par Antonio Mazzeo
Essais de guerre nucléaire anti-Iran. L’un des plus grands exercices aériens jamais réalisés conjointement par les forces armées des États-Unis d’Amérique et d’Israël a débuté dans le ciel de la Méditerranée orientale, mardi 29 novembre. Jusqu’au jeudi 1er décembre, des chasseurs-bombardiers usaméricains et israéliens vont simuler une attaque contre des centrales iraniennes.
« Des chasseurs et des avions ravitailleurs en vol de l’armée de l’air israélienne (IAF) et de l’armée de l’air américaine participeront à l’exercice et simuleront différents scénarios pour faire face aux menaces régionales », explique le service de presse de l’armée de l’air de Tel-Aviv dans une note.
C’est le Jerusalem Post qui révèle le véritable objectif de ces wargames. « Avec la montée des tensions autour du programme nucléaire iranien et les hostilités dans la région, Israël et la République islamique se menacent mutuellement, et les hauts responsables des deux pays affirment que leurs forces armées respectives sont capables de riposter à leurs adversaires », écrit le journal. Face à une attaque de plus en plus prévisible contre les infrastructures nucléaires iraniennes, les autorités israéliennes ont lancé un programme ambitieux et coûteux de renforcement de leurs forces aériennes et maritimes : 58 milliards de shekels (environ 16,29 milliards d’euros) ont été alloués pour le budget de la défense 2023, dont 3,2 milliards sont spécifiquement destinés à la lutte contre Téhéran.
Selon les médias usaméricains, la décision d’organiser cet exercice aérien a été prise le 23 novembre à l’occasion de la visite aux USA du chef des forces armées israéliennes, le général Aviv Kochavi. « Le chef militaire israélien ainsi que le chef d’état-major américain, le général Mark Milley, et le commandant du CENTCOM (Central Command), le général Michael Kurilla, envisagent de mener un exercice d’entraînement conjoint dans les semaines à venir afin de former les militaires en prévision d’un éventuel conflit avec l’Iran et ses alliés au Moyen-Orient », a annoncé Fox News Digital à l’issue du sommet.
Pendant sa mission sur le sol usaméricain, le général Aviv Kochavi a également été l’invité du conseiller à la sécurité nationale du président Biden, Jake Sullivan, et du directeur de la Central Intelligence Agency (CIA), William J. Burns. Au Naval Forces Command de Norfolk (Virginie), le chef des forces armées israéliennes a été accompagné de hauts responsables de l’US Navy à bord d’un sous-marin nucléaire et d’un porte-avions pour « en apprendre davantage sur leurs capacités opérationnelles », comme l’a indiqué l’US Navy. Kochavi a conclu sa tournée en participant à un exercice de « préparation » à la crise au quartier général du CENTCOM à Tampa, en Floride, où il a reçu la médaille du service militaire méritoire « pour avoir contribué à approfondir le partenariat stratégique entre les États-Unis d’Amérique et Israël ».
« Afin d’améliorer nos capacités à relever les défis dans la région, l’activité conjointe avec le CENTCOM va se développer de manière significative à l’avenir », a déclaré le général Kohavi avant de rentrer en Israël. « Dans le même temps, les forces armées israéliennes continueront à agir à un rythme accéléré contre l’enracinement du régime iranien dans la région ».
« L’Iran subit de nombreuses pressions économiques, militaires et internes et, d’autre part, continue à promouvoir son programme nucléaire », a ajouté Kohavi. « Avec le général Mark Milley, nous sommes d’accord : nous sommes à un moment critique et le temps exige d’accélérer les plans opérationnels et de coopération contre l’Iran et ses alliés terroristes régionaux ».
L’escalade dangereuse de l’affrontement entre Washington et Tel-Aviv et Téhéran trouve une confirmation dans d’autres déclarations officielles récentes. Une semaine avant le voyage du général Kohavi, c’est le général Michael Kurilla, commandant du CENTCOM, qui s’était rendu dans le nord d’Israël pour assister à la livraison de trois nouveaux chasseurs-bombardiers « furtifs » F-35 par la holding militaro-industrielle Lochkeed Martin, après avoir escorté deux bombardiers stratégiques B-52 de l’US Air Force dans l’océan Atlantique et en Méditerranée. « Nous opérons ensemble sur tous les fronts pour recueillir des données de renseignement, neutraliser les menaces et nous préparer à divers scénarios dans une ou plusieurs arènes, en développant des capacités militaires contre l’Iran et d’autres menaces au Moyen-Orient », ont déclaré les généraux Kohavi et Kurilla.
Le 22 novembre, les forces navales usaméricaines et le commandement de la Ve flotte stationnés à Manama, au Bahreïn, ont publié un communiqué de presse accusant l’Iran d’une attaque aérienne par drone contre un pétrolier battant pavillon libérien, le 15 novembre, dans les eaux du nord de la mer d’Oman. « Un laboratoire de la marine américaine à Bahreïn a confirmé le lien avec l’Iran : deux techniciens en bombes et explosifs sont montés à bord du navire à moteur Pacific Zircon le lendemain de l’attaque pour évaluer les dégâts et recueillir des fragments de l’aéronef sans pilote en vue d’une analyse médico-légale », écrit le commandement usaméricain. « Le laboratoire a déterminé que le drone qui a frappé le pétrolier était un Shahed-136, correspondant à un modèle historique d’utilisation croissante d’une capacité létale directement par l’Iran ou ses alliés au Moyen-Orient. L’Iran a fourni des drones aériens aux Houthis au Yémen et ceux-ci ont été utilisés contre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ces dernières années. En outre, la plate-forme Shahed-136 est la même que les drones que l’Iran a fournis à la Russie pour les utiliser contre l’Ukraine ».
Les propos du vice-amiral Brad Cooper, commandant des forces navales usaméricaines du Central Command et de la Ve flotte, sont encore plus tranchants : « L’attaque iranienne contre un navire commercial transitant dans les eaux internationales était délibérée, flagrante et dangereuse, et a mis la vie de l’équipage en grave danger, déstabilisant ainsi la sécurité maritime au Moyen-Orient ».
Par coïncidence, deux jours avant la publication du communiqué de presse sur la prétendue frappe « iranienne » contre le Pacific Zircon, une délégation des forces armées israéliennes, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale Eyal Hulata, a été reçue par le commandement des forces navales usaméricaines à Bahreïn. Le vice-amiral Brad Cooper et le coordinateur du Conseil national de sécurité des USA pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Brett McGurk, ont accueilli les Israéliens. « La délégation a visité le quartier général de la Cinquième Flotte pour discuter des futures possibilités de coopération dans la région et s’informer des efforts en cours pour renforcer les partenariats maritimes régionaux et intégrer les nouvelles technologies », rapporte le Commandement de Manama. « L’automne dernier, le Pentagone a repositionné Israël de la zone relevant du commandement américain en Europe et du commandement central opérant dans la région pour renforcer la coopération militaire navale principalement en mer Rouge ».
À Bahreïn, la délégation israélienne a également rencontré des membres de la Task Force 59, l’unité d’élite de la marine usaméricaine créée en 2021 pour contribuer au développement de nouveaux systèmes de drones navals et sous-marins et de technologies d’IA (intelligence artificielle) pour la Ve flotte. « La task force a présenté aux invités les résultats des collaborations initiées avec l’industrie privée, les universités et les partenaires régionaux pour améliorer la visibilité au-dessus, en dessous et sur la mer », explique l’US Navy. Maintenant, avec le maxi exercice aérien israélo-usaméricain, les menaces nucléaires dans le ciel de la Méditerranée et du golfe Arabo-Persique deviennent visibles.
source : Pagine Esteri
traduction Fausto Giudice pour Tlaxcala
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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