En mythologie ancienne, Éros était le dieu de l’amour. C’est maintenant la désignation acronymique d’une constellation de trois satellites israéliens basés selon toute vraisemblance sur les satellites Ofeq-11 et Ofeq-16 et conçus par ISI (Israel Space Industries) à des fins militaires.
Ofeq signifie aussi bien en Arabe qu’en Hébreu « Horizon » et le dernier satellite de la constellation, Eros 3C a été lancé le 29 décembre 2022 de la base de la force spatiale des États-Unis de Vanderberg (Californie) par un lanceur réutilisable Falcon 9 de Space X.
Ce satellite est la pièce maîtresse de la constellation EROS NG. D’un poids de 400 kg, il a été placé en orbite mis inclinée héliosynchrone de 510 km. Basé sur l’OPTSAT 3000 Bus (Shalom: Spaceborne Hyperspectral Applicative Land and Ocean Mission; l’acronyme signifie également paix), un petit satellite de reconnaissance optique du ministère italien de la défense construit par Israel Aerospace Industries (IAS) et lancé le 02 août 2017, Eros 3C permet non seulement une complète confidentialité des données collectées et utilisées par les services chargés du renseignement électronique à des fins sécuritaires et militaires mais de disposer d’un des outils les plus avancés en matière d’imagerie satellite.
Équipé d’une caméra avec des capteurs CCD/TDI (Charge Coupled Device/Time Delay Integration) permettant la prise d’images panchromatiques avec une résolution standard de 30 cm et une imagerie multi-spectrale de 60 cm, Eros 3C est un des fers de lance des « yeux » d’Israël aussi bien au-dessus des champs gaziers de la Méditerranéenne orientale (et inévitablement le Liban et la Syrie), la mer noire (conflit ukrainien), l’Iran mais également d’autres pays surveillés conjointement par l’US Space Force et Israël dont ce projet consacre un renforcement sans précédent de la coopération militaire, sécuritaire, industrielle et technogique. On y notera le rôle assez primordial joué de la compagnie privée Space X dans la mise en place des nouveaux dispositifs de défense de l’Empire 2.0 aux ramifications désormais décomplexées.
Cette intégration n’est pas nouvelle mais son accélération est en rapport avec une altération profonde de l’équilibre des forces dans un monde déstructuré au sein duquel les élites dominantes craignent une remise en cause d’une hégémonie multidimensionnelle mise en place au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et que l’émergence de certaines puissances qualifiés de « révisionnistes » est perçue comme une menace stratégique à annihiler à terme.
Amour, paix, horizon, entrepreunariat privé masquant la main invisible d’Adam Smith, révisionnisme géostratégique cette fois, que de termes optimistes éludant à peine les enjeux brutaux de la guerre mondiale hybride en cours et surtout ses perspectives à court et moyen termes. Les masques sont tombés mais la guerre sémantique sert avant toute chose à tromper la perception humaine et à formater une réalité de plus en plus incohérente et, il faut le dire, tombant en lambeaux en dépit des diversions continuelles. Cette situation ne pouvant mener qu’à l’extension du domaine de la lutte et la radicalisation des prises de position. Cela explique en partie l’émergence d’un l’extrémisme proscrit ailleurs mais pas quand il est promu par l’oligarchie au pouvoir en crise existentielle et cherchant à relancer la stratégie du chaos créateur pour maintenir sa position ou ouvrir les portes du déluge sur tous.
La guerre mondiale hybride est la guerre de tous contre tous à des niveaux vaeiables avec pour corollaire sous-jacent une lutte à mort à la fois entre oligarchies rivales et à l’intérieur de chaque oligarchie en lutte.
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