Déclaration de Helga Zepp-LaRouche
Le nouveau paradigme, qui sera caractéristique de la nouvelle époque et vers lequel la nouvelle architecture mondiale de sécurité et de développement doit être orientée, doit donc éliminer définitivement le concept d’oligarchie, et procéder à l’organisation de l’ordre politique de telle sorte que le véritable caractère de l’humanité en tant qu’espèce créatrice puisse se réaliser.
Je suggère donc que les principes suivants soient discutés et, s’ils sont acceptés, réalisés. Ces idées sont destinées à alimenter la réflexion et le dialogue entre toutes les personnes concernées afin de trouver la base pour un ordre mondial garantissant l’existence durable de l’espèce humaine.
Premièrement : la nouvelle architecture internationale de sécurité et de développement doit être un partenariat d’États-nations parfaitement souverains, fondé sur les cinq principes de la coexistence pacifique et sur la Charte des Nations unies.
Deuxièmement : la priorité absolue doit être de réduire la pauvreté dans chaque nation de la planète, ce qui est facilement réalisable si les technologies existantes sont utilisées au profit du bien commun.
Troisièmement : l’espérance de vie de tous les êtres vivants doit être prolongée au maximum en créant des systèmes de santé modernes dans chaque pays de la planète. C’est également la seule façon de surmonter ou de prévenir les pandémies actuelles et futures.
Quatrièmement : l’humanité étant la seule espèce créatrice connue à ce jour dans l’univers, et la créativité humaine étant la seule source de richesse par la découverte potentiellement illimitée de nouveaux principes universels, l’un des principaux objectifs de la nouvelle architecture internationale de sécurité et de développement doit être de fournir un accès à l’éducation universelle à chaque enfant et adulte. La véritable nature de l’homme est de devenir une belle âme, comme l’évoque Friedrich Schiller, et la seule personne capable de remplir cette condition est le génie.
Cinquièmement : le système financier international doit être réorganisé afin de pouvoir fournir des crédits productifs pour atteindre ces objectifs. Un point de référence peut être le système original de Bretton Woods, tel que Franklin D. Roosevelt l’avait prévu, mais qui n’a jamais été mis en œuvre en raison de sa mort prématurée, et les « Quatre Lois » proposées par Lyndon LaRouche. L’objectif premier de ce nouveau système de crédit doit être d’augmenter de façon spectaculaire le niveau de vie des nations du Sud et des pauvres du Nord.
Sixièmement : le nouvel ordre économique doit être axé sur la création des conditions nécessaires à la mise en place d’industries et d’une agriculture modernes, en commençant par le développement des infrastructures de tous les continents qui seront finalement reliés par des tunnels et des ponts pour devenir un Pont terrestre mondial.
Septièmement : la nouvelle architecture de sécurité mondiale doit éliminer le concept de géopolitique en mettant fin à la division du monde en blocs. Les préoccupations de sécurité de chaque nation souveraine doivent être prises en compte. Les armes nucléaires et autres armes de destruction massive doivent être immédiatement interdites. Grâce à la coopération internationale, on doit développer les moyens doivent de rendre les armes nucléaires technologiquement obsolètes, comme le prévoyait à l’origine la proposition connue sous le nom de SDI, suggérée par LaRouche et proposée à l’Union soviétique par le président Reagan.
Huitièmement : autrefois, une civilisation dans une région du monde pouvait sombrer, et le reste du monde ne l’apprenait que des années plus tard, en raison de la longueur des distances et du temps nécessaire pour voyager. Aujourd’hui, pour la première fois, en raison des armes nucléaires, des pandémies, de l’internet et d’autres effets globaux, l’humanité est embarquée dans un même bateau. Par conséquent, la solution à la menace existentielle qui pèse sur l’humanité ne peut être trouvée à l’aide d’arrangements secondaires ou partiels, mais elle doit être trouvée au niveau de ce Un supérieur, qui est plus puissant que le multiple. Elle exige de penser au niveau de la Coincidentia Oppositorum, la coïncidence des opposés, de Nicolas de Cues.
Neuvièmement : afin de surmonter les conflits résultant des querelles d’opinions, qui est la façon dont les empires ont maintenu leur contrôle sur les subalternes, l’ordre économique, social et politique doit être mis en cohésion avec la légitimité de l’univers physique. Dans la philosophie européenne, on parle de l’accord de l’être avec la loi naturelle, dans la philosophie indienne, de la cosmologie, et dans d’autres cultures, on trouve des notions appropriées. Les sciences modernes, comme la science spatiale, la biophysique ou la science de la fusion thermonucléaire, ne cesseront d’accroître les connaissances de l’humanité sur ce caractère légitime. Une cohésion similaire peut être trouvée dans les grandes œuvres d’art classique de différentes cultures.
Dixièmement : l’hypothèse de base du nouveau paradigme est que l’homme est fondamentalement bon et capable de perfectionner à l’infini la créativité de son esprit et la beauté de son âme, et qu’il est la force géologique la plus avancée de l’univers, ce qui prouve que la légitimité de l’esprit et celle de l’univers physique sont en correspondance et en cohésion, et que tout mal est le résultat d’un manque de développement et peut donc être surmonté.
Un nouvel ordre économique mondial est en train d’émerger, impliquant la grande majorité des pays du Sud. Les nations européennes et les États-Unis ne doivent pas lutter contre cet effort mais, en joignant leurs mains à celles des pays en développement, coopérer pour façonner la prochaine époque du développement de l’espèce humaine afin qu’elle engendre une renaissance des expressions les plus élevées et les plus nobles de la créativité !
Créons donc un mouvement international de Citoyens du Monde, qui œuvrent ensemble pour façonner la prochaine phase de l’évolution de l’humanité, la nouvelle époque ! Citoyens de tous les pays du monde, unissez-vous !
source : Institut Schiller
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Sergey Glazyev : Pourquoi Lyndon LaRouche a été un visionnaire
Sergey Yurievich Glazyev (né en 1961 à Zaporijia, en République socialiste soviétique d’Ukraine) est un homme politique et un économiste russe, membre du Conseil financier national de la Banque de Russie et, depuis 2008, membre à part entière de l’Académie des sciences de Russie.
À l’occasion du centenaire de l’anniversaire de Lyndon LaRouche, il a envoyé ce message à titre personnel.
Transcription :
Cette année, des hommes de progrès, dans le monde entier, célèbrent le centenaire de la naissance du brillant penseur et, je n’hésiterais pas à le dire, d’un prophète de notre temps, Lyndon LaRouche.
Malheureusement, nous ne pouvons plus converser avec lui, et il est dommage qu’il n’ait pas vécu pour voir le jour où ses avertissements sur le crash du système financier mondial se sont réalisés.
Il y a 30 ans déjà, et peut-être même avant, Lyndon LaRouche attirait l’attention sur le fait que le gonflement des bulles financières, notamment les bulles de produits financiers dérivés, et la création de « pyramides » financières entraîneraient inévitablement l’effondrement du système financier mondial. Et il a proposé d’adopter des mesures opportunes pour éviter cet effondrement.
Si les dirigeants des nations du monde avaient écouté la voix de Lyndon LaRouche, nous aurions peut-être réussi à éviter les bouleversements sociaux auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui à cause de l’effondrement du système financier et économique mondial, qui repose sur l’émission illimitée de dollars et autres monnaies de réserve occidentales.
Ces bulles financières ne diminuent pas. Nous avons vu que les tentatives de les dégonfler se terminent par le gonflement de nouvelles bulles. Même le krach de 2008, qui a effacé des dizaines de milliers de milliards de dollars d’épargne des gens, y compris les fonds de pension, n’a pas empêché les bulles financières de croître à nouveau en raison de l’émission illimitée des monnaies de réserve mondiales, à la faveur du dispositif appelé assouplissement quantitatif (QE).
Lyndon LaRouche a proposé une annulation mutuelle de ces dettes, en respectant le principe d’équité et d’efficacité.
En fait, ce que nous constatons aujourd’hui, c’est que les émetteurs des monnaies de réserve mondiales refusent tout simplement d’assumer leurs responsabilités. On aurait pu prévoir que si les pays qui ont pris la voie du gonflement des bulles financières, abusant de leur monopole sur le droit d’émettre une monnaie mondiale, se retrouvaient dans une situation où l’ampleur de ces pyramides financières dépassait largement la capacité du pays à en assurer le service, la question se poserait inévitablement de savoir comment répudier ces dettes. Déclarer simplement faillite face au monde entier ou trouver d’autres moyens d’effacer leurs obligations – les répudier ?
Les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’UE et le Japon ont emprunté cette deuxième voie. Ils ont saisi et bloqué unilatéralement les réserves de la Russie libellées en devises étrangères. Cela signifie qu’ils refusent de remplir leurs obligations envers la Russie.
La Russie a investi – en fait, elle a accordé un crédit à ces pays pour un montant de plus de 400 milliards de dollars (il s’agit de la composante du secteur public et des réserves en devises du gouvernement) – plus environ un autre trillion de dollars appartenant à des acteurs privés, situés dans les juridictions des émetteurs occidentaux de devises de réserve mondiales.
Les tentatives de blocage de ces fonds signifient essentiellement un défaut de paiement, mais sur ce qui est dû à l’un de leurs créanciers. Jadis, on appelait cela de la piraterie, ou du vol.
Bien entendu, ces mesures extraordinaires, qui sont totalement contraires au droit international et violent toutes les règles de décence imaginables, ainsi que les normes de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et du Fonds monétaire international (FMI), peuvent être contestées devant les tribunaux. Mais, d’une part, on se heurterait à la volonté nationale du pays émetteur, qui peut être celle d’un pirate ou d’un bandit, comme nous le constatons actuellement.
D’autre part, leur action ne sauvera pas le système, car même si les USA et leurs alliés européens refusent de remplir leurs obligations envers la Russie, cela ne représente qu’un faible pourcentage des obligations financières que les émetteurs de la monnaie de réserve mondiale ont envers le monde entier et leurs propres marchés intérieurs.
Le monde est donc en train de plonger dans le chaos, conformément au scénario, le scénario négatif, dont Lyndon LaRouche parlait dans les prévisions qu’il a faites il y a 30 ou 40 ans.
À l’époque, il proposait qu’au lieu de gonfler les bulles financières, les pays émetteurs de la monnaie de réserve mondiale, avec leurs partenaires et d’autres pays, investissent dans la construction d’infrastructures mondiales, ce qui réduirait le coût du commerce, augmenterait l’efficacité des liens économiques internationaux et, globalement, contribuerait à accroître la connectivité dans le monde. Il voyait donc le processus de mondialisation comme un processus d’expansion de la coopération entre les pays, plutôt que comme une tentative de certains pays d’exploiter les autres.
Quant à la mondialisation libérale qui conduit aujourd’hui à l’effondrement du système financier mondial, LaRouche la critiquait sévèrement. Il proposait un modèle différent de mondialisation, basé sur les principes de l’économie physique : en particulier, le fameux projet que lui et sa femme, Helga Zepp-LaRouche, ont soumis à la discussion internationale, le « pont eurasiatique ». Il s’agit d’un projet splendide et intéressant qui, après de nombreuses années, a commencé à être mis en œuvre à travers l’initiative chinoise Ceinture et Route [connu comme les Nouvelles Routes de la soie, ndt.], que nous soutenons en la reliant à l’Union économique eurasiatique (UEE).
Lyndon LaRouche regardait des décennies à l’avance. Il a mis en garde les États-Unis et leurs partenaires contre l’effondrement inévitable de leur politique d’expansion financière, dans laquelle les intérêts des spéculateurs éclipsent l’intérêt national et le développement de l’économie.
Les spéculateurs mondiaux et l’oligarchie mondiale, qui sont des parasites de l’émission monétaire des monnaies mondiales, le détestaient à cause de cela. Il fut persécuté et emprisonné. Il s’est présenté plusieurs fois à la présidence des États-Unis, et si Lyndon LaRouche avait été élu président, le monde se développerait aujourd’hui de manière stable. On n’aurait pas ce chaos grandissant, on n’aurait pas les guerres mondiales et les provocations faites par l’oligarchie mondiale pour effacer ses dettes.
Il y a un proverbe russe qui dit : « La guerre efface tout ». Pour effacer ses dettes envers la Russie, ainsi qu’envers l’Europe, Washington a provoqué la guerre en Ukraine et continue d’intensifier l’affrontement. Les choses en sont arrivées au point où les agents d’influence de Washington bombardent une centrale nucléaire pour faire monter la température du conflit et créer la base d’un clash entre la Russie et l’ensemble de l’OTAN : une agression de l’OTAN contre la Russie.
Ce moment cauchemardesque, avec l’effondrement de tout le système du droit international et de la coopération internationale, l’effondrement du système financier, aurait pu être évité si le Parti démocrate avait soutenu la candidature de LaRouche à la présidence il y a de nombreuses années. Mais malheureusement, l’histoire ne reconnaît pas le subjonctif. Ou, comme nous avons tendance à le dire, nul n’est prophète en son pays.
La voix de LaRouche a été parfaitement entendue ; on se souvient de lui. Dans pratiquement tous les grands pays du monde qui se développent aujourd’hui avec succès – surtout l’Inde et la Chine – il y a des partisans de LaRouche. Ils ont utilisé sa pensée et ses idées pour édifier leurs miracles économiques. Ce sont les principes de l’économie physique défendus par LaRouche qui sous-tendent aujourd’hui le miracle économique chinois et la politique de développement économique de l’Inde. Les partisans de LaRouche dans ces pays exercent une influence fructueuse, très positive et constructive sur l’élaboration de la politique économique dans ces nations leaders du nouveau paradigme économique mondial.
Nous ne devons pas oublier l’héritage créatif de Lyndon LaRouche, qui démontre l’interconnexion entre les événements qui se déroulent aujourd’hui et leurs racines il y a plusieurs siècles. J’ai toujours été impressionné par l’étendue de son érudition. Lyndon LaRouche a regardé l’oligarchie mondiale parasitaire depuis ses origines et a retracé comment ces familles oligarchiques étaient des parasites du commerce, d’abord à Venise. Puis elles se réinstallèrent en Hollande et continuèrent à bâtir leur pouvoir financier, à travers le commerce international et la spéculation mondiale. Elles se déplacèrent ensuite vers l’Angleterre, avant de prendre le contrôle du système politique des États-Unis.
Lyndon LaRouche voyait toute l’histoire du monde à travers le prisme de la lutte entre le Bien – les intérêts nationaux, les intérêts d’amélioration du bien-être général – et les forces du Mal – l’oligarchie financière mondiale, qui entrave le développement des pays, s’efforce d’extraire des superprofits spéculatifs du commerce et de la coopération économique, trompe le monde entier en gonflant des bulles spéculatives, et abuse de ses positions de pouvoir dans les pays où elle domine le système politique. Nous voyons comment l’oligarchie financière américaine d’aujourd’hui déclenche une guerre mondiale hybride, allant jusqu’à risquer une catastrophe nucléaire, afin de maintenir son hégémonie mondiale.
Les avertissements de Lyndon LaRouche se réalisent. L’important, c’est que ces avertissements ne sont pas abstraits. Ce ne sont pas simplement des lignes sur un graphique. Je me souviens de la fameuse [triple] courbe où il montrait l’écart croissant entre la taille de l’économie [réelle] mondiale et la taille du système financier mondial. Il fut le premier à noter cette disproportion, qui n’était pas aussi grande il y a 30 ans ; elle aurait encore pu être surmontée en transformant les agrégats financiers excédentaires en secteur réel – en projets d’investissement réels. Aujourd’hui, c’est un abîme gigantesque. Il est impossible de transformer des millions de milliards de dollars de bulles financières en investissements dans le secteur réel de l’économie. Il n’existe tout simplement aucun mécanisme pour cela. Aucun n’a été créé, parce que l’oligarchie financière parasitaire, qui détestait LaRouche, qui a toujours essayé de le faire taire, qui l’a persécuté et a tenté de le garder enfermé, a fini par acquérir le monopole du pouvoir politique aux États-Unis. Et aujourd’hui, elle utilise son influence politique à Washington pour forcer tous les pays du monde à obéir à sa volonté. Elle continue à dominer le monde et à exercer son hégémonie pour extraire des superprofits d’opérations spéculatives.
Il s’avère que Lyndon LaRouche avait raison.
Aujourd’hui, nous nous appuyons sur son travail, ses écrits, pour formuler des propositions en vue d’une transition très rapide vers un nouveau paradigme économique mondial. C’est ce que nous appelons un modèle d’économie mondiale intégrée, dans lequel le capital financier sera subordonné à la tâche de développer l’économie, et dans lequel les principes de l’économie physique porteront leurs fruits.
Comme on peut le constater, les pays qui empruntent cette voie connaissent le succès.
Il ne fait aucun doute que l’oligarchie financière américaine au pouvoir est en train de perdre la guerre mondiale hybride qu’elle a déclenchée contre toute l’humanité. On peut seulement regretter que le prix à payer en soit aussi élevé. Cela inclut les vies perdues à cause de la guerre que l’oligarchie financière américaine et européenne a organisée contre la Russie sur le territoire de l’Ukraine.
Nous devons rassembler toutes nos forces pour combattre ce mal, et l’héritage créatif de Lyndon LaRouche aide en cela.
Que sa mémoire vive à jamais.
Lien vers la page spéciale centenaire de la naissance de Lyndon LaRouche.
source : Solidarité et Progrès
envoyé par Vladimir Tchernine
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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