Bref résumé de l’esclavage au cours de l’Histoire
L’esclavage est le fait de priver quelqu’un de sa liberté en le réduisant à l’état de marchandise commercialement négociable. L’existence de l’esclavage est avérée depuis l’Antiquité, certaines cités grecques comme Athènes étant même peuplée majoritairement d’esclaves. L’Empire Romain a continué dans cette lancée.
Au Moyen Age, l’esclavage connaît un fort repli en Europe du Nord, à la suite de la christianisation progressive de la fin de l’Empire Romain. Il est remplacé par le servage, système bien distinct qui, s’il prive toujours les serfs d’une bonne partie de leur liberté, leur accorde toutefois une existence juridique.
L’esclavage ne disparaît néanmoins pas en Europe, le nombre d’esclave augmentant même vers la fin du Moyen Age en Catalogne et en Italie.
Le fait historique marquant du Moyen Age est l’apparition de la traite arabe, qui durera du VIIIe au XVIIIe siècle. Cette traite a concerné plus de 10 millions d’esclaves, issus essentiellement d’Afrique mais également d’Europe méditerranéenne.
A partir du XVIIe siècle s’établit la traite atlantique, la plus connue des traites d’esclaves. Elle s’établit entre l’Afrique et les Amériques, sa forme la plus connue étant le commerce triangulaire qui impliquait une escale en Europe, où étaient récupérées et transformées les denrées produites aux Amériques. Cette traite est bien documentée, et a vu la production de documents juridiques encadrant le statut des esclaves, comme le Code Noir édicté en 1685 par le roi de France.
L’abolition de l’esclavage est un thème abordé par de nombreux philosophes des Lumières, comme Montesquieu, Voltaire et Diderot. L’esclavage a été aboli plusieurs fois au cours du temps, dans différents pays. L’esclavage est aboli en France en 1794, puis rétabli par Napoléon en 1802. La traite sera interdite sans succès en 1815, avant que l’esclavage ne soit définitivement aboli en France en 1848.
L’esclavage a perduré au XXe siècle, sous diverses formes, comme les camps de travail dans les régimes concentrationnaires. L’esclavage existe encore aujourd’hui, principalement dans la péninsule arabique, le sous-continent indien et certains pays d’Afrique. L’ONU estime à 25 millions le nombre de personnes vivant dans des conditions assimilables à de l’esclavage.
La loi Taubira : instrumentalisation de l’histoire ou reconnaissance réparatrice ?
La loi du 21 mai 2001, dite loi Taubira, tient une place centrale dans notre controverse. Cette loi qualifie la traite atlantique et la traite dans l’Océan Indien de crimes contre l’humanité, et de ce fait les rend imprescriptible. Les procès intentés à des personne ou des entités juridiques accusées de s’être enrichi grâce à l’esclavage se sont basés sur cette loi. Elle a été la cible de nombreuses critiques dès son adoption.
Prémices
La première proposition de loi a été déposée en 1990, mais n’a pas été adoptée. Des propositions de date commémorative avaient déjà été proposées sans succès dans les années précédentes.
Texte de la loi
La loi reconnait la traite atlantique comme un crime contre l’humanité. Toute association reconnue indiquant dans ses statuts chercher à promouvoir la mémoire de l’esclavage peut faire office de partie civile pour des actions en justice liées à cette loi.
La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l’océan Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l’océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l’humanité.
article premier de la Loi n° 2001-434 du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité
Elle instaure une journée dédiée à la commémoration de l’esclavage et un comité chargé de proposer des actions mémorielles liées à l‘esclavage. Enfin, il est demandé d’accorder une place adaptée à l’esclavage dans les programmes scolaires et les recherches en histoire.
Les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l’esclavage la place conséquente qu’ils méritent.
article second de la Loi n° 2001-434 du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité,
Critiques
La loi Taubira a été critiquée dès sa promulgation, tant par des politiques que par des historiens. Les critiques visaient principalement l’article 2 du texte, qui demande que les programmes scolaires et les recherches en histoire accordent à ces évènements « la place conséquente qu’ils méritent ». Les historiens comme les politiciens ont critiqué une « instrumentalisation de l’Histoire ». Les historiens ont également déploré que le texte ne dise rien sur les traites africaines et arabes.
Pour une analyse plus poussée sur la loi Taubira, cliquez ici.
Source : Controverses.minesparis.psl.eu
En 2019 Profession-Gendarme avait déjà publié un historique de l’esclavage sous le titre suivant :
Le tabou de la traite arabo-musulmane des Africains : 14 siècles d’esclavage et 17 millions de victimes
Nous vous invitons à lire également :
Wikipédia – Histoire de l’esclavage
Hérodote.net – Des origines au XXe siècle L’esclavage en Afrique
Radio France – Histoire de l’esclavage : 4 périodes en 10 émissions
La traite arabe, un commerce qui s’étend du VIIIe au XVIIIe siècle, a concerné plus de 10 millions d’esclaves, issus essentiellement d’Afrique sub-saharienne mais également d’Europe méditerranéenne. Contraints de traverser le Sahara à pied pour rejoindre le Maghreb ou l’Égypte, ou acheminés par bateaux dans la péninsule arabique via Zanzibar, la grande majorité des Africains razziés devenaient esclaves dans des mines, des plantations ou des chantiers d’irrigation. Cette émission propose d’éclairer l’histoire de cette traite beaucoup moins connue que celle organisée par les pays européens vers l’Amérique.
À réécouter : La traite arabo-musulmane, une histoire méconnue 27 janvier 2022
Source: Lire l'article complet de Profession Gendarme