par Al Manar
L’UE met progressivement en pratique ses paquets de sanctions, visant notamment le pétrole russe, et vient d’adopter le plafonnement du prix du baril pour les exportations russes.
Pour un spécialiste algérien des hydrocarbures, bien que l’Algérie soit « une source fiable pour le marché européen », elle ne sera pas en mesure de remplacer la Russie.
Le sixième paquet de sanctions de l’UE contre la Russie, approuvé en juin, entre en vigueur le 5 décembre. Il prévoit le bannissement de la majeure partie des importations de pétrole russe. Et notamment, l’arrêt total des importations de pétrole brut par bateaux. En outre, les 27 se sont mis d’accord sur le plafonnement à 60 dollars par baril des prix du pétrole russe.
Dans un entretien avec Sputnik, le Dr Mourad Preure, spécialiste algérien des hydrocarbures et ancien dirigeant du groupe public pétrolier Sonatrach, a analysé la possibilité pour l’Algérie, mais aussi la Libye, de prendre le relais pour fournir l’Europe en pétrole et en gaz en quantités suffisantes.
Selon l’expert, « l’Algérie a des relations historiques avec la Russie, et l’Algérie observe une position de neutralité dans cette crise […] à travers ses exportations ».
« L’Algérie est une source fiable pour le marché européen. C’est une source de gaz. Elle ne veut pas être plus que cela. »
Qualifiant la crise que l’Europe vit avec la Russie de « regrettable », il a souhaité « que l’Europe et la Russie trouvent des solutions pour résoudre cette crise ».
Pour ce qui est du potentiel de substitution, le Dr Preure ne pense pas que la Libye et l’Algérie sont en mesure de compenser le potentiel russe. « Ce n’est pas possible ». D’autant que « la Libye est un pays qui est dans une situation d’instabilité ».
« L’Europe ne peut pas se passer de la Russie. »
« Personne n’a le potentiel pour remplacer les 170 milliards de mètres cubes russes », a-t-il réitéré.
Énergie verte
Quant à la volonté de l’Occident de trouver des sources d’énergies alternatives comme le solaire ou l’éolien, le Dr Preure a évoqué le facteur temps.
« Est-ce que vous avez le temps de construire des usines de regazéification pour remplacer 170 milliards de mètres cubes russes ? Et d’abord, est-ce que les producteurs qui vont vendre aux États-Unis ne vont pas profiter de votre dépendance pour augmenter leurs prix ? »
Disant militer pour des énergies plus propres, il a souligné cependant qu’« on a idéologisé la transition énergétique ».
En outre, « le problème ukrainien est arrivé dans un contexte exogène, le grand problème énergétique », car « en 2021, le prix du gaz avait augmenté de 600% ».
Or, « quand le prix du gaz monte », le consommateur « arrête le gaz et il achète du fioul ». Et « la grande majorité de l’électricité produite dans le monde vient du charbon ».
De plus, la majorité des matériaux nécessaires et sensibles pour la construction de systèmes énergétiques alternatifs, notamment le lithium, le cobalt et le nickel, viennent de Russie.
source : Al Manar
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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