par Faouzi Oki
Les suspects rassemblaient des informations sur des Palestiniens.
Les services turcs des renseignements ont démantelé dans la mi-décembre 2022 un réseau de 44 espions qui activent pour le Mossad israélien, a informé l’agence médiatique turque. Les suspects devaient récolter semble-t-il des informations sur des Palestiniens présents sur le territoire turc. Une opération conjointe de la police d’Istanbul et des services de renseignement du MIT (Millî İstihbarat Teşkilat) a mené à l’arrestation de 44 suspects travaillant pour le compte du Mossad. Ils sont accusés d’avoir espionné des individus, des institutions et des organisations palestiniennes présentes sur le territoire turc.
Selon les informations du média turc Daily Sabah, les autorités turques ont enquêté sur des sociétés de conseil basées à Istanbul, qui ont proposé pendant un certain temps des services d’enquête privée à leurs clients via leurs contacts avec l’agence israélienne. Le Mossad aurait ainsi payé des suspects pour surveiller les Palestiniens et leurs organisations non gouvernementales en Turquie.
Ce n’est pas la première fois que les renseignements turcs affirment avoir démantelé un réseau d’espionnage travaillant pour le Mossad. En octobre 2021, 15 personnes de nationalités étrangères avaient été arrêtées pour avoir divulgué des informations sur des Palestiniens vivant en Turquie. En effet, par tous les moyens Israël cherche à infiltrer les réseaux palestiniens présents au Moyen-Orient, notamment ceux du Hamas et du Djihad islamique, tous deux proches de Téhéran.
Les services de renseignements des deux pays Turquie/Israël avaient décidé de collaborer ensemble contre les potentielles opérations iraniennes en territoire turc visant des citoyens israéliens. En collaboration avec le Mossad, le MIT affirmait avoir déjoué un complot iranien prévoyant d’assassiner Yair Geller, un homme d’affaires israélo-turc travaillant dans le secteur de l’aviation et de la défense.
Le Liban a arrêté de son coté 185 personnes pour espionnage au profit de l’État hébreu, depuis 2019. Profitant de la crise au Liban, le Mossad mène une guerre de l’ombre en corrompant des espions pour obtenir des informations sur le Hezbollah. Les forces de sécurité libanaises ont arrêté 185 personnes soupçonnées de collaboration avec Israël depuis le début de l’effondrement économique du Liban en 2019, alors que les deux pays voisins sont toujours en état de guerre, ont indiqué ce 7 décembre 2022 à la presse deux responsables sécuritaires. Avant l’effondrement économique du pays une dizaine de Libanais étaient arrêtés, s’agissant généralement de militaires ou d’employés du secteur des télécommunications. Parmi les 185 personnes arrêtées depuis 2019, un nombre de 182 ont été recrutées après le début de la crise économique, a déclaré un responsable des services de sécurité sous le couvert de l’anonymat.
Le Mossad profite de la crise économique au Liban, 165 personnes ont été déférées devant la justice, et 25 ont été condamnées pour espionnage. « C’est la première fois qu’on a affaire à des arrestations de cette ampleur pour des accusations de collaboration avec l’ennemi ». Les enquêtes ont montré que les Israéliens ont ensuite contacté par téléphone les demandeurs d’emploi, selon une source sécuritaire. Certains détenus ont admis qu’ils se doutaient qu’ils travaillaient pour le compte d’Israël, affirmant l’avoir fait par aversion pour le Hezbollah.
L’arrestation de 185 Libanais pour espionnage au profit d’Israël constitue un élément peu encourageant pour une potentielle normalisation des relations entre les deux pays, en dépit du récent accord de délimitation des frontières maritimes entre le Liban et l’État hébreu, une entente pour l’exploitation des ressources gazières offshores. En janvier 2022, 17 réseaux d’espionnage israéliens avaient été démantelés au Liban par la branche du renseignement des forces de sécurité intérieure. Ces différentes cellules, non connectées entre elles, étaient dans le viseur des services libanais depuis plusieurs semaines.
Il s’agissait de l’opération de sécurité la plus importante contre l’espionnage israélien au Liban, soulignait au début de l’année le quotidien libanais Al Akhbar. Pas moins de 35 personnes, parmi lesquelles des Libanais, des Syriens et des Palestiniens, avaient été arrêtées. Elles étaient chargées de collecter, pour le compte de Tel-Aviv, des informations sur l’armée libanaise, le Hezbollah, le mouvement palestinien Hamas, ainsi que sur des responsables officiels libanais, des chefs de parti et des ONG. L’enquête précise de surcroît que le Mossad aurait notamment recruté des espions sur les réseaux sociaux. Pour passer sous le radar des autorités libanaises, les paiements transitaient par des réseaux comme Western Union ou OMT et les versements dont les sommes ne dépassaient pas 200 dollars provenaient de plusieurs pays.
En 2010, près de 150 espions présumés avaient été arrêtés au Liban pour intelligence au profit d’Israël. Cette opération de grande ampleur lancée par les forces de sécurité libanaises avait révélé l’arrestation de Fayez Karam, ancien général de l’armée libanaise, également cadre éminent du Courant patriotique libre, parti allié du Hezbollah. En octobre 2021, profitant une fois de plus de la crise économique, l’État hébreu a décidé d’ouvrir temporairement ses frontières aux agriculteurs libanais. Le Hezbollah n’est pas en reste dans cette guerre de l’ombre face à son ennemi régional. Le parti chiite ne manque pas de créativité pour obtenir des informations sur Israël.
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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