Division SS « Galicie » : La Cour suprême ukrainienne ne voit aucun lien avec le nazisme

Division SS « Galicie » : La Cour suprême ukrainienne ne voit aucun lien avec le nazisme

par Karine Bechet-Golovko

Puisque l’on vous dit, qu’il n’y a pas de nazisme en Ukraine ! La Cour suprême ukrainienne vient de blanchir le régime néonazi post-Maïdan en déclarant très sérieusement que la Division « Galicie » ou 14e division d’infanterie SS Galicienne N°1 n’a pas de symboliques nazies, elle ne peut donc être interdite en Ukraine aujourd’hui. Et pour cause, la symbolique de cet organe, intégré dans les SS, qui a été utilisé pour lutter contre la résistance en Europe de l’Est, est reprise aujourd’hui par de nombreux membres de cette nouvelle armée atlantico-ukrainienne. De la collaboration servile et acharnée à la lutte contre tout résistance, les traditions manifestement reviennent à la charge en Ukraine… Revenons un peu sur l’histoire et les tristes gloires de la Division « Galicie », puisque c’est cette Ukraine que l’Occident atlantisé a décidé de ressuciter.

Tout a commencé quand l’Institut ukrainien de la mémoire nationale, puisque la mémoire nationale cela s’estampille, a décidé que la symbolique de la 14e division d’infanterie de la SS Galicienne N°1 n’était pas « une symbolique relevant du national-socialisme d’un état totalitaire », ce qui est interdit par la législation ukrainienne actuelle, mais législation étrangement appliquée aux symboles qui ont lutté contre le nazisme, à savoir la symbolique communiste. Le 27 mai 2020, le tribunal administratif de Kiev annule la décision de l’Institut, considérant qu’il est contraire à la législation de considérer la symbolique de la Division « Galicie », comme n’ayant aucun lien avec les symboliques nazies. Mais cette décision a été elle-même annulée par la 6ème Cour d’appel de Kiev, qui valide la décision de l’Institut. L’affaire ayant été portée devant la Cour suprême ukrainienne, celle-ci vient de valider la décision de la cour d’appel et ainsi la décision de l’Institut ukrainien de la mémoire nationale. 

Ainsi, la nouvelle mémoire nationale-socialiste ukrainienne réécrit l’histoire et notamment revient sur le jugement prononcé par le Tribunal de Nuremberg, qui reconnaissait à la Division « Galicie » le caractère d’organisation criminelle. Mais ça, c’était avant … à l’époque où l’Occident avait décidé de lutter contre le nazisme. En tout cas en Allemagne, car ses partisans furent ensuite largement utilisés par ce même « Occident ».

Revenons donc un peu sur la création et les faits d’armes de la 14e Division d’infanterie SS Galicienne, puisqu’elle est censée être le symbole vivant de la lutte nationale ukrainienne …

Tout d’abord en ce qui concerne le caractère national ukrainien.

L’Ukraine occupée par les nazis était coupée en deux entités, et l’Ouest, qui appartenait avant à l’Autriche-Hongrie et à la Pologne, bénéficiait d’un statut privilégié par rapport au reste du territoire de la République soviétique d’Ukraine occupé. En 1942, l’ancien baron autrichien et avocat Otto Von Wächter en est devenu le gouverneur. C’est lui proposera en mars 1943 aux nazis la formation d’une division ukrainienne, proposition acceptée après la défaite allemande de Stalingrad. Pourtant, les Allemands n’ont pas accepté le recours aux symboles ukrainiens, demandés par le baron et cette division va être intégrée dans la formation SS, en étant « dénationalisée ». Les habits traditionnels ukrainiens, les drapeaux, etc., tout symbole ukrainien a été refusé. 

Le Lion de Galice a été le symbole de la Division « Galicie ». Ses membres n’étaient pas reconnus comme Ukrainiens, mais appelés les Galiciens, car ils venaient de l’Ouest de l’Ukraine. Et le serment était porté à Hitler. C’est une étrange vision de la défense nationale …

En mai 1942, la sélection des volontaires a commencé. Environ 84 000 volontaires se sont présentés pour combattre aux côtés des nazis, l’Ouest ukrainien a toujours été très patriote, reste à déterminer sa Patrie. Les Allemands ont rejeté plus de la moitié des candidatures avant même la commission médicale. Finalement, un peu plus de 17 000 personnes ont été retenues et mi-juillet une grande parade a été organisée à Lvov, où ont pris la parole et l’administration ukrainienne et l’administration nazie. La Division est alors partie en République tchèque pour sa formation. Jusqu’à la fin de la guerre, cette Division a été dirigée par des officiers allemands ou autrichiens, à quelques exceptions près pour des officiers, ayant servis dans l’armée blanche. 

Nous sommes donc assez loin d’une unité militaire nationale … d’autant plus que la sélection, la direction n’appartenaient pas aux Ukrainiens. C’était une division nazie, qui utilisait des soldats venant de l’Ouest.

Ensuite, en ce qui concerne ses grands faits d’armes pour la « libération » de l’Ukraine.

En fait, il n’y en a qu’un seul. Et c’est une défaite. En juin 1944, la Division « Galicie » a été jointe à l’armée allemande pour se battre à proximité de Brod contre l’armée soviétique du 1er front ukrainien (la dénomination de l’armée dépend non pas de la nationalité des soldats, mais de la direction géographique des combats). Les soldats allemands et ukrainiens sont encerclés et de la Division « Galicie » il restera à peu près 3000 hommes, les autres étant tués, fait prisonniers ou partis dans les rangs de l’UPA, organisation créé en 1942 par les nazis, où l’on retrouvera le fameux Bandera, qui se sont rendus tristement célèbres pour le nombre de victimes parmi les juifs (850 000), les Polonais (220 000), les prisonniers de guerre soviétiques (400 000) et les civils ukrainiens (500 000) pendant la Seconde Guerre mondiale.

Ce fut son unique fait d’armes, après lequel la Division « Galicie » sera réformée.

Enfin, le combat militaire n’étant pas pour les Galiciens, ils sont utilisés contre les résistants. À l’automne 1944, la Division a été reconstituée et attribuée à la Slovaquie. Ensuite, ils sont envoyés se battre en Yougoslavie contre les partisans de Tito. Ce n’est déjà plus la sélection opérée lors de sa première constitution. Désormais, tout le monde peut y entrer, il faut de la masse. Il ne s’agit donc pas d’un « combat national » pour l’Ukraine. Ils se battent en Europe de l’Est essentiellement.

Aux derniers jours de la guerre, toutes les formations armées ukrainienne ont été symboliquement constituée en Armée nationale ukrainienne, pour sauver les apparences. Début mai 1945, les Galiciens se sont rendus aux Anglais. Après la guerre, les Américains et les Anglais les renvoyaient difficilement et rarement en Union soviétique, dont pourtant ils étaient citoyens. Finalement, la plus grande partie de ces Galiciens a immigré au Canada.

Voici le bulletin d’enrôlement dans la Division « Galicie ». Cela n’a évidemment aucun rapport avec l’idéologie nazie ou avec Hitler … 

Comment peut-on affirmer comme la Cour suprême ukrainienne, que les symboles d’une organisation faisant partie des SS et se battant contre les résistants n’ont aucun rapport avec la symbolique nazie ? Cela montre au moins une chose : s’il est possible désormais d’utiliser la symbolique et la rhétorique nazie, il n’est toujours pas possible de le faire ouvertement. En tout cas, pour l’instant.

Comme nous le voyons, l’amitié entre les pays occidentaux et les mouvements nazis ukrainiens, qui sont montés sous couvert de nationalisme ukrainien, mais totalement maîtrisés de l’étranger (étrange nationalisme…) est une amitié ancienne. Ne soyons donc pas surpris du soutien, dont ils bénéficient aujourd’hui. On ne trahit pas ses enfants… L’Occident a des principes.

Karine Bechet-Golovko

source : Russie Politics
Adblock test (Why?)

Source : Lire l'article complet par Réseau International

Source: Lire l'article complet de Réseau International

À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended For You