle également et non sans raison, les « Lumières ». Traditionnellement, le pope procède à la bénédiction des eaux : il lance la Croix dans la mer, ou à défaut dans une rivière, un lac, voire un bassin, et les plus vaillants parmi les fidèles plongent pour la ramener.
Théophanie, autant manifestation si l’on veut de Dieu, fête déjà antique pendant laquelle on exposait publiquement les statues des divinités, par exemple à Delphes. Et en cette Grèce contemporaine amollie, la journée avait été plutôt une occasion pour les retrouvailles et sa sociabilité, sous un ciel, il faut dire, bien bleu.
Ainsi, dans notre bourgade du Péloponnèse vieillissant, les terrasses des cafés ont été vite pleines, et d’abord celles donnant sur le port, pour alors ne rien rater de la cérémonie, surtout de son spectacle. Les villageois certes, n’ont guère été aussi nombreux que par le passé à l’église durant la messe, mais sur le port tout le monde s’y retrouve, je dirais davantage par tradition que par la foi.
Nos fidèles plongeurs ont fait de leur mieux, et l’heureux ayant attrapé le premier la Croix, après l’avoir embrassée, il l’a sitôt passée à tous les autres plongeurs. Les eaux ont été bénites, puis, les fidèles et même les moins fidèles, voire si besoin, leurs animaux.
Belle journée de la Lumière, tout comme de son vrai prélude symbolique et calendaire, nos pêcheurs ont comme prévu proposé aux habitants leur première prise de l’année, car rien n’est laissé en quelque sorte au hasard, y compris en mer.
Les petits chalutiers, nos caïques traditionnels, étaient presque tous sortis de l’eau pour leur entretien annuel durant le carême avant Noël, et les voilà de retour pour ainsi remonter leurs premiers filets de 2023 et sitôt regagner le port peints à neuf, la veille justement de la Théophanie.
Après tant de journées célébrées… sous les auspices de la viande grillée, nombreux ont été ceux, matous… portuaires compris, qui devant le caïque du Capitaine Pétros, se sont alors précipités sur ses modestes prises.
Journée il faut dire autant celle des pâtisseries… honorées à ne pas rater, disons les dernières autorisées avant de clore ce temps de Noël. Tout le monde a eu visiblement pour son appétit, y compris le croque-mort du village, lequel s’est fait offrir un verre d’ouzo accompagné d’un bon mézé… par un bon vieux médecin local. « Dieu nous attend alors tous… donc buvons, santé et alors longue vie ». Et de notre côté, nous n’avons pas non plus oublié les chats du port et leurs croquettes, dont ceux de la toute jeune génération.
Une fois n’est pas coutume, le peuple, celui des humbles a retrouvé toute sa sociabilité tant malmenée par son anéantissement économique et d’abord ontologique, ceci pour évoquer principalement les affaires courantes, les nouvelles de la famille, des enfants, des animaux, des oliviers et des bateaux de pêche.
La grande politique des satanisés d’Athènes et d’ailleurs a été pratiquement absente des discussions, à l’exception disons pondérée, de la politique locale car 2023, est l’année des élections, à la fois législatives et locales, c’est-à-dire régionales et municipales.
Il était pourtant question de la paroisse. Au café avec Yórgos et Anéstis, nous avons par exemple évoqué la trahison du clergé et de son Église officielle. Trahison historique depuis que la Grèce déjà du XIXe siècle avait suivi l’Occident dans l’abandon de son alignement sur le calendrier julien, ce que Moscou par exemple, avait à peine toléré en son temps ; et cette trahison de l’Église officielle de Grèce, elle devient alors hystérique depuis un demi-siècle, vassalisée comme elle est, sous le tapis volé des… Illuminés et des conspirés globalistes associés.
Yórgos pratique d’ailleurs sa foi alors un peu comme nous, afin de… se retrouver avec les divinités, il préfère les petites chapelles des promontoires et des montagnes, loin du clergé… et au-delà du clapier.
Puis, la journée s’est terminée par la bénédiction des cafés, des tavernes, des patrons et des clients, ainsi que de toutes les familles et de leurs maisons, par ces rares derniers jeunes du village. Parmi eux, deux des plongeurs bénits en premier sur le port, ce sont eux qui jusqu’à la tombée de la nuit, ont fait passer la Sainte Icone du Christ par chaque maison.
« Cela porte surtout bonheur et nous en avons tant besoin par ces temps qui courent », nous dit notre voisine, une femme ayant connu tant d’autres vrais moments collectifs au village et en Grèce, étant née dans les lointaines années 1930.
L’office du soir, annoncé au son des cloches, marque ainsi la fin de cette journée… décidément lumineuse.
La bénédiction… s’achève, la messe est dite. Les amis et les familles se retrouvent de nouveau dans les cafés et aux petites tavernes, forcement populaires. On y parlera peut-être un peu politique, qui sait ?
Et encore une fois, un grand merci aux amis, lectrices et lecteurs du blog, pour leur contribution à notre campagne annuelle – http://www.greekcrisis.fr/2022/12/Fr0837 – de soutien financier, si important par les temps qui courent. Nous arrivons grâce à vous, à la moitié du but fixé il y a un peu plus d’un mois, mais il va falloir encore poursuivre.
source : Greek Crisis
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