Le 15 décembre, une conférence de Céline Masson et de Caroline Eliacheff au Café Laïque de Bruxelles a d’abord été perturbée, ensuite empêchée par un groupe de jeunes activistes encagoulés, qui ont forcé l’entrée dans la salle, en bousculant les organisatrices.
À l’extérieur, les murs du Café Laïque ont été dégradés avec des inscriptions « Café transphobe raciste » et à l’intérieur… à l’intérieur on trouvait l’ultime argument des militants trans : de la merde. Et ce n’est pas une métaphore, des excréments de chats et d’autres animaux ont été projetés à l’intérieur du café. Le jour suivant, les deux co-fondatrices du lieu se sont retrouvées à devoir nettoyer les locaux.
Le Café Laïque, créé par l’anthropologue et spécialiste de l’islam Florence Bergeaud-Blackler et par Fadila Maaroufi, est un espace de libre parole, non censurée par les médias ou par des institutions diverses, où l’on rencontre des intellectuels, des acteurs médiatiques et associatifs, préoccupés par la montée de l’islamisme et par les dérives des idéologies contemporaines.
Mettons les choses au clair : ce qui s’est passé au Café Laïque à Bruxelles n’est pas une manifestation de la jeunesse en quête de justice sociale, ce n’est pas seulement la énième manifestation de « cancel culture » à laquelle le public universitaire commence à s’habituer, ce ne sont pas non plus des tribulations de jeunes contestataires, embobinés par la propagande plus ou moins grossière de l’agit-prop transactiviste.
Non : il s’agit ici de modes opératoires frôlant le fascisme, qui ne se cache plus, et dont le fonctionnement s’inscrit dans l’idéologie fasciste classique. Nous n’utilisons pas ces terme à la légère, comme c’est le cas souvent dans le débat public d’aujourd’hui, quand on veut dire que l’autre, celui qui ne partage pas nos vues, est un salaud. Le fascisme dont nous parlons est un ensemble de doctrines politiques qui rejette le libéralisme et la garantie des droits individuels en ayant recours, pour imposer une conception du monde, à la violence, considérée comme un moyen d’action politique légitime. En outre, ces doctrines veulent former la jeunesse selon leurs principes doctrinaires.
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En saccageant le Café Laïque, en empêchant Caroline Eliacheff et Céline Masson de parler, alors qu’elles alertent sur les dangers que présente le changement de sexe pour les mineurs et pour les adolescents, les fascisants transactivistes ne font que renforcer par leurs actions celles des fascistes islamistes.
Déshumanisation absolue
La signification du geste est lourde de sens. La merde est le symbole du rabaissement total de l’être humain, c’est un symbole de sa déshumanisation absolue. La langue commune en est la preuve : « être une merde » c’est être en-dessous de ce qu’est l’être humain, c’est sa négation même.
Dans le livre de Ludo van Eck Zo was het in Dachau (C’était à Dachau), l’auteur décrit comment les nazis s’amusaient à obliger les prisonniers à nettoyer les excréments. On utilisait ce moyen aussi dans les prisons communistes pour humilier les prisonniers. Toujours à Bruxelles, en 2006, à Anderlecht, le Mémorial de la déportation des Juifs de Belgique a été profané et des excréments y ont été déposés, comme un signe de ce à quoi les fascistes islamistes voudraient voir les Juifs réduits. À pire que le néant.
Dans Salò ou les 120 jours de Sodome, Pier Paolo Pasolini a montré, mieux que personne, la mécanique de la violence, la nature de la barbarie, la réduction de l’être au néant, la chosification de l’être et de l’autre, surtout l’autre qui n’est pas d’accord. L’idéologie transactiviste agressive, militante, maintenant coprophile, qui conteste violemment toute retenue et toute prudence à l’égard des décisions d’intervenir sur le corps des jeunes en pleine construction psychique, est une véritable idéologie totalitaire, qui défend l’expérimentation sur l’humain, et pire, sur l’enfant.
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