par Valentin Vasilescu
Les récentes attaques contre les aérodromes militaires russes Engels-2 dans la région de Saratov et Dyagilevo dans la région de Riazan ont été menées avec des drones soviétiques Tu-141 Strizh, modernisés par des spécialistes ukrainiens.
Il faut savoir qu’entre 1979 et 1989, les Soviétiques ont fabriqué en parallèle deux types de drones de reconnaissance, similaires par leur forme, leur vitesse de vol maximale (1100 km/h) et leur équipement embarqué. Il s’agit du VR-3 (Tu-143) « Reis » avec une portée de 200 km et du VR-2 (Tu-141) « Strizh », deux fois plus grand, avec un moteur à réaction de 1960 kgf et une autonomie de 1000 km.
L’héritage soviétique pour l’Ukraine était estimé à 90-100 drones, soit environ 36-40 Tu-141 et 60-64 Tu-143. Bien qu’ils aient été retirés de l’armement pendant un certain temps, ils ont été bien conservés dans les dépôts du régiment à Hmelnytskyi et dans l’usine d’aviation à Kharkov. Le Tu-141 n’a été fabriqué qu’à 150 exemplaires et après l’effondrement de l’Union soviétique, l’Ukraine avait l’avantage que ces appareils étaient produits à l’usine d’aviation de Kharkov. Tous les dessins et la documentation technique étaient sur place, et il y avait des spécialistes qui pouvaient les faire fonctionner, les entretenir et les moderniser. Par conséquent, en 2015, l’Ukraine a décidé de les sortir du stockage et de les modifier pour les utiliser comme drones d’attaque, en installant à bord un projectile de calibre 152 mm ou une bombe d’aviation OFAB-100-120 provenant de l’arsenal des avions ukrainiens Su-27, MiG-29. À partir de 2017, pour réduire la déviation probable par rapport à la cible, le système de navigation inertiel autonome d’origine a été doublé par un système GPS commercial conçu pour effectuer des corrections de précision sur la trajectoire.
Les drones ukrainiens Tu-143 modifiés ont été testés pour frapper les positions de la milice de la LDNR avant que l’opération spéciale de la Russie ne commence. Plus tard, ils ont tenté sans succès d’attaquer des cibles à courte portée au-delà des frontières russes. En revanche, les drones Tu-141 modifiés se sont avérés bien plus dangereux, se révélant plus efficaces que les drones modernes fournis par l’OTAN.
Malgré la création d’un brouillage GPS permanent autour de cibles stratégiques, telles que les bases aériennes 2 Engels-2 et Dyagilevo, le 26 décembre, la Russie n’a pas pu empêcher le drone ukrainien Tu-141 d’atteindre la cible.
• Tout d’abord, parce que les informations fournies par l’OTAN à l’armée ukrainienne ont permis de localiser les systèmes de défense russes AA. La trajectoire à basse altitude du drone Tu-141 a été programmée pour éviter les zones d’action des batteries AA russes.
• Deuxièmement, parce qu’en l’absence du signal GPS, le système inertiel abs-143 prouve une précision inférieure à 100 m, sur une trajectoire d’une longueur supérieure à 600 km.
• Troisièmement, parce qu’un aérodrome militaire est un grand objectif de surface avec une forte densité de cibles élémentaires : piste, plates-formes de stationnement d’avions, dépôts de carburant et de munitions, hangars de réparation, salles de formation des équipages et des techniciens, etc.
• Quatrièmement, parce que seules les défenses antiaériennes des bases aériennes visées étaient capables de détecter les drones à une distance de 25-30 km. En raison de la vitesse de vol de 1000 km/h (0,28 km/s) du Tu-141, le temps de réaction des défenses AA était très court, de l’ordre de moins de 2 minutes.
Comment contrer les drones ukrainiens Tu-141 ?
En ayant recours à l’avion russe A-50U, qui fait partie de la famille des AWACS, et peut détecter le drone ukrainien Tu-141 dès qu’il pénètre dans l’espace aérien russe. Les avions de chasse Su-35 ou MiG-31 en service de combat sont alors alertés et dirigés par l’A-50U pour intercepter le Tu-141.
traduction Avic – Réseau International
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