Par Paul Sperry – Le 21 décembre 2022 – Source Zero hedge
Le FBI s’est appuyé plus largement sur le dossier monté de toute pièce de Christopher Steele dans son enquête sur le Russiagate que ce qui a été révélé, en insérant des parties clés de celui-ci dans leurs demandes de mandats pour espionner la campagne Trump de 2016.
Les agents ont agi de la sorte sans dire à la Foreign Intelligence Surveillance Court (FISA) que le libellé précis était tiré directement d’un montage fait de rumeurs politiques, montage payé par le bureau de campagne d’Hillary Clinton, et sans fournir aux juges la moindre corroboration indépendante de ces allégations explosives.
Mais l’idée selon laquelle de simples « bribes » du rapport de Christopher Steele, sous-traitant rémunéré de la campagne de Clinton, sont apparues dans les demandes FISA, comme l’a décrit CNN, ne résiste plus à l’examen.
Un examen approfondi des quatre mandats FISA révèle que le FBI a repris des dizaines de phrases clés – ainsi que pratiquement des phrases entières – du dossier et les a collées mot pour mot dans leurs déclarations sous serment. Il l’a fait à plusieurs reprises sans citer ses sources ni utiliser les termes de couverture habituels tels que « prétendument » ou « soi-disant » pour indiquer que ces déclarations n’étaient pas vérifiées.
En conséquence, le FBI a prêté sa voix d’autorité à de nombreuses accusations sans source – et maintenant démenties – du dossier.
Par exemple, il a déclaré sous serment dans les quatre demandes de mandat que « le FBI a appris » que Carter Page, ancien conseiller de la campagne Trump, avait rencontré secrètement des responsables du Kremlin à Moscou. Or, ces allégations proviennent d’Igor Danchenko, l’informateur de Steele basé à Washington, qui a admis au FBI, lors d’un entretien en janvier 2017, que ses informations n’étaient que des « ouï-dire » recueillis lors de « conversations avec des amis autour d’une bière« .
On ne sait pas si le bureau a décidé de payer Steele pour qu’il présente le matériel comme provenant de l’une de ses propres sources confidentielles. À un moment donné, le Bureau lui aurait offert un million de dollars qu’il puisse vérifier des affirmations clés (il n’a pas pu le faire).
Dans le même temps, le FBI a présenté, à plusieurs reprises, des rumeurs de troisième main improbables comme étant des « renseignements » solides, alors qu’elles provenaient directement d’agents rémunérés de l’opposition politique. Suggérant une vérification indépendante, le bureau a assuré à plusieurs reprises à la cour FISA qu’il « confirmait » la véracité d’affirmations pourtant douteuses.
Dans certains cas, le FBI a mélangé des informations partielles d’un rapport de dossier avec des informations partielles d’un autre rapport pour en tirer des conclusions plus larges. Il s’en est ensuite servi comme base pour affirmer l’existence d’une « conspiration » électorale entre la campagne Trump et la Russie, Page agissant en tant qu’ »intermédiaire« . Une telle conspiration était ce dont les agents du contre-espionnage avaient besoin pour convaincre la cour FISA que leur cible principale, Page, était un agent du Kremlin qui représentait une menace pour la sécurité nationale, et que le déploiement de la méthode d’enquête la plus intrusive du gouvernement – la surveillance électronique – était nécessaire pour enquêter sur lui.
En bref, le FBI a fabriqué des conclusions à partir de dossiers montés de toute pièce et les a transformées en déclarations sous serment devant la puissante Foreign Intelligence Surveillance Court.
Des enquêteurs vétérans du FBI ayant travaillé sur des affaires de contre-espionnage et assermenté des mandats d’écoute affirment que les agents qui ont dirigé l’enquête sur le Russiagate, nom de code Crossfire Hurricane, ont violé le principe fondamental qui leur impose de vérifier de manière indépendante les preuves qu’ils présentent à la cour.
« Leurs actions – mensonges et fausses déclarations sur les mandats et les affidavits – sont contraires à toutes les instructions données lors de la formation du FBI à Quantico et sur le terrain« , a déclaré Michael Biasello, vétéran du FBI depuis 27 ans. « Tout stagiaire de l’Académie du FBI et tout agent sur le terrain sait que les mandats de perquisition, les affidavits et tous les documents d’accompagnement ainsi que les informations qu’ils contiennent et qui nécessitent l’approbation d’un juge fédéral doivent être contrôlés et vérifiés afin de créer un document irréprochable. Leur exactitude est vitale« .
Le FBI s’est refusé à tout commentaire.
La confiance du Bureau envers ce dossier – une série de 17 rapports compilés par Steele pour Fusion GPS, la société d’enquête, basée à Washington, qui a été utilisé par la campagne Clinton et le Comité national démocrate – a été mise en évidence par le travail du conseiller spécial, John Durham.
Son équipe a enquêté sur d’éventuelles fautes criminelles dans le cadre de l’enquête sur le Russiagate, enquête qui a entravé la présidence Trump. Elle s’est concentrée sur le traitement du dossier par le FBI, avant et après que l’agence ait commencé à l’utiliser pour obtenir l’autorisation de la cour FISA de mettre Page sur écoute en 2016 et 2017. Les enquêteurs ont interrogé plusieurs témoins du FBI sur leurs interactions avec Steele et Danchenko, dont certains, selon M. Durham, n’ont pas été francs à propos de leur implication, et ont obtenu des documents connexes. Danchenko, qui a fourni environ 80 % du contenu du dossier, a été inculpé l’année dernière pour avoir menti sur les sources de ses informations, mais il a été acquitté en octobre par un jury de la région de Washington.
Comme CNN, le New York Times a tenté de minimiser l’utilisation du dossier par l’agence. Dans un article récent sur l’enquête de Durham, le Times a soutenu que le FBI n’avait utilisé que « quelques » éléments du dossier pour demander l’autorisation du tribunal de mettre Page sur écoute.
En fait, le FBI a utilisé plusieurs éléments qui se sont avérées constituer les « preuves » les plus critiques pour la demande de mise sur écoute. Même l’ancien directeur adjoint du FBI, Andrew McCabe, a admis que sans le dossier Steele, aucun mandat de surveillance n’aurait pu être demandé pour Page.
Au total, le FBI a utilisé quatre rapports du dossier – le rapport 80, le rapport 94, le rapport 95 et le rapport 102 – pour les quatre mandats d’écoute FISA visant Page en 2016 et 2017. Et trois de ces rapports étaient basés sur une source fictive.
Une comparaison côte à côte des textes de l’affidavit original du mandat du FBI du 21 octobre 2016 et des rapports du dossier révèle plusieurs zones de chevauchement important, des similitudes qui n’ont pas été signalées auparavant. Le FBI a effectivement plagié Steele, l’auteur des rapports basé à Londres, en reprenant des expressions et des phrases entières sans mettre ses mots entre guillemets.
Par exemple, Steele a écrit ce qui suit dans le rapport 102, basé sur une conversation que Danchenko a inventé en prétendant avoir eue avec un « associé » de Trump (images du document ici) :
L’associé de TRUMP a rapporté que l’objectif de la fuite des courriels du DNC vers WikiLeaks pendant la convention Démocrate avait été de faire basculer les partisans de Bernie SANDERS loin d’Hillary CLINTON et vers TRUMP. … Cet objectif avait été conçu et promu, entre autres, par le conseiller en politique étrangère de TRUMP, Carter PAGE, qui en avait discuté directement avec l’associé russe de souche.
À titre de comparaison, voici ce que le FBI a déclaré dans toutes ses demandes de mise sur écoute, en utilisant pratiquement le même langage, sauf qu’il se réfère à l’associé de Trump d’origine russe en tant que « Sous-Source E » :
La sous-source E a rapporté que la fuite décrite ci-dessus des courriels du DNC vers WikiLeaks avait été faite, au moins en partie, pour tenter de faire basculer les partisans d’une personne identifiée qui s’était présentée contre [Clinton] pour la primaire de leur parti politique, loin de [Clinton] et vers [Trump]. La Sous-Source E a rapporté que cet objectif avait été conçu et promu, entre autres, par Page, qui avait discuté de l’objectif directement avec la Sous-Source E. »
Il a été révélé plus tard que la sous-source E était un agent immobilier américain et un partisan de Trump nommé Sergei Millian. Malgré l’implication, Millian n’était pas une source du FBI. Au lieu de cela, il aurait fourni un flux d’affirmations explosives à Danchenko, qui les aurait ensuite transmises à Steele.
Mais Danchenko n’a jamais réellement parlé avec Millian, comme les enquêteurs de Durham l’ont découvert grâce aux enregistrements de téléphones et d’emails et à d’autres preuves. Danchenko a inventé sa source, ce qui signifie qu’il a également inventé l’allégation selon laquelle Page était le cerveau de la fuite des emails du DNC, une allégation que le FBI a justifiée auprès de la cour FISA pour obtenir la mise sur écoute de Page.
Passons maintenant au rapport Steele 95, qui était basé sur la même source fictive.
L’affirmation selon laquelle la campagne Trump s’est entendue avec la Russie pour voler l’élection de 2016 repose sur l’allégation de « conspiration par coopération » avancée dans ce rapport. C’est la cheville ouvrière du Russiagate. Retirez-la et toute l’affaire s’écroule. Jusqu’à ce que le FBI reçoive, à l’été 2016, le rapport 95 et son affirmation explosive d’une « conspiration par coopération bien développée » entre la campagne Trump et le gouvernement russe, il a eu du mal à établir une cause probable pour espionner Page. Le rapport 95 est ce qui a poussé sa demande au-delà de la limite. Voici ce que Steele a écrit (images du document ici) :
S’adressant confidentiellement à un compatriote fin juillet 2016, la Source E, un proche associé russe de souche du candidat républicain à la présidence américaine, Donald Trump, a admis qu’il existait une conspiration bien élaborée de coopération entre eux et les dirigeants russes. Celle-ci était gérée du côté de TRUMP par le directeur de campagne du candidat républicain, Paul MANAFORT, qui utilisait le conseiller en politique étrangère, Carter PAGE, et d’autres personnes comme intermédiaires. …Entre autres, la source E a reconnu que le régime russe était à l’origine de la récente fuite de messages électroniques embarrassants, émanant du Comité national démocrate (DNC), sur la plateforme WikiLeaks. La raison de l’utilisation de WikiLeaks était un « déni plausible » et l’opération avait été menée au vu et au su de TRUMP et des principaux membres de son équipe de campagne. En retour, l’équipe de TRUMP avait accepté de mettre de côté l’intervention russe en Ukraine en tant que sujet de campagne et de soulever les engagements de défense des États-Unis et de l’OTAN dans les pays baltes et en Europe de l’Est pour détourner l’attention de l’Ukraine, une priorité pour Poutine qui avait besoin de cautériser le sujet.
Avec ce rapport clé du dossier en main, le FBI, à son tour, a fatalement répété les allégations, en changeant les mots ici et là, mais en écrivant pratiquement la même chose dans ses demandes de mandat, tout en attribuant les accusations directement (et faussement) à Millian au lieu du dossier. Le texte pertinent se trouve à la page 20 de l’affidavit, pour comparaison :
Selon les informations fournies par la sous-source E [section expurgée décrivant Millian], il y avait « une conspiration bien développée de coopération entre eux [évalués comme étant des individus impliqués dans la campagne du candidat #1 (Trump)] et les dirigeants russes« . La sous-source E a rapporté que la conspiration était gérée par le directeur de campagne [de Trump] de l’époque, qui utilisait, entre autres, le conseiller en politique étrangère Carter Page comme intermédiaire. La source E a également indiqué que le régime russe était à l’origine de la divulgation des messages électroniques du DNC à WikiLeaks. La source E a indiqué que WikiLeaks avait été utilisée pour créer un « déni plausible » et que l’opération avait été menée au vu et au su de l’équipe [de Trump], qui, selon le FBI, comprenait au moins Page. En retour, selon la sous-source E, l’équipe [de Trump], dont le FBI estime qu’elle comprend au moins Page, a accepté de mettre de côté l’intervention russe en Ukraine en tant que sujet de campagne et de soulever les engagements de défense des États-Unis et de l’OTAN dans les pays baltes et en Europe de l’Est pour détourner l’attention de l’Ukraine.
Dans son copier-coller, le FBI s’est assuré de modifier l’orthographe du mot défense utilisée par Steele, passant du style britannique « defence » au style américain « defense ».
Dans le rapport 95, Steele a également affirmé que le complot de piratage informatique était dirigé depuis le consulat russe de Miami. Sauf qu’il n’existe pas. Moscou n’entretient aucune branche diplomatique de ce type à Miami. C’était un signal d’alarme clair concernant la fiabilité des informations de Steele. Mais le FBI l’a quand même utilisée comme la pierre angulaire de sa cause probable.
À la page 10 de la demande de mandat FISA, le FBI a réitéré que Page « a été identifié par des rapports de sources comme un intermédiaire avec les dirigeants russes dans une « conspiration par coopération bien développée » pour influencer l’élection présidentielle américaine de 2016. »
Encore une fois, l’agence n’a fait aucune référence au dossier commandé par Clinton – seulement au « rapport de source« , qui n’était rien de plus que le résultat de l’imagination de Danchenko. Sa source inventée, Millian, n’a jamais fourni la moindre information pour le rapport 95 – ou pour le reste du dossier.
Dans sa demande de mise sur écoute, le FBI a même puisé dans le fameux mémo sur la cassette à caractère sexuel du dossier – le rapport 80 – qui a également été attribué à la même fausse source (Millian).
En plus d’affirmer mensongèrement que Moscou détenait une vidéo à caractère sexuel de chantage montrant Trump en train de faire des cabrioles avec des prostituées en train d’uriner au Ritz-Carlton de Moscou, le rapport 80 prétendait que le Kremlin avait du « kompromat » concernant Hillary Clinton et l’avait donné à Trump et que cela avait été « très utile » à sa campagne. Les informations compromettantes sur Clinton, que le rapport appelle ironiquement un « dossier« , seraient « contrôlées exclusivement par le principal porte-parole du Kremlin, Dmitriy Peskov, qui était chargé de les compiler et de les traiter sur les instructions explicites du [président russe] Poutine lui-même« .
Le FBI a estimé qu’il s’agissait d’un « renseignement » précieux et l’a inclus dans toutes ses demandes FISA. Adoptant le même langage que le rapport 80 (images du document ici), il a déclaré à la cour FISA que « ce dossier [sur Clinton] était, sur les instructions directes du président russe Poutine, contrôlé exclusivement par le porte-parole principal du Kremlin, Dmitriy Peskov« . Il a ajouté, reprenant à son compte le rapport 80, que ces informations avaient été « très utiles » à Trump.
Puis le FBI est allé au-delà de tout ce que Steele a rapporté. « En conséquence« , dit la demande FISA du Bureau à la page 19, « le FBI estime que [Igor] Divyekin, fonctionnaire du Kremlin, a reçu l’ordre du gouvernement russe de divulguer à Page la nature et l’existence du dossier [sur Clinton] « .
Divyekin n’est pas nommé dans le rapport 80. Il semble plutôt que le FBI ait tiré son nom d’un autre mémo Steele, le rapport 94, et l’ait ensuite injecté dans le récit. Le rapport 94 était également un trésor de désinformation. Il affirmait que le porte-parole du Kremlin avait tenu des « réunions secrètes » avec Page, ainsi qu’avec le responsable russe sanctionné par les États-Unis, Igor Sechin, lors d’un voyage de Page à Moscou en juillet 2016.
Le bureau a ensuite fait sien ce rapport dans une demande FISA, en disant au tribunal : « Le FBI a appris que Page a rencontré au moins deux responsables russes pendant ce voyage« , même s’il n’avait aucune connaissance indépendante d’une telle réunion. Si Page s’est effectivement rendu à Moscou à l’époque pour prononcer un discours dans une université où le président Obama avait également pris la parole, ces réunions secrètes sont une autre histoire à dormir debout. Page a dit aux agents qu’il ne savait même pas qui était Divyekin. Mais cela n’a pas empêché le FBI d’insérer ces fausses rumeurs dans ses mandats d’espionnage (images du document ici).
Le rapport 94 prétend que lors des prétendues rencontres, Page et Sechin ont évoqué « les questions de la future coopération bilatérale américano-russe en matière d’énergie et de la levée associée des sanctions occidentales contre la Russie au sujet de l’Ukraine. » Le FBI a répété cette allégation à la page 17 de son affidavit original en utilisant la même formulation, sans l’attribuer au dossier : « Page et Sechin ont discuté de la future coopération bilatérale dans le domaine de l’énergie et des perspectives d’une démarche connexe visant à lever les sanctions occidentales contre la Russie liées à l’Ukraine. » Le rapport 94 affirmait que « Page avait réagi positivement » aux discussions, et le FBI a régurgité la même ligne dans son application, à savoir que « Page avait réagi positivement aux discussions. »
En outre, le rapport affirmait que Divyekin et Page avaient parlé de la diffusion du prétendu « kompromat » anti-Clinton au bureau de campagne de Trump. Il s’agissait d’une « preuve » commode pour le FBI, qui cherchait à établir un lien avec un rapport reçu séparément d’un diplomate australien selon lequel un autre conseiller de la campagne Trump, George Papadopoulos, avait « reçu une sorte de suggestion de la Russie selon laquelle la Russie pourrait aider à la diffusion anonyme d’informations pendant la campagne qui seraient préjudiciables à [Clinton]« , selon la page 9 de la demande FISA.
Bien qu’elle ait noté que cette information reçue de l’étranger n’était « pas claire« , la demande indique que le « FBI pense que les efforts d’influence de l’élection sont coordonnés entre le RIS [Service de renseignement russe] et Page, et peut-être d’autres personnes« .
Cela semble être la raison pour laquelle le FBI est arrivé à la conclusion que Divyekin avait « reçu des instructions du gouvernement russe » pour partager les informations sur les Clinton avec Page, ce qui est tiré par les cheveux, même pour le dossier, qui n’a jamais dit que Divyekin agissait sur ordre du gouvernement russe. Mais le FBI avait besoin que les services secrets russes soient impliqués pour vendre la « conspiration » d’espionnage.
L’imagination des agents de Crossfire Hurricane tournait à plein régime, mais ils ont ensuite fait un saut encore plus grand. En haut de la page 20 de leur première demande FISA, ils ont déclaré : « Le FBI évalue que les informations transmises par les Russes à Page peuvent faire partie de l’intention de la Russie d’influencer l’élection présidentielle américaine de 2016. »
Cela mettait un bel arc sur la grande conspiration pour le tribunal FISA, qui est que la Russie a aidé Trump à voler l’élection.
Selon la façon dont le FBI a présenté l’affaire aux juges de la FISA, il était urgent, pour des raisons de sécurité nationale, de laisser les agents surveiller Page et de recueillir toutes les communications passées qu’il a eues avec des responsables de la campagne de Trump, afin d’empêcher le vol de la Maison-Blanche par le Kremlin.
Au fur et à mesure que l’affaire Crossfire s’est mêlée à l’enquête dirigée par le conseiller spécial Robert S. Mueller, il est devenu de plus en plus évident que le FBI avait donné son imprimatur à un large éventail de fausses allégations dans ses demandes FISA.
À l’automne 2017, les enquêteurs avaient parfaitement compris que les allégations du dossier avaient été fabriquées par Danchenko. Le FBI a finalement laissé les écoutes liées à Trump expirer à la fin du mois de septembre de la même année. À ce jour, Page n’a été accusé d’aucun crime.
Dans chacune de leurs quatre déclarations sous serment FISA, qui ont été signées par le directeur du FBI de l’époque, James Comey, et son adjoint McCabe, les agents du FBI ont dit à la cour FISA que Danchenko était « sincère et coopératif« , alors qu’ils savaient que c’était le contraire. Au lieu de retourner devant le tribunal et de corriger le dossier, comme l’exige la loi (ce qui risquait de reconnaître la fraude), ils ont pêché d’autres mensonges, d’autres rumeurs infondées sur Trump, auprès des mêmes sources sans scrupules. Ils ont continué à rencontrer Steele et Danchenko tout au long de 2017.
Les anciens enquêteurs du FBI affirment qu’il est clair que leurs collègues ne se sont pas fait avoir par leurs sources, mais ont plutôt joué le jeu avec elles.
« Le bureau n’a pas été induit en erreur. Le bureau a reçu de fausses informations, savait qu’elles étaient fausses, et les a quand même présentées comme vraies pour obtenir des affidavits« , a déclaré Biasello. « C’est un acte criminel flagrant. »
Il a noté que dans un avis de décembre 2019, la juge Rosemary Collyer, alors présidente de la Cour FISA, a réprimandé le FBI, tout en avertissant que d’autres mandats FISA pourraient être également entachés et basés sur des informations frauduleuses.
« La fréquence à laquelle les représentations faites par le personnel du FBI se sont avérées non soutenues ou contredites par les informations en leur possession, et [la fréquence] avec laquelle ils ont retenu des informations préjudiciables à leur dossier, remet en question la fiabilité des informations contenues dans d’autres demandes du FBI« , a écrit Collyer, qui avait signé le mandat initial visant Page.
« Au vu de ses commentaires, des têtes devraient tomber« , a déclaré M. Biasello.
Paul Sperry
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
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Source : Lire l'article complet par Le Saker Francophone
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