Celui qui arrive à percer le secret du silence et à le nommer par son vrai nom, celui-là a réussi le plus de ce qu’un mortel peut réussir. Celui-ci n’est plus pour lui ni froid ni muet, ni vide ni terrible, mais lui sert et le secourt dans chaque infortune, comme cette fée dans le conte populaire que le héros prend par les cheveux et dont il fait sa compagne à jamais fidèle. Celui qui réussit à réchauffer et à animer la solitude, celui-là a conquis le monde.
— Ivo Andrić, Signes au bord du chemin.
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