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par Patrick Reymond
« Nos recherches révèlent que les politiques d’exploitation de la Grande-Bretagne ont été associées à environ 100 millions de décès supplémentaires au cours de la période 1881-1920 », écrivent Sullivan et Hickel (British Raj (1904-1906), Wikimedia Commons).
Entre 1880 et 1920, les politiques coloniales britanniques en Inde ont fait plus de victimes que toutes les famines en Union soviétique, en Chine maoïste et en Corée du Nord réunies. Et encore, on ne parle même pas d’avant. Pour le total des victimes du raj indien (l’empire britannique aux Indes), on atteint suivant les historiens godons, la fourchette haute du milliard de morts par famine. Évidemment, ce qui fait débat, c’est que la malnutrition tue aussi et essentiellement par ses conséquences, pandémies, épuisement, insurrections, banditisme armé…
Ces dernières années ont vu une résurgence de la nostalgie de l’empire britannique. Des livres très médiatisés tels que « Niall Ferguson’s Empire : How Britain Made the Modern World », et « Bruce Gilley’s The Last Imperialist », ont affirmé que le colonialisme britannique avait apporté prospérité et développement à l’Inde et à d’autres colonies. Il y a deux ans, un sondage YouGov a révélé que 32% des Britanniques sont activement fiers de l’histoire coloniale du pays.
Cette image en rose du colonialisme est en contradiction dramatique avec les archives historiques. Selon les recherches de l’historien économique Robert C Allen, l’extrême pauvreté en Inde a augmenté sous la domination britannique, passant de 23% en 1810 à plus de 50% au milieu du XXe siècle. Les salaires réels ont diminué pendant la période coloniale britannique, atteignant un nadir au XIXe siècle, tandis que les famines devenaient plus fréquentes et plus meurtrières. Loin de profiter au peuple indien, le colonialisme était une tragédie humaine avec peu de parallèles dans l’histoire enregistrée.
C’est une conséquence classique du néolibéralisme ou du libéralisme économique qui sont sensés « apporter-la-prospérité ». Le néolibéralisme n’a pu fonctionner qu’avec le pétrole, et le libéralisme, qu’avec le charbon. L’Inde, synonyme de prospérité et de richesses en 1750 était devenu synonyme de crève la faim en 1950.
Les experts s’accordent à dire que la période de 1880 à 1920 – l’apogée de la puissance impériale britannique – a été particulièrement dévastatrice pour l’Inde. Les recensements complets de la population effectués par le régime colonial à partir des années 1880 révèlent que le taux de mortalité a considérablement augmenté au cours de cette période, passant de 37,2 décès pour 1000 habitants dans les années 1880 à 44,2 dans les années 1910. L’espérance de vie est passée de 26,7 ans à 21,9 ans.
Dans un article récent de la revue World Development, nous avons utilisé des données de recensement pour estimer le nombre de personnes tuées par les politiques impériales britanniques au cours de ces quatre décennies brutales. Des données solides sur les taux de mortalité en Inde n’existent qu’à partir des années 1880. Si nous l’utilisons comme référence pour la mortalité « normale », nous constatons que quelque 50 millions de décès supplémentaires se sont produits sous l’égide du colonialisme britannique au cours de la période de 1891 à 1920.
On eut noter aussi la surmortalité impressionnante pendant la pandémie de grippe espagnol, qui épuise si gravement le sous continent, que l’armée des Indes doit abandonner l’occupation d’un pays qui fait alors 2 à 3 millions d’habitants.
Bien entendu, il ne faut pas arrêter le décompte à 1920, mais aller jusqu’en 1947, sa famine de 1943, la malnutrition de la guerre et le bain de sang de l’indépendance.
Cinquante millions de morts, c’est un chiffre stupéfiant, et pourtant c’est une estimation prudente. Les données sur les salaires réels indiquent qu’en 1880, le niveau de vie dans l’Inde coloniale avait déjà chuté de façon spectaculaire par rapport à ses niveaux précédents. Allen et d’autres universitaires affirment qu’avant le colonialisme, le niveau de vie des Indiens était peut-être « comparable à celui des régions en développement de l’Europe occidentale ». Nous ne savons pas avec certitude quel était le taux de mortalité précolonial de l’Inde, mais si nous supposons qu’il était similaire à celui de l’Angleterre aux XVIe et XVIIe siècles (27,18 décès pour 1000 habitants), nous constatons que 165 millions de décès supplémentaires se sont produits en Inde. durant la période de 1881 à 1920.
Sans doute, en 1750, le niveau de vie indien n’était pas inférieur, ni même égal à l’européen, mais sans doute supérieur.
Bien que le nombre précis de décès soit sensible aux hypothèses que nous faisons sur la mortalité de base, il est clair qu’environ 100 millions de personnes sont mortes prématurément au plus fort du colonialisme britannique. Il s’agit de l’une des plus grandes crises de mortalité induites par les politiques de l’histoire de l’humanité. Il est de toute façon supérieur au nombre maximum combiné de décès qui sont censés s’être produits lors de toutes les famines en Union soviétique, en Chine de Mao, en Corée du Nord, au Cambodge de Pol Pot ou en Éthiopie de Mengistu.
Comment la domination britannique a-t-elle causé cette énorme perte de vie ? Il y avait plusieurs mécanismes. D’une part, la Grande-Bretagne a effectivement détruit le secteur manufacturier indien. Avant la colonisation, l’Inde était l’un des plus grands producteurs industriels au monde, exportant des textiles de haute qualité aux quatre coins du globe. Le tissu de pacotille produit en Angleterre ne pouvait tout simplement pas rivaliser. Cela a commencé à changer, cependant, lorsque la Compagnie britannique des Indes orientales a pris le contrôle du Bengale en 1757.
Simplement, grâce au libéralisme, le sous continent s’est simplement spécialisé dans la production de matières premières agricoles, abandonnant tout le reste. Or, l’agriculture, dans n’importe quel pays, n’a jamais occupé 100% de la population, 100% du temps. Au mieux, l’agriculture occupait 20% de la population à plein temps (et encore, pas 100% du temps), le reste étant partout, des jardiniers double actifs.
Selon l’historien Madhusree Mukerjee, le régime colonial a pratiquement éliminé les tarifs indiens, permettant aux produits britanniques d’inonder le marché intérieur, mais a créé un système de taxes et de droits intérieurs exorbitants qui empêchait les Indiens de vendre du tissu dans leur propre pays, et encore moins de l’exporter.
Ce régime commercial inégal a écrasé les fabricants indiens et a effectivement désindustrialisé le pays. Comme le président de l’East India and China Association s’est vanté devant le parlement anglais en 1840 : « Cette société a réussi à transformer l’Inde d’un pays manufacturier en un pays exportateur de produits bruts ». Les fabricants anglais ont obtenu un énorme avantage, tandis que l’Inde a été réduite à la pauvreté et ses habitants ont été rendus vulnérables à la faim et à la maladie.
Pour aggraver les choses, les colonisateurs britanniques ont établi un système de pillage légal, connu des contemporains sous le nom de « drain de richesse ». La Grande-Bretagne a taxé la population indienne et a ensuite utilisé les revenus pour acheter des produits indiens – indigo, céréales, coton et opium – obtenant ainsi ces produits gratuitement. Ces biens étaient ensuite soit consommés en Grande-Bretagne, soit réexportés à l’étranger, les revenus empochés par l’État britannique et utilisés pour financer le développement industriel de la Grande-Bretagne et de ses colonies de peuplement – les États-Unis, le Canada et l’Australie.
Ce système a vidé l’Inde de biens d’une valeur de milliards de dollars en monnaie d’aujourd’hui. Les Britanniques ont été impitoyables en imposant le drain, forçant l’Inde à exporter de la nourriture même lorsque la sécheresse ou les inondations menaçaient la sécurité alimentaire locale.
En France, la même tentative a crée la guerre des grains, sous Louis XVI et les émeutes révolutionnaires dirigées par Marat, qui ont abouti à la taxation des prix du pain, abolie seulement sous le très contreversé Raymond Barre…
Les historiens ont établi que des dizaines de millions d’Indiens sont morts de faim au cours de plusieurs famines politiques considérables à la fin du XIXe siècle, alors que leurs ressources étaient détournées vers la Grande-Bretagne et ses colonies de peuplement.
Les administrateurs coloniaux étaient pleinement conscients des conséquences de leur politique. Ils ont vu des millions mourir de faim et pourtant ils n’ont pas changé de cap. Ils ont continué à priver sciemment les gens des ressources nécessaires à leur survie. L’extraordinaire crise de mortalité de la fin de l’époque victorienne n’était pas un accident. L’historien Mike Davis soutient que les politiques impériales de la Grande-Bretagne « étaient souvent les équivalents moraux exacts des bombes larguées à 18 000 pieds ».
Nos recherches révèlent que les politiques d’exploitation de la Grande-Bretagne ont été associées à environ 100 millions de décès supplémentaires au cours de la période 1881-1920. Il s’agit d’un cas simple de réparations, avec de solides précédents en droit international. Après la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne a signé des accords de réparation pour indemniser les victimes de l’Holocauste et, plus récemment, a accepté de verser des réparations à la Namibie pour les crimes coloniaux qui y ont été perpétrés au début des années 1900. Au lendemain de l’apartheid, l’Afrique du Sud a versé des réparations aux personnes qui avaient été terrorisées par le gouvernement de la minorité blanche.
L’histoire ne peut être changée et les crimes de l’empire britannique ne peuvent être effacés. Mais les réparations peuvent aider à remédier à l’héritage de privations et d’iniquités que le colonialisme a produit. C’est une étape cruciale vers la justice et la guérison.
En réalité, la « réparation », prévue par les élites, c’est la liberté de pillage et de viol, aux dépens des populations blanches, mais populaires, par les minorités importées… Évidemment, les élites, elles, restent protégées et à l’abri de ce genres de phénomènes.
Les élites godons se firent la main sur les anglais d’abord, et les celtes ensuite de leur environnement immédiat. Logique, donc, que les élites fassent payer aux non-élites, le prix de leur propre et exclusive turpitude…
source : La Chute
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