par Bertrand Hédouin
L’émission « Soirée » (« Vetcher ») du dimanche 30 octobre 2022 (« Voskresnyj Vetcher ») animée par Vladimir Soloviev (VS), présentateur télé fort renommé en Russie et déjà célèbre en Occident, par exemple pour ne pas être en total accord avec Macron, nous fait connaître des points de vue très intéressants autour de la confrontation Euro-Amérique/Russie à travers notamment l‘Ukraine.
Ces points de vue peuvent paraître audacieux au regard du discours imposé, convenu et accepté par les masses wokées en Euro-Amérique mais tellement plus intelligents, renseignés et sains.
L’émission est cette fois-ci totalement censurée à travers Google and Co. Les points de vue exprimés sont effectivement très intéressants. Cela s’appelle débat dans un pays évidemment non-démocratique, comme dirait l’autre.
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J’ai traduit les trois premières interventions, à savoir celle de Vladimir Soloviev qui fait l’objet de la communication présente [00:23 – 05:07] puis [06:43 – 06:52], (avec un extrait du discours de Poutine du dernier forum de Valdaï [05 :08 – 06 :42]), celle de Margarita Simonian, Directrice de RT qui fera l’objet d’une communication ultérieure, tout comme l’intervention de Sergueï Kourguinian dont vous avez pu lire certains propos dans l’article précédent « Comment en finir avec la Nouvelle Atlantide » tenus lors de l’émission « Vetcher » du 27 octobre 2022.
Il me paraît important de remarquer que les intervenants tiennent des discours très fournis qui ne relèvent absolument pas du « par cœur » et encore moins de la lecture d’un écran posé devant eux comme il est dorénavant de coutume pour nos présentateurs et politiciens euro-américains du Wokiland.
Bertrand Hédouin, responsable du projet Acte Eurasia
***
Vladimir Soloviev : La semaine qui vient de s’écouler n’a pas manqué d’intérêts. Cette semaine a été longue, pétrie d’événements symboliques et d’allusions diverses.
Les frappes censées toucher la base militaire russe de Sébastopol en Crimée ont été lancées comme par hasard le jour où avait été coulé l’ancien bateau italien légué à l’Union soviétique par les Italiens à Sébastopol le 29 octobre 1955. Ce même jour du 29 octobre, ce n’est pas un hasard si les frappes ont eu lieu avec l’aide évidente d’un drone américain qui avait décollé le matin même de sa base en Italie. L’Italie semblait quelque peu réservée jusque son acceptation des bombardements.
Il ne faut pas se faire d’illusion. Les illusions nous jouent le plus souvent des tours. (…)
Allez-y ! Essayez maintenant d’utiliser les couloirs humanitaires pour bombarder ou pour mener des attaques comme celle qui vient d’être déjouée à Sébastopol. Maintenant, c’est terminé !
Peu de gens semblent comprendre l’expression « c’est terminé ».
Ainsi, le discours de Steinmeier nous a fortement étonné. Je fais cette remarque avant d’aborder ensuite l’essentiel de notre sujet parce les discours de Steinmeier sont tout sauf compréhensibles. Il nous en voulait vraiment ! « Nous contenons la Russie et, avant elle, l’Union soviétique depuis tant de temps. Nous avons tant reçu d’elle gratuitement ». Et voilà que soudain, ils sont offusqués. Steinmeier n’est qu’un pauvre commanditaire entièrement responsable de la tragédie qui a eu lieu en 2014. Il était alors le ministre allemand des Affaires étrangères qui a trahi Yanoukovitch. Il était, en effet, signataire de l‘accord conclu entre Yanoukovitch, alors seul président légitime ukrainien, et l‘opposition. Ce même Steinmeier qui, en l‘espace de huit ans, n‘aura pas remarqué la tragédie qui se déroulait dans le Donbass et qui considérait la situation parfaitement normale.
Et voici que le petit grandit : « Oh ! Comment est-ce possible ?! » (…) Il n‘avait rien compris. Jusqu’où est-il permis d’aller pour tout falsifier ?
Comme un vulgaire boursicoteur en fin de séance laborieuse.
Donc toute leur vie ils ont dupé et ont toujours eu facilement ce qu’ils voulaient : l’unification de l’Allemagne, le retrait des troupes soviétiques, du gaz peu onéreux. Qui plus est, ils ne faisaient que profiter, profiter et encore profiter. Ils ne donnaient rien en échange aux Russes. Et voilà où nous en sommes arrivés. Ils tuent des Russes pendant huit ans. Comme ça, par plaisir.
Mais dorénavant, les Russes ont dit stop ! Désormais, nous allons aider les nôtres. Et ne voilà-t-il pas que les Allemands alors se fâchent ! « Comment est-ce possible ? Nous comptions tellement sur votre naïveté ! ». Non, en fait, nous sommes patients mais cette patience, à un moment ou un autre, atteint ses limites.
De plus, comme à son habitude, la Russie s’efforce d’éviter que le monde s’embarque dans une guerre mondiale. Dans son discours de Valdaï, Vladimir Poutine a clairement indiqué que notre pays ne considérait pas et n’avait jamais considéré ennemi l’Occident, alors qu’il est clair que l’Occident n’est pas prêt à cesser l’escalade dans le contexte d’une lutte pour l’influence mondiale.
C’est ici un point très important. Nous ne les considérons pas ennemis mais eux nous considèrent ennemis. Les Américains ont bien inscrit dans leurs documents officiels que nous étions des adversaires. Cela est bien fixé dans leur loi. Et à cela nous répondons : « Niet ! ».
De plus, vous considérez des populations ennemies alors que nous considérons adversaires seulement les autorités de certains pays. Dans sa nouvelle stratégie de défense, le Pentagone dit que la Russie représente de « très sérieuses menaces » et admet la possibilité d’utiliser l’arsenal nucléaire pour contenir toutes formes d’attaques stratégiques.
Les États-Unis vont essayer par tous les moyens de rester une superpuissance alors que ce statut n’est plus que du passé.
Et l’Europe, hystérique, continue à vouloir se raccrocher aux Américains. Comme l’a dit Poutine, elle n’a toujours pas remarqué que pour Washington, elle n’était qu’un territoire lointain. Dorénavant, les alliés traditionnels des États-Unis doivent penser à leur propre voie de développement.
Cette hégémonie n’est indiscutablement qu’arrogance et ne s’inscrit pas dans l’ordre du nouveau monde pour lequel on nous demande très souvent aujourd’hui d’agir pour aider à ce qu’il y ait plus de justice.
Voilà un extrait du discours de Vladimir Poutine au dernier forum international du Club de Valdaï (24-27 octobre 2022).
« L’écroulement de l’Union soviétique a détruit l’équilibre géopolitique qui existait entre les différentes puissances. L’Occident s’est senti vainqueur et a proclamé le monde unipolaire dans lequel seuls ses désirs, sa culture et ses intérêts devaient être pris en compte.
Nous vivons actuellement une période très importante de l’histoire, sachant que la domination sans partage de l’Occident dans les affaires mondiales est en train de prendre fin, que cette domination rejoint le passé alors que la multipolarité prend de l’importance. Nous nous trouvons à un tournant de l’histoire.
De toute évidence, ce qui se présente dorénavant à nous est plein de dangers, est très grave et imprévisible. Dans le même temps, il s’agit de la période la plus importante que l’on ait connue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
L’Occident ne peut pas à lui seul piloter l’humanité mais il s’entête désespérément à vouloir le faire. La plupart des peuples du monde entier, eux, ne peuvent plus accepter cela. Il s’agit effectivement de la plus grande contradiction de notre époque.
Pour reprendre les propos d’un certain personnage classique, la situation, dans une certaine mesure, est révolutionnaire. Ou plutôt, « Ceux qui sont en haut de l’échelle sociale ne le peuvent pas, et ceux en bas de l’échelle ne le veulent pas ».
Une telle situation ne peut qu’entraîner un conflit global ou une série de conflits qui représentent un véritable danger pour l’humanité, l’Occident y compris. Cette contradiction est le principal problème que nous devons résoudre aujourd’hui de façon constructive et créative.
Le changement de la caste supérieure des dirigeants est un processus douloureux, mais également naturel et inéluctable. L‘avenir de l‘ordre du monde se décide de nouveau en ce moment. Dans ce nouvel ordre, nous devons être attentifs à tout le monde. »
Oui, pour revenir à la citation de Poutine, notre génération sait de quel classique il s‘agit, mais ce n‘est pas le cas de nos jeunes téléspectateurs. Il s‘agit de Vladimir Ilitch Lénine.
Margarita Simonian, je vous en pris, nous vous écoutons.
——
L‘intervention de Margarita transcrite et traduite sera l‘objet de notre prochain article.
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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