Suite à la guerre en Ukraine, la mer d’Azov devient une mer intérieure pour la Russie, encadrée par la péninsule de Crimée et l’embouchure du Don. Les réseaux maritimes et ferroviaires de la région s’étendent jusqu’aux plateformes iraniennes de la mer Caspienne et débouchent finalement sur l’océan Indien. Un article de fond paru dans Bloomberg la semaine dernière, intitulé « La Russie et l’Iran construisent une route commerciale qui défie les sanctions », met en avant ce projet « déjouant les sanctions » dans la région.
Le mois dernier, la Mehr News Agency a rapporté qu’une première cargaison de 12 millions de tonnes de céréales russes à destination de l’Inde avait déjà transité par l’Iran. L’heure est venue pour le corridor commercial intérieur connu sous le nom de corridor international de transport Nord-Sud ou INSTC, qui a été lancé en 2000 pour relier la mer Baltique à l’océan Indien.
Ironiquement, les « sanctions infernales » de l’Occident contre Moscou ont donné vie à l’INSTC. Moscou finalise actuellement les règles qui donneraient aux navires en provenance d’Iran le droit de passage sur les voies navigables intérieures de la Volga et du Don !
L’INSTC a été conçu comme un réseau de transport multimodal de 7200 km de long comprenant des voies maritimes, routières et ferroviaires pour transporter des marchandises entre la Russie, l’Asie centrale et les régions caspiennes, l’Iran et l’Inde. À la base, il s’agit d’un projet russo-iranien qui vise à contrer la militarisation des sanctions par l’Occident.
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