
Les figurants du village Potemkine « Italie » se rébellent
par Mendelssohn Moses
L’Italie, avouons-le, est un village Potemkine : les gens sont élégants, leur langue aussi, les paysages et l’architecture époustouflants, leur style de vie envié dans le monde entier. Façade de carton pâte, derrière laquelle la présence physique de sa population est tout juste tolérée – d’ailleurs, vu l’hécatombe provoqué par les « vaccins » dits « anti-Covid », même la vie des Italiens n’est plus assurée. En effet, depuis l’assassinat de Enrico Mattei en 1962, l’Italie a été transformée en plateforme de lancement pour les soldats et systèmes d’armement avancés des USA et de l’OTAN, grouillant de bases et de polygones de tir – en somme, l’équivalent du « porte-avions insubmersible » qu’était Taïwan pour les Japonais.
Très drôle, tout cela ? Tous les Italiens ne semblent pas s’en satisfaire.
Déjà, le 5 septembre, cherchant à peser sur les élections des législatives du 25 septembre, s’est tenue la première réunion publique d’un groupe de militaires et intellectuels dissidents politiquement « de droite », autour d’un manifeste intitulé FERMARE LA GUERRA (halte à cette guerre !).
À l’initiative de l’ancien Maire de Rome Gianni Alemanno, 300 personnes se sont présentées pour écouter, entre autres, le Général Marco Bertolini, l’Ambassadeur Marco Carnelos, le vice-directeur du quotidien La Verità, le Sénateur De Vecchis … Sans que nous puissions le confirmer pour l’instant, le Comité semble être lié à MAGNITUDO, Movimento identitario, qui exige la sortie de l’OTAN, une initiative diplomatique italienne dans le conflit ukrainien, une halte immédiate aux livraisons d’armes à l’Ukraine et une halte aux sanctions contre la Russie.
Au journal Faro di Roma, le porte-parole du Comité Fermare la Guerra, Gianni Alemanno, avait en septembre décrit une approche qui ressemble à du FPÖ de Herbert Kickl et du MFG Ö de Me. Brunner en Autriche : la neutralité active, chercher le dialogue, plutôt que de laisser d’éventuelles négociations entièrement entre les mains d’Erdogan et de la Turquie. Il a insisté que l’Italie, frappée de plein fouet par les sanctions anti-russes, risque le défaut de paiements, sans parler du fait qu’elle est entourée de toutes ces nations européennes « auto-sanctionées », sous la coupe d’une politique que l’UE impose avec férocité contre la Russie.
Très énergique, le Comité Fermare la Guerra a rapidement constitué d’autres cellules et notamment dans le sud de l’Italie puis a participé à la manifestation nationale anti-guerre du 5 novembre, aux côtés d’autres mouvements se situant « à gauche ». Selon Alemanno « Nous sommes la première association de la droite qui rejoint la manifestation du 5 novembre ; nous le faisons sur la précondition que l’initiative ne soit pas instrumentalisée politiquement … il faut envoyer un signal fort contre la poursuite de cette guerre qui est en train de détruire notre continent sans qu’aucun gouvernement européen ne s’engage sérieusement en faveur de négociations ».
Puis le 26 et 27 novembre, à Rome, le Comité a tenu son premier congrès national (enregistrement et vidéo intégrale ici), avec la participation cette fois de poids lourds tel Luciano Barra Caracciolo, juriste et économiste, qui a placé l’auditoire devant l’impératif de sortir de l’UE : « je veux bien que l’on dise Halte à cette guerre, mais comprenez bien qu’il y a une contrainte extérieure qui le rende impossible : l’Union européenne ». Il a exhorté l’Italie à sortir de l’UE, et à se réapproprier son indépendance d’État et de République, car à l’intérieur du système actuel dit-il, toute tentative officielle de l’Italie de conduire une politique extérieure indépendante, fera d’elle la cible d’une véritable guerre de la part des institutions financières. Les contraintes extérieures ont amené l’Italie au point de non retour. Un « massacre historique » se produit devant nos yeux, alors que l’Italie est déjà cobelligérante dans ce conflit avec la Russie, et que dans le Parlement italien, il n’existe aucune force qui s’y oppose. Il faut retourner aux principes fondamentaux du droit international, qui repose sur la résolution des conflits par des moyens autre que la violence.
Partant des paroles du psychothérapeute Alessandro Meluzzi, qui insista sur le côté « diabolique », le diable étant calomniateur, menteur et accusateur, provoquant la scission entre « pro » et « anti » vax, entre « pro » et « anti » Poutine … le soutien européen à l’Ukraine étant basé sur le mensonge, l’endocrinologue Gianni Vanni Frajese enchaîna : le génie italien est typiquement chrétien, en ce qu’il prône le dialogue plutôt que la diabolisation et la division. Si l’Italie est devenue la 4ème puissance industrielle du globe non par la terreur, mais par ses capacités et par le dialogue, aujourd’hui, l’État italien n’est plus l’expression de la volonté du peuple.
Parmi les discours les plus émouvants, celui de Fabio Granata, conseiller municipal de Syracuse en Sicile, qui, saluant en la Russie notre « grande sœur », rappela les liens plus qu’étroits qui lient l’Italie et la Russie, et avertit contre le désastre de construire un nouveau Mur. L’Italie est le 5ème fournisseur de la Russie et celle-ci est son 4ème client. Mais, au lieu de promouvoir ces relations économiques saines, le sud de l’Italie est en train d’être vendu, littéralement, à des fonds d’investissement étrangers qui vont la dépecer.
Un autre intervenant, également du Sud de l’Italie, a insisté sur l’urgence de massivement développer Made in Italy dans le Sud, en passe de devenir un désert démographique avec le départ de 1,5 millions de jeunes ; il a observé que la valeur-export du Nord dépasse d’au moins 10 fois la valeur des exportations depuis le Sud. Par ailleurs la Turquie se réjouit de récupérer les parts du marché italien d’exportation vers la Russie.
Comme on pouvait s’y attendre, la rédaction de la chaîne dissidente ByoBlu était sur place au Congrès de Rome. Le porte-parole du Comité, Alemanno a alors déclaré à leur journaliste Michele Crudelini : « En Italie, nous faisons notre première expérience directe de ce que c’est la propagande de guerre. Le pays se vautre à l’unanimité majorité/opposition et mass-média, dans le soutien à cette guerre, sur la notion qu’il y aurait un clash entre Bien et Mal. Parmi les peu d’exceptions se trouvent votre chaîne Byoblu, Il Fatto Quotidiano et La Verità. Cette unanimité nous a déplacé, nous qui venons de la droite, parce que la droite s’est toujours montrée soucieuse des intérêts nationaux et critique de l’Atlantisme ».
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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