Les deux tiers des pays de l’OTAN ont épuisé leurs stocks d’armes pour l’Ukraine

Les deux tiers des pays de l’OTAN ont épuisé leurs stocks d’armes pour l’Ukraine

par Pierre Duval

Le conflit en Ukraine vide les stocks d’armes des pays occidentaux. La situation est devenue critique pour les pays occidentaux pour leurs stocks d’armes et munitions. L’engagement militaire des Occidentaux en Ukraine menace tout simplement leur sécurité.

Un gouffre financier et pour les stocks militaires

Le conflit en Ukraine, un gouffre : « La guerre en Ukraine met les stocks d’armes occidentaux sous pression », titre Le Monde, précisant qu’« à mesure que le conflit dure et s’intensifie, les arsenaux se vident, au point d’avoir atteint un niveau critique, y compris aux États-Unis. Le Pentagone multiplie les commandes de matériel, mais reconstituer les réserves ne sera pas aisé ». Lorsque l’Union soviétique s’est effondrée, les nations européennes se sont emparées du « dividende de la paix », réduisant considérablement leurs budgets de défense, leurs armées et leurs arsenaux.

Avec la montée d’Al-Qaïda près d’une décennie plus tard, le terrorisme est devenu la cible, nécessitant différents investissements militaires et des forces plus légères et plus expéditionnaires. Même le long engagement de l’OTAN en Afghanistan ne ressemblait guère à une guerre terrestre de haute intensité comme nous l’avons maintenant, de nouveau, en Europe avec de l’artillerie lourde et des chars. Presque tous les ministères de la Défense pensaient qu’elle ne se reproduirait jamais.

Maintenant, neuf mois après le début du conflit en Ukraine, le manque de préparation fondamental de l’Occident a déclenché une course folle pour fournir à l’Ukraine ce dont elle a besoin tout en reconstituant les stocks de l’OTAN. Alors que les deux camps brûlent des armes et des munitions à un rythme jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale, la compétition pour maintenir les arsenaux à niveau est devenue un front critique qui pourrait s’avérer décisif pour l’effort de l’Ukraine. La quantité d’artillerie utilisée est stupéfiante, selon les responsables de l’OTAN.

En Afghanistan, les forces de l’OTAN auraient pu tirer jusqu’à 300 obus d’artillerie par jour et n’avaient pas vraiment de soucis pour la défense aérienne. Mais, l’Ukraine peut tirer des milliers d’obus par jour et reste désespérée pour la défense aérienne contre les missiles russes et les drones de fabrication iranienne.

« Un jour en Ukraine équivaut à un mois ou plus en Afghanistan », a déclaré Camille Grand, expert en défense au Conseil européen des relations étrangères, qui était jusqu’à récemment secrétaire général adjoint de l’OTAN pour les investissements de défense et qui a tenu à affirmer que l’OTAN n’est pas engagé dans le conflit en Ukraine contre la Russie. L’été dernier, dans la région du Donbass, les Ukrainiens tiraient 5000 à 6000 obus d’artillerie chaque jour, a déclaré un haut responsable de l’OTAN. Les Russes tiraient 40 000 à 50 000 coups par jour. En comparaison, les États-Unis ne produisent que 15 000 obus chaque mois, rappelle The New York Times. Ainsi, l’Occident se démène pour trouver des équipements et des munitions de l’ère soviétique de plus en plus rares que l’Ukraine peut utiliser maintenant, y compris des missiles de défense aérienne S-300, des chars T-72 et surtout des obus d’artillerie de calibre soviétique.

L’Occident essaie, également, de proposer des systèmes alternatifs, même s’ils sont plus anciens, pour remplacer les stocks décroissants de missiles de défense aérienne et de missiles antichars coûteux. Cela envoie des signaux forts aux industries de défense occidentales signalant que des contrats à plus long terme sont en vue – et que davantage d’équipes de travailleurs devraient être employées et que les anciennes lignes d’usine devraient être rénovées. Ils essaient d’acheter des munitions à des pays comme la Corée du Sud pour « remplir » les stocks envoyés en Ukraine.

Observateur Continental précisait que le conflit en Ukraine provoque une production inédite d’armes. Il y a des discussions sur l’investissement de l’OTAN dans d’anciennes usines en République tchèque, en Slovaquie et en Bulgarie pour relancer la fabrication d’obus de calibre soviétique de 152 mm et de 122 mm pour l’arsenal d’artillerie ukrainien encore en grande partie de l’ère soviétique.

Mais les obstacles sont aussi nombreux que les solutions recherchées. Les pays de l’OTAN – souvent en grande pompe – ont fourni à l’Ukraine une artillerie occidentale avancée qui utilise des obus de 155 mm aux normes de l’OTAN. Les systèmes de l’OTAN sont, cependant, rarement certifiés pour utiliser des obus produits par d’autres pays de l’OTAN qui fabriquent souvent les obus différemment. Et puis, il y a le problème des contrôles légaux des exportations qui déterminent si les armes et les munitions vendues à un pays peuvent être envoyées à un autre en guerre.

C’est la raison pour laquelle les Suisses, revendiquant la neutralité, ont refusé à l’Allemagne l’autorisation d’exporter vers l’Ukraine les munitions antiaériennes nécessaires fabriquées par la Suisse et vendues à l’Allemagne. L’Italie a une restriction similaire sur les exportations d’armes. En février, lorsque la guerre en Ukraine a commencé, les stocks de nombreux pays n’étaient qu’ à environ la moitié de ce qu’ils étaient censés être et il y avait eu peu de progrès dans la création d’armes pouvant être utilisées de manière interchangeable par les pays de l’OTAN.

Pour les pays de l’OTAN qui ont fourni de grandes quantités d’armes à l’Ukraine, en particulier les États situés en première ligne comme la Pologne et les pays baltes, le fardeau de leur remplacement s’est avéré lourd.

Les Français, par exemple, ont fourni des armes de pointe et créé un fonds de 200 millions d’euros pour que l’Ukraine achète des armes fabriquées en France. Mais la France a déjà donné au moins 18 obusiers César modernes à l’Ukraine – environ 20% de toute son artillerie existante – et hésite à en fournir davantage. D’ailleurs, l’armée française ne peut pas participer à des opérations militaires à grande échelle, a déclaré le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu au début de ce mois de novembre. Au total, les pays de l’OTAN ont jusqu’à présent dépassé les 40 milliards de dollars en armement pour l’Ukraine, soit à peu près la taille du budget annuel de la défense de la France.

source : Observateur Continental
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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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