à mon avis, les Russes sont en train d’obtenir ce qu’ils recherchaient, c’est-à-dire une négociation. Mais c’est dur à admettre pour nos médias et notre classe dirigeante, car cela reviendrait à accorder aux Russes après l’emploi de la force militaire ce qu’on leur avait refusé par la voie diplomatique. Cela reviendrait aussi à admettre que nos dirigeants avaient tout faux sur l’Ukraine depuis 2014, et que tous ces morts ont été inutiles. Alors que de son côté, la Russie pourra plaider des sacrifice douloureux mais utiles.
Je doute que les Russes se lancent dans une nouvelle grande offensive : ils se retrouveraient face au même dilemme qu’au printemps 2022, à savoir « entrer ou ne pas entrer dans les grandes villes » avec ce que cela suppose de combats urbains lourds. Je pense qu’ils vont se contenter de maintenir un front « a minima », sur une ligne aisément tenable pour eux, grignoter dans le Donbass mais sans pendre trop de risques, et attendre que l’aide occidentale s’épuise. Un « conflit gelé » comme en Géorgie, voire comme la DMZ coréenne, pendant des années voire des décennies ne doit pas déranger beaucoup les Russes.
Certainement, la Russie a une économie et une armée plus archaïques mais plus résiliantes. Elle a les qualités de ses défauts. Elle ne peut pas concurrencer l’OTAN sur la très haute-intensité technologique et financière, mais elle peut s’adosser à une résilience industrielle « à l’ancienne » grâce à des coûts de production plus bas. Elle a donc certainement intérêt à étaler les choses dans le temps.
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