Sécession par-ci, sécession par-là

Sécession par-ci, sécession par-là

par Dominique Muselet

Au commencement il y a eu, en Occident, la Grande Sécession d’avec le sacré, le divin, le mystère, quel que soit le nom qu’on ait donné à ces réalités immatérielles : Dieu, Sainte Trinité, Elohim, Grand Manitou, Allah, Râ, Shiva…

Elle ne s’est pas faite en un jour. Elle a commencé à la fin du Moyen Âge et c’est à l’ère industrielle que le matérialisme a complètement éliminé le spirituel. Le développement technique et militaire a permis à l’homme occidental de se rendre maître du monde. Ivre d’orgueil, il s’est cru maître de son destin et s’est imaginé qu’il pouvait tout plier à sa volonté, la nature, les hommes, le climat, l’espace…

On va me dire que je schématise à l’extrême et que j’enfonce des portes ouvertes. Mais même si on entend de plus en plus (re)parler de spiritualité, c’est-à-dire du mystère de la vie, des relations, de l’amour, de l’univers, bref de ce qu’on appelait autrefois la création, je ne suis pas sure que beaucoup de gens se rendent compte à quel point l’homme s’est amputé en rejetant tout ce qu’il ne pouvait pas expliquer rationnellement. Le « Je pense donc je suis » de Descartes en est le symbole. Descartes avait une vision mécaniste de l’univers. Il recommandait de se désintéresser de ce qu’on ne pouvait pas démontrer. Pourtant le plus intéressant, le plus essentiel, le plus utile dans la vie, c’est justement ce qu’on ne peut pas démontrer. La science matérialiste moderne ne répond à aucune des questions fondamentales que tous les humains se posent sur la vie, la mort, l’univers, et, en plus, elle a détruit les anciennes sagesses, même les proverbes y sont passés. Personne n’aide les enfants à comprendre la vie, les autres, eux-mêmes, la société dans laquelle ils vivent. On ne leur apprend rien d’essentiel, seulement des dates, des courbes et des statistiques. On leur fait croire qu’il suffit de se conformer et de ne pas se poser de questions pour être heureux. Mais c’est tout le contraire, privés de repères et d’échanges de fond, ils deviennent de plus en plus perplexes, malheureux et cyniques ; comme le souligne E.F. Schumacher dans « Un guide pour ceux qui sont perplexes », un ouvrage testamentaire que malheureusement on ne trouve qu’en Anglais.

N’est-ce pas bizarre de nier que, derrière l’univers visible, il y a un univers invisible qui est l’essence du premier, comme l’inconscient est l’essence du psychisme humain, uniquement parce qu’on ne peut pas le démontrer ? Le « ce qu’on ne peut pas démontrer n’existe pas » ne vous paraît-il pas une autre forme de dogme religieux, tout aussi irrationnel que la religion de nos ancêtres qui pourtant fait très fort avec l’Immaculée conception et autres sottises que dénonce Léon Tolstoï dans son délicieux petit opuscule « L’évangile raconté aux enfants » ? Ce n’est pas parce qu’on ne pourra jamais complètement sonder son propre inconscient, qui est bien plus vaste et profond que la part consciente de nous-mêmes, qu’on ne doit pas essayer. C’est même recommandé, car sinon il nous joue des tours. De même, plus on pénètre le mystère de la vie, plus on se sent en phase, en adéquation avec elle et nos semblables.

L’homme moderne, ivre de son pouvoir technique refuse de voir qu’il n’est rien, non pas parce qu’il n’est pas devenu riche et puissant, mais parce que la vie et l’univers sont régis par des forces invisibles qui le dominent, des forces que les anciens révéraient parce qu’ils se sentaient tout petit en face d’elles. Ce déni le met à la merci des forces intérieures invisibles mais bien réelles (pulsions, émotions, passions) et des forces extérieures tout aussi invisibles et réelles. Il n’y a qu’à voir les décisions complètement irrationnelles et destructrices qui sont prises en Occident au plus haut niveau ! Et les effets boomerang de leurs soi-disant guerres existentielles (terrorisme, Covid, climat, Russie) ! Beaucoup de monde tire le signal d’alarme, mais le train des sanctions et autres mesures suicidaires ne s’arrête pas. On dirait que ceux qui nous dirigent, ceux que notre société a portés au pouvoir, sont possédés du démon comme on disait autrefois. Ils n’ont plus aucunes barrières, ni spirituelles, ni matérielles, vu qu’ils ont tous les pouvoir. Ils ne s’arrêteront que quand ils auront tout détruit et alors nous n’aurons plus que nos larmes pour pleurer, comme Job sur son tas de fumier.

Mais comment nous plaindre ? Notre élite n’est jamais que le reflet de nous-mêmes et de notre société ! Nous avons oublié que l’homme a constamment besoin d’être remis à sa place par plus grand que lui, car justement, le fait qu’il pense le met en danger perpétuel de perdre le sens des réalités et de dépasser les limites. Les anciens l’avaient bien compris.

Le maître bouddhiste Thich nhat hanh avait l’habitude de comparer ses moines à des galets qui, à force de se frotter les uns contre les autres, perdaient leurs aspérités et  apprenaient à s’entendre. Dans une communauté digne de ce nom, personne ne se sent supérieur aux autres, on se protège mutuellement des dérives, on accepte les remontrances, et on grandit tous ensemble. Hélas tout cela n’a même plus de sens pour un homme moderne qui vit dans le monde de la marchandise où ce qui n’est pas monnayable ne vaut rien ou n’existe même pas.

J’ai entendu hier à la TV, un propagandiste des jeux olympiques de Paris dire quelque chose comme « Il faut un idéal, c’est quoi un idéal ? C’est un objet ! » Il voulait sans doute dire un but, mais je suis sure que tout le monde a compris comme moi, une chose, tant la marchandise est devenue notre seul horizon.

La trahison des élites

Peut-être un des ouvrages les plus anciens (1927), en tout cas les plus célèbres actuellement sur le sujet, est « La trahison des clercs » de Julien Benda, que j’ai lu quand il a été réédité en 1975. C’est un pamphlet virulent contre ceux qu’on appelle aujourd’hui les élites, notamment les intellectuels. Il leur reproche de s’être détournés des valeurs morales absolues, universelles et éternelles (le beau, le vrai, le juste), ou plutôt de prétendre servir ces valeurs alors qu’ils servent une idéologie, en l’occurrence le nationalisme d’entre deux guerres, ou un mouvement politique (à l’époque fascisme et communisme) : « Les hommes dont la fonction est de défendre les valeurs éternelles et désintéressées, comme la justice et la raison, que j’appelle les clercs, ont trahi cette fonction au profit d’intérêts pratiques ». Selon lui, leur discours est fondé sur des émotions idéologiques et non sur la raison. Qui oserait le nier aujourd’hui où l’on voit ruisseler à la TV des fleuves d’indignation superficielle et à géométrie variable à propos de tout et de rien ?

Julien Benda a évidemment été vilipendé par tous les camps et son ouvrage a été mis aux oubliettes. Mais le plus intéressant, c’est qu’il avait prédit la suite : « …la fin logique de ce réalisme intégral professé par l’humanité actuelle, c’est l’entre-tuerie organisée des nations ou des classes ». Et il va encore plus loin : « Ou alors, on arrivera ainsi à une « fraternité universelle », mais qui, loin d’être l’abolition de l’esprit de nation avec ses appétits et ses orgueils, en sera au contraire la forme suprême, la nation s’appelant l’Homme et l’ennemi s’appelant Dieu (c’est à dire le beau, le bien et le juste).

Et dès lors, unifiée en une immense armée, en une immense usine, ne connaissant que des héroïsmes, des disciplines, des inventions, flétrissant toute activité libre et désintéressée, bien revenue de placer le bien au-delà du monde réel et n’ayant plus pour dieu qu’elle-même et ses vouloirs, l’humanité atteindra à de grandes choses, je veux dire à une mainmise vraiment grandiose sur la matière qui l’environne, à une conscience vraiment joyeuse de sa puissance et de sa grandeur. Et l’histoire sourira de penser que Socrate et Jésus-Christ sont morts pour cette espèce. »

N’est-ce pas l’utopie mondialiste, la Mondialisation heureuse, que Julien Benda décrit là avec son ironie mordante ? N’est-ce pas là le Nouvel Ordre Mondial matérialiste, transhumaniste, euthanasiste, écologiste que nous promet l’ineffable Klaus Schwab au nom de l’oligarchie occidentale et que, sans honte, il résume ainsi « Vous ne posséderez rien et vous serez heureux » ? Une vie de sobriété imposée où nous seront tous à égalité dans la dépossession totale, heureux comme le troupeau de moutons extatiques du « Meilleur des mondes », le roman d’ Aldous Huxley qui décrit parfaitement la société qui nous attend sans doute en Occident. Ce Meilleur des mondes, c’est même tout l’enjeu de la guerre en Ukraine entre la Russie qui tient à ses racines, à son histoire, à ses traditions, à sa spiritualité et l’Empire sans foi ni loi du mensonge et du pillage qui veut imposer sa domination, son matérialisme, son individualisme et ses valeurs inversées au monde entier.

Neil Postman a fait une comparaison fascinante entre le « Meilleur des mondes » et « 1984 » d’Orwell dans un livre dont le titre « Amusing Ourselves to Death » (s’amuser à en mourir) fait immédiatement penser à Philippe Murray et à son Homo festivus, le nom qu’il avait donné à l’habitant moderne de notre époque, comme il disait.

Le constat de Postman n’est pas réjouissant car, il me semble que, pour le moment, ce que nous vivons ressemble plus au « Meilleur des mondes » qu’à « 1984 » : « Orwell nous avertit du risque que nous courons d’être écrasés par une force oppressive externe. Huxley, dans sa vision, n’a nul besoin de faire intervenir un Big Brother pour expliquer que les gens seront dépossédés de leur autonomie, de leur maturité, de leur histoire. Il sait que les gens en viendront à aimer leur oppression, à adorer les technologies qui détruisent leur capacité de penser. Orwell craignait ceux qui interdiraient les livres. Huxley redoutait qu’il n’y ait même plus besoin d’interdire les livres, car plus personne n’aurait envie d’en lire. Orwell craignait ceux qui nous priveraient de l’information. Huxley redoutait qu’on ne nous en abreuve au point que nous soyons réduits à la passivité et à l’égoïsme. Orwell craignait qu’on ne nous cache la vérité. Huxley redoutait que la vérité ne soit noyée dans un océan d’insignifiance. Orwell craignait que ce que nous haïssons nous détruise ; Huxley redoutait que cette destruction nous vienne plutôt de ce que nous aimons. »

La sécession des élites

Elle  fait l’objet de plusieurs études et tous ceux qui s’intéressent à la vie sociale et politique en sont avertis, bien que cela ne change rien à rien. Dans un article du Figaro Vox du 20 avril 2018, Coralie Deleaume recense tous les ouvrages qui en traitent. Le premier est évidemment celui Christopher Lasch, « La révolte des élites et la trahison de la démocratie » (1994). Dans ce livre-testament, il défend l’idée que la démocratie n’est plus menacée par les masses, mais par ceux qui sont au sommet de la hiérarchie, nous dit Wikipedia. Lasch constate que : « Les nouvelles élites, c’est-à-dire « les personnes qui se situent dans les 20% supérieurs en termes de revenus », grâce à leurs richesses considérables et à la mondialisation, qui permet la mobilité totale des capitaux et des personnes les plus fortunées, ne vivent plus réellement dans le même monde que leurs concitoyens  (…) La mondialisation a transformé les élites en touristes dans leur propre pays. La dé-nationalisation de la société tend à produire une classe qui se considère comme « citoyens du monde, mais sans accepter… aucune des obligations que le statut de citoyen d’une communauté implique normalement ». »

Et de fait, la Société ouverte ne fonctionne que pour les 20% de privilégiés. À nous autres, les frontières nationales offraient un espace sécurisé dans lequel nous pouvions évoluer librement. La Société ouverte nous a fait perdre à la fois la liberté et la sécurité. À tout instant nous devons faire attention pour nous protéger tant bien que mal de la multitude de petits délinquants. Eux ne sont pas inquiétés, mais nous, nous devons sans cesse montrer patte blanche, attester de notre identité, de la conformité de nos intentions, nos comportements, nos idées. On ne peut plus faire un pas, sans avoir à rentrer un code pour confirmer notre identité, pour ouvrir son téléphone ou son ordinateur, pour retirer son argent, pour rentrer quelque part, pour faire quoi que ce soit. Dans la Société ouverte, bizarrement, il faut présenter ses papiers à tout instant, justifier de toutes ses actions, tous ses mouvements, comme pendant l’arnaque Covid où les autorités s’en sont donné à cœur joie. Ces mêmes autorités sont en passe d’obtenir l’accès à nos comptes en banque pour pouvoir les bloquer au cas où nous ne respecterions pas les quotas imposés par les pénuries d’énergie, de soins, de nourriture, qu’ils ont organisées. Nous vivons dans une sorte de prison de moins en  moins mobile, assaillis à la fois par le haut (impôts, taxes, directives, interdictions, contrôles, amendes, et j’en passe) et par le bas (vols à la tire, cambriolages, agressions de toutes sortes).

Pour en revenir à la sécession des élites, Coralie Deleaume cite Emmanuel Todd pour qui la fracture est éducative : « L’accès universel à l’instruction primaire puis secondaire avait nourri un subconscient social égalitaire ; le plafonnement de l’éducation supérieure a engendré, (…) un subconscient social inégalitaire ».

Et elle mentionne Jérôme Fourquet qui a publié une note au titre évocateur : « 1985-2017, quand les classes favorisées ont fait sécession ». Pour lui, dit-elle, nous faisons face à l’« autonomisation d’une partie des catégories les plus favorisées, qui se sentent de moins en moins liées par un destin commun au reste de la collectivité nationale ».

« On voit en effet, ajoute-t-elle, combien le phénomène est lié au dépérissement du cadre national, dépérissement qui permet aux « élites » de vivre de plus en plus dans une sorte d’alter-monde en suspension, cependant que les autres sont rivés à un ici-bas qui commence à se changer en friche, et finira par se muer en jungle ».

La sécession des États

Le rejet de la nation assorti de la mise en place concomitante de structures supranationales a des conséquences dramatiques, notamment la sécession des États eux-mêmes, que cette classe s’est appropriés à des fins qui ne sont plus celles de son peuple. Coralie Deleaume s’en prend tout particulièrement à l’Union européenne : « La construction européenne est un formidable outil de déresponsabilisation des  »élites » nationales, notamment des élites politiques. Celles-ci, toutes ointes qu’elles sont de la légitimité offerte par le suffrage universel, n’en assument pas pour autant les vraies charges. La capacité à faire les grands choix a été massivement transférée au niveau supranational, qui lui ne rend pas de comptes. »

Sans compter que, comme le note Coralie Deleaume, la situation a empiré depuis l’époque de Christopher Lasch. Aujourd’hui les politiciens occidentaux n’ont même plus besoin du vote de leurs constituants. Ils sont portés au pouvoir par les puissances d’argent (Wall street et la City) et les médias, tous aux mains des oligarques ou de l’État. On l’a bien vu avec Macron.

Et à propos d’État, combien d’États américains feraient-ils sécession si la Constitution fédérale le leur permettait ? En tout cas, « suite à la réélection de Barack Obama, des individus issus de 30 États différents ont envoyé des pétitions à la Maison-Blanche pour réclamer leur indépendance et deux (Texas et Louisiane) ont déjà atteint le seuil des 25 000 signatures nécessaires pour obtenir une réponse officielle », selon La dépeche.fr. d’aujoud’hui !

La sécession du peuple

Dans « L’Archipel français : Naissance d’une nation multiple et divisée », Jérôme Fourquet analyse toutes les fractures de la société française. Comme il est écrit dans la présentation de son livre : « La France, à l’heure des gilets jaunes, n’a plus rien à voir avec cette nation soudée par l’attachement de tous aux valeurs d’une république une et indivisible (…) L’effacement progressif de l’ancienne France sous la pression de la France nouvelle induit un effet d’« archipelisation » de la société tout entière : sécession des élites, autonomisation des catégories populaires, formation d’un réduit catholique, instauration d’une société multiculturelle de fait, dislocation des références culturelles communes. »

C’est cette autonomisation des catégories populaires qui constituent pour Eric Verhaeghe et Christophe Guilluy le seul espoir d’en finir avec des élitesautoproclamées, aux ordres de puissances d’argent apatrides ou carrément de puissances étrangères, qui se sont saisi de tous les leviers du pouvoir pour poursuivre des intérêts contraires à l’intérêt général.

Ils viennent tous les deux de sortir un livre : « Sécession – Manuel d’auto-défense contre la caste » d’Eric Verhaeghe et « Les dépossédés » de Christophe Guilluy.

En miroir à la sécession culturelle, financière, alimentaire, psychique de la Caste, Eric Verhaeghe compte sur une sécession des 80% de Français exploités et opprimés par la Caste, qui se ferait en trois étapes :

  • Se libérer de sa dépendance
  • Se coaliser pour changer le système
  • Reconstituer un ordre spontané sur le modèle des abeilles par exemple.

Il s’attend à ce que l’opposition évolue en Résistance clandestine. C’est peut-être cela qui, en plus de sa dénonciation de l’arnaque Covid, lui a valu de se retrouver en garde à vue.

Quant à Christophe Guilluy, dans son livre « il démystifie, selon François Bousquet sur Radio Courtoisie, les trois fables de la mondialisation :

  • Il n’y a pas d’alternative (le TINA de Thatcher)
  • La société n’existe pas
  • La majorité est archipélisée.

Mais en fait, si, il y a une alternative, non la société n’est pas morte et la majorité silencieuse est en train de se coaguler. »

Interrogé par Europe 1 sur la question de l’immigration, Christophe Guilluy répond : « À 1500€/mois, on n’a pas les moyens, ni la possibilité de gérer son environnement. On a besoin de calme, de sécurité et de stabilité et donc de la protection de l’État. C’est son rôle de faire régner l’ordre et si c’est nécessaire de réguler les flux de population. » C’est sûr que la Caste bien qui vit dans des ghettos de riches entourés de gardiens en armes et qui se déplace en limousine ou en jet privé, n’a pas ce problème !

Et sur la question de la révolution, il répond : « La révolution, ça dépend de qui la pilote. Les gens sont vaccinés contre cette idée de nouveau monde, pour eux, c’est un truc de bourgeois. Mais une chose est sure, ils n’entendent pas renoncer à leur mode de vie, ni à leur avenir et celui de leurs enfants. Là-dessus ils ne céderont pas et il y aura d’autres contestations. »

L’ultime sécession, la sécession d’avec le reste du monde

Les États occidentaux se sont affranchis de leurs peuples et maintenant ils veulent se couper du reste du monde (rien que 85% de la planète !), pour le punir de ne pas se soumettre politiquement et idéologiquement à leurs desideratas. Ne riez pas, c’est la logique des fanatiques de l’US/UE ! Chez eux, tout est inversé ! De fait, la Pologne a commencé à construire un mur à sa frontière avec la Biélorussie.

Le grand universitaire singapourien Kishore Mahbubani résume parfaitement la situation actuelle. Il est cité dans un article de Guy Mettan, « Europe : le risque du grand déclassement »paru sur Arrêt sur info, le 11 novembre 2022 : « Au XXIe siècle, ce sont les USA qui jouent le rôle de l’URSS et la Chine celui des USA dans la rivalité qui les oppose.

Il y en a un petit signe qui devrait interroger : qui s’isole aujourd’hui ? En 1961, c’était le bloc soviétique qui construisait le Mur de Berlin et se coupait du monde. En 2021, soixante plus tard, ce sont les Européens qui garnissent leurs frontières orientales de barbelés et bannissent leurs voisins russes de leur territoire, tandis que les États-Unis font de même avec leur mur anti-immigrés latino-américains. Pour des raisons très similaires : à l’époque l’Union soviétique prétendait se protéger du fascisme occidental (Antifaschistischer Schutzwall) tandis qu’aujourd’hui c’est l’Europe qui prétend « protéger ses valeurs » menacées par le fascisme russe. »

Mais le reste du monde ne s’y opposera pas, bien au contraire, car il est, de son côté, en train de faire aussi sécession, comme Jacques Sapir l’expliquait en août dernier, à André Berkov, sur Sud radio, dans une émission intitulée « Le Grand Sud géostratégique va faire sécession avec l’Occident ». 85% du monde, donc, n’est pas aligné sur l’Occident. Ces nations s’inquiètent de voir l’Empire étasuno/UE accabler de sanctions tous les pays qui ne leur obéissent pas et saisir leurs avoirs. Enhardis par la résistance de la Russie et conscients d’être les prochains sur la liste, ils ont décidé de passer dans l’autre camp. Loin d’isoler la Russie, c’est donc l’Occident qui se retrouve isolé, comme l’URSS autrefois.

J’ai écrit un article il y a huit ans, qui est toujours sur le site Le Grand Soir, intitulé « Aujourd’hui l’URSS, ce n’est pas la Russie, c’est l’empire étasuno-européen » où j’énumérais les points communs entre les deux régimes, mais, même si les États-Unis et Israël avaient tous deux déjà construit des murs pour empêcher leurs voisins d’entrer, ni moi ni les commentateurs du site n’avions imaginé que les pays de l’UE s’enfermeraient un jour dans un mur. Comme dit Guilluy, la société ouverte, c’est la société fermée

Et comme en URSS, ce ne sera pas seulement pour empêcher les ennemis d’entrer, ce sera aussi pour nous empêcher de sortir. L’exode a déjà commencé et Charles Gave s’en émeut dans un tweet intitulé « Toutes les forces vives de la France se barrent » : « Vous avez une révolution qui se passe, dont personne ne parle mais qui est tout à fait extraordinaire, c’est que les Français se barrent. Aujourd’hui vous allez par exemple dans la City, il n’y a que des Gaulois, à Hong Kong il y a plus de Gaulois que d’Anglais. Pareil à Miami, pareil dans la Silicon Valley. Toutes les forces vives de la France, les bac + 7, se barrent ! »

Et une amie, qui a dû reporter un voyage parce qu’elle n’arrivait pas à avoir son passeport, m’a dit : « On assiste à un drôle de phénomène : pour renouveler son passeport, aujourd’hui à Paris, ça prend TROIS MOIS pour pouvoir déposer sa demande en mairie. Après quoi, tu dois attendre 21 jours de plus pour la fabrication de ton passeport. »

Bienvenue dans le goulag occidental !
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Source : Lire l'article complet par Réseau International

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Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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