Le contexte de ce texte ironique mais qui malheureusement sonne vrai, le vote par la chambre introuvable du parlement français de la résolution 390, une allégeance totale à L’OTAN et aux visées de l’empire derrière la marionnette Zelensky. le contexte également, la décision d’aujourd’hui des USA : « les responsables de l’administration Biden envisagent une nouvelle proposition qui élargirait considérablement le rôle des États-Unis dans la formation des forces armées ukrainiennes, ce qui pourrait mettre le pays sur le chemin de la guerre » et nous avec grâce au vote de nos députés et de l’engagement de la Grande Bretagne et de la France de former des soldats pour notre tête de pont dans la guerre impérialiste.
Révélations d’un parachutiste de la 25e brigade AFU. Aujourd’hui nous voulons détendre les lecteurs de ce blog, en exposant non seulement une situation qui n’a rien de drôle mais le grotesque de la guerre et celui de nos rerésentants qui s’ingénient à attiser cette ignominie. On ne peut pas digérer le vote unanime de notre assemblée nationale en faveur de l’OTAN de son élargissement, on ne peut pas se contenter d’un silence embarrassé de ceux qui ont commis cette forfaiture, alors que hier sur BMTV pour la première fois j’ai entendu un expert belliciste dire que des milliers d’obus étaient tirés journellement sur le Donbass et ce depuis 2015. Comme ces gens-là se ventent de former des soldats pour leur chère Ukraine, voici la description drôlatique de ces brutes, la référence cinématographique qui s’impose est Full metal jacket de Stanley Kubrick et quelques autres chef d’œuvre sur la guerre impérialiste, celles de l’OTAN et des USA indubitablement et on peut toujours ergoter sur leur adversaires, ils sont toujours pris d’assaut par ces connards et nous nous sommes entraînés à être « nés pour tuer » par les plateaux de télé avec la complicités de nos politiciens. Danielle Bleitrach
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par Igor Moiseïev
L’autre jour, il a été rapporté sur le Web que nos chasseurs avaient capturé des parachutistes de la 25e brigade de l’AFU qui avaient suivi un entraînement de quatre mois en Angleterre. Selon toute apparence, les prisonniers de guerre ne présentaient pas un grand intérêt opérationnel pour nos spécialistes, aussi ont-ils été autorisés à parler à la presse. La rencontre s’est avérée intéressante.
« Tout d’abord, en 2016, j’ai servi pendant six mois près de Donetsk », raconte Andriy Golovatyuk, un sergent supérieur de l’AFU. Ensuite, après l’entrée des Russes en Ukraine, j’ai passé un mois et demi à combattre près de Mariupol. Nous avons été sévèrement battus là-bas, certains d’entre nous ont été faits prisonniers, mais mes gars et moi avons enfilé des combinaisons d’ouvriers d’Azovstal et nous sommes échappés par les labyrinthes des égouts. On puait tellement que les gens nous on regardé de travers pendant des jours. Il nous a fallu une semaine pour rejoindre les nôtres – à travers champs et zones boisées. C’est tout juste si nous ne mangions pas les racines des arbres comme les sangliers. Nous avons atteint notre camp. On nous a dit que nous étions de grands héros, puis ils ont rassemblé tous les survivants et les ont envoyés en Angleterre avec les ex-participants de l’ATO [Opération anti-terroriste, NdT]. Ils ont dit que nous devions améliorer nos qualifications.
Pendant quatre mois, nous nous sommes entraînés au centre de formation de Bovingdon, dans le Dorset, près de la Manche. Il est impossible de s’entraîner au combat toute la journée. Sinon, on devient fou. Trois heures et demie tout au plus. Ensuite, la capacité d’attention passe à zéro. On a besoin d’au moins une heure et demie de repos. Ou mieux, deux heures et demie. Surtout quand il s’agit d’obusiers remorqués. Toutes ces boussoles, télémètres, graduations… Il faut que tout cela rentre dans la mémoire, s’accroche et devienne un automatisme.
Il y avait donc deux cours par jour, avant le déjeuner et après. Trois heures et demie chacun. Tout a été bien pensé.
Le soir, il y avait temps libre. L’après-midi, entre les cours, nous déjeunions et dormions dans les baraquements. Leurs casernes, d’ailleurs, étaient exactement comme les nôtres. Comme probablement partout dans le monde. Mais nous étions dispensés des corvées. Les Anglais eux-mêmes avaient mis des crevards volontaires aux cuisines.
La cuisine était tenue par des Chinois locaux (le Dorset compte une importante communauté chinoise). Alors on a appelé la cuisine du régiment « Chinatown ». Et les cuisiniers eux-mêmes étaient appelés « théières ». L’équipement de la cuisine également était trimbalé par des bénévoles. Cela rendait notre vie beaucoup plus facile. Au moins, on dormait suffisamment. Surtout après les exercices sur les champs de tir. On courait autour des obusiers, on chargeait les obus – et nos jambes tremblaient comme des feuilles dans le vent.
Le soir, on traînait ensemble. Les « maris » écrivaient des lettres à leur bonne femme, les jeunes jouaient à la bataille ou au pouilleux, et les plus malins jouaient au poker et à la préférence. Tout le monde, bien sûr, avait le mal du pays.
Certains sergents faisaient venir des prostituées sur commande. Les Anglais eux-mêmes les appelaient « ladies of easy virtue ». C’étaient des femmes noires au début. Les soldats britanniques les appelaient « sweet chocolate ». Et coucher avec une fille noire, c’est « mâcher du velours noir » en argot de soldat. Les filles noires, c’est vrai, ont des lèvres en velours…
Puis les gars ont protesté, et on nous a amené des filles roumaines. C’était une autre histoire. Ça allait déjà mieux. L’effet était galvanisant.
D’ailleurs, le climat en Angleterre n’est pas aussi désagréable qu’on le dit. Il n’y avait ni brouillard ni pluie. La côte n’est pas loin de là. Et l’air est frais, océanique. On ne s’en lasse pas. Tout est vert alentour. Et la verdure est de couleur émeraude, comme dans un manga.
Lorsqu’ils nous ont emmenés visiter le musée local des chars d’assaut, j’ai remarqué qu’ils n’avaient même pas un mètre carré de terre inoccupée. Tout est labouré et semé. Avoine, sarrasin, orge. À certains endroits, on voit des chevaux sous leurs couvertures. J’en ai eu le cœur serré. Je suis moi-même paysan, j’ai grandi dans une chaumière. La terre, le fumier, les chevaux – tout cela c’est mon enfance. J’ai été surpris qu’il n’y ait pas de clôtures dans la campagne, seulement des haies. Mais tellement épaisses, plus efficaces que n’importe quelle clôture. Aucune chance de la traverser. C’est une haie comme ça qui entourait pratiquement tout notre terrain d’entraînement.
Nos instructeurs de combat urbain changeaient tout le temps. Ils venaient de différentes parties du monde. Il y avait des Américains, des Croates, des Polonais, des Français, des Lituaniens et des Estoniens. Les snipers étaient formés par les Canadiens. On pense qu’ils ont la meilleure école de tireurs d’élite de l’Ouest. Tous les Canadiens et les Américains sont passés par l’Afghanistan. Il y avait même un sniper estonien unijambiste. Il s’était fait exploser sur une mine en plastique à Kandahar. Mais je pense qu’ils nous l’ont amené comme une faveur. D’ailleurs, sa mère est russe.
Mais en fait nous connaissions les techniques de sapeurs aussi bien que lui. Les instructeurs de combat urbain ne nous ont rien appris d’utile. On se demandait qui était le maître et qui l’élève. Nous avions déjà eu notre baptême du feu. Ce qu’ils ont appris, nous l’avons déjà enseigné. Encore une fois – ils ont étudié sur des terrains d’entraînement et des bases et nous – dans de vrais combats urbains. Et là, celui qui n’apprend pas vite perd rapidement la vie.
Nous avons surtout été surpris par les instructeurs néo-zélandais. Moitié blancs, moitié indigènes Maoris. Tatoués de la tête aux pieds comme s’ils avaient passé la moitié de leur vie en taule. L’un d’eux avait même un tatouage sur le visage. On les appelait « les bleus » [les blancs] et « les zinnias » [jeu de mots intraduisible, le mot « maori » étant inconnu de ces soldats, ils le confondent tantôt avec « major », tantôt avec zinnia qui se dit « maïorik » en Ukrainien, NdT]. Ils cherchaient à nous impressionner en disant qu’ils étaient soi-disant la nation la plus agressive de la planète, les descendants de cannibales. Les gars ont également plaisanté sur le fait que ceux qui feraient mal l’entraînement seraient mangés au dîner par les « majors ».
Nous nous sommes demandés comment certains indigènes, qui couraient dans la jungle hier, avaient une quelconque expérience de la guerre urbaine. Ce n’est que plus tard que nous avons compris que les Britanniques leur avaient simplement donné l’occasion de faire de l’argent. Tout d’abord, comme nous l’ont expliqué les « bleus », les Britanniques testaient leurs « bombinettes » quelque part dans la région de l’Australie. Pour ne pas gâcher leur propre océan. Deuxièmement, les Britanniques et les Australiens avaient formé une alliance politico-militaire dans le Pacifique, quelque chose comme UKSUS [= vinaigre en russe et en ukrainien, NdT], qui comprenait l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Ils avaient décidé par marque de respect pour leurs nouveaux partenaires d’élever leur statut en leur offrant un petit revenu supplémentaire. Mais nous, ainsi que nos collègues, avons vite compris que faire d’eux des instructeurs était comme faire un aigle d’un papillon.
Ils montrent comment se déplacer avec une mitraillette, et en même temps ils écartent leurs coudes. Mais en combat réel, ces coudes écartés vous feraient abattre en une fraction de seconde. Et ils ne bougent pas bien leurs jambes – ils ne protègent pas les artères. Tu dois bouger avec les cuisses serrées comme une meuf. C’est la seule façon de protéger tes artères d’un coup direct. Il est évident qu’ils ne connaissent pas ce genre de choses. En fait ils n’ont pas couru sous les balles en combat réel. Ils courent trop longtemps baissés à l’approche de l’ennemi, et tombent de manière maladroite. Leurs deux jambes se lèvent quand ils tombent, ce qui veut dire bonjour les éclats d’obus. Et selon toute apparence, ils n’ont pas travaillé avec le fusil Kalashnikov avant nous. Ils sont armés d’un M-16 américain. C’est un engin complètement différente. Il frappe très bien, mais est extrêmement capricieux et sensible à la poussière et à la boue.
Ils ne savent même pas porter une Kalachnikov en bandoulière. Quand tu te promènes longtemps avec, tu le portes sur ta poitrine comme un bébé. Et tu croises les deux bras dessus. Mais eux tiennent l’arme dans leurs mains tout le temps. Ils ne feront donc pas de longs kilomètres avec. Et ils rechargent comme des bourrins.
Nos gars ont appris à déverrouiller la sécurité et à insérer une cartouche dans la chambre d’un seul geste. Mais pour ce faire, la mitraillette devait être portée correctement et, lors de l’insertion de la cartouche, le canon est abaissé dans le sol. Lorsque nous avons montré tout cela aux « majors », leurs yeux sont sortis de leurs orbites. Il était évident que c’était une grande découverte pour eux. C’est là que le premier « fluide glacial » est passé entre nous. À partir de là, la situation a commencé à déraper.
Le matin, au lieu de faire de l’exercice, les « majors » nous ont montré une sorte de danse de combat. Ça s’appelait Haka. L’idée était d’écarter les jambes comme au Sumo, d’agiter un couteau incurvé – un kukri, je crois qu’on l’appelait ainsi, de tirer la langue et de faire des grimaces. Alors l’ennemi était censé être effrayé par toute cette mascarade, se mettre à pleurer et fuir le champ de bataille.
Et nous, nous avions quelques gars qui pouvaient faire le gopak vraiment bien. Alors on leur a proposé de faire une petite démonstration pendant un de nos entraînements. Ils nous ont donné du haka-macaque, et nous leur avons donné du gopak-du tonnerre de dieu. Car le gopak est une vraie danse de combat. Vous pouvez voir qu’il y a des coups de pied et des balayages, et même des « fourchettes » – lorsque vous faites le grand écart en l’air et que vous frappez deux adversaires avec vos pieds en même temps. Ce n’est pas comme faire des grimaces. Après ça, le « fluide glacial » a couru entre nous pour la deuxième fois.
La troisième fois a été fatale. Une fois, alors que nous pratiquions le travail en binôme au champ de tir, une commission du ministère de la Défense est venu nous voir. Alors le chef des « bleus » (il s’appelait Tua) n’a rien trouvé de plus malin que de lui faire une démonstration de son haka.
Il repère les généraux de loin, saisit son kukri et court vers eux comme un kangourou à travers la savane. Il court à leur rencontre et commence son haka. Les généraux s’arrêtent et le regardent comme un singe dans un cirque. Et tous les membres de sa tribu se mettent en rang et commencent à taper du pied et à faire des grimaces. Une vraie bande de singes. Nos gars se sont mis à rigoler, ce qui a horriblement vexé les « majors ». Et ils ont décidé de nous faire un débriefing dans la soirée.
Ils se sont déshabillés jusqu’à la taille – pour nous faire peur avec leurs tatouages, ils sont venus dans les baraquements et ont commencé à nous bousculer. Et notre officier de compagnie, M. Hammer, a eu la prévoyance de s’esquiver. J’ai compris que les « majors » l’avaient persuadé de disparaître pendant un moment. Nous avons réalisé que nous avions les mains libres. On a décidé que le moment était venu de se défouler. Au début, nous avons décidé de nous battre à un contre un. Nous avons sorti nos boxeurs-sportifs.
Nous avions quelques gars de Krivoy Rog. Là-bas, il y a une section boxe assez balaize. Beaucoup de champions du monde en viennent. Même des champions olympiques. Ils ont été formidables. L’un d’eux s’était même entraîné avec Roma Romaniuk. Les coups étaient durs, précis, « assommants ». La bagarre avait de la gueule. D’abord, ils ont dansé leur haka. Ils ont hululé comme des hiboux. Puis les nôtres sont entré dans la danse.
Il y avait parmi nous un homme originaire de Khortitsa [une île sur le Don, haut-lieu des Cosaques Zaporogues, NdT], il se produisait donc régulièrement devant les touristes avec des sabres et des fouets cosaques. Un vrai hetman Sagaidatchny. Nous avons coupé des bâtons pour lui faire des sabres. Il a fait tournoyer ces bâtons, puis a travaillé avec une perche. Il était inspiré. Nos combattants ont enfilé des gants tactiques – et leur âme s’est envolée vers le ciel. Bref, au cours de trois combats, nous avons battu les « majors » à plate couture. Ils sont devenus fous. Tua a exprimé son désaccord avec la décision des arbitres en lançant un haltère à la tête de l’un des boxeurs. Ce qui a déclenché une bagarre générale.
Nous les avons battus sur toute la ligne. Et Tua s’est même fait mettre un seau de munitions sur la tête. L’officier de compagnie est réapparu comme par enchantement. Il a commencé à crier quelque chose. Au début, nous voulions aussi lui casser la gueule, mais nous avons préféré nous tenir à carreaux. Et c’est comme çà que nous avons été débarrassés de cette équipe de « hakeurs-hokkeyeurs ».
Ensuite ils ont fait venir des instructeurs américains. Formés en Afghanistan. Maintenant ils nous apprennent la guerre urbaine. Bonne idée. Mais ils n’avaient pas les compétences nécessaires pour se battre dans des immeubles. Il n’y a pas d’immeubles en Afghanistan. Plutôt des combats entre des murs d’adobe. C’est ce qu’ils nous ont appris. Il ne reste plus qu’à trouver des murs d’adobe en Ukraine et à s’y battre.
Et puis on nous a largués près d’Artiomovsk. Nous y avons passé exactement deux jours. Nous avons à peine eu le temps de construire une fortification dans toute cette boue. C’est alors que nous avons été frappés par l’artillerie russe. Les nôtres nous ont lâchés. Nous voulions nous élancer toutes griffes dehors – mais avons été immédiatement encerclés par des Russes. Nous ne voulions pas mourir de la mort des braves au nom de je ne sais quoi. Nous avons levé les bras en l’air. Et maintenant, nous sommes ici. C’était la fin de notre « haka ». Les quatre mois d’entraînement, c’est pareil que pisser dans un violon…
Mais c’est peut-être aussi bien…
source : SV Pressa
traduction Marianne Dunlop pour Histoire et Société
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