RapSit-USA2022 : la Floride menace D.C.
Nous en sommes encore à nous demander : quel est le résultat de ces ‘midterms’. Nous qui avions affirmé avec grand fracas que tout se passait outre-Atlantique, et donc dans ces élections, nous voilà donc conduit à reconnaître platement : il ne s’est rien passé, sinon l’habituel désordre-bordel, pimenté de fraudes diverses, – peut-être bien des deux côtés, d’ailleurs, ce qui signifie et confirme qu’il n’y a pas complot mais désordre et bordel. Donc, échec complet de la prévision ? Il ne s’est rien passé, donc il ne se passe rien outre-Atlantique, et nous en sommes pour nos frais, pour ce qui concerne nos “prévisions”. Que la Chambre soit à mini-majorité pour les républicains, le Sénat peut-être à mini-mini-majorité, voire à égalité, pour laisser la folle Harris faire la différence ! Sauf que, sauf que…
Le fait qu’il ne se soit rien passé est bien l’événement fondamental qui nous fait écrire, nous rattrapant bien-hypocritement : justement, c’est cela, l’immense événement, – qu’il ne se soit rien passé… Pour premiers commentaires cités, des anonymes.
• L’un d’entre eux disant quelque chose comme : “mais c’est très bien ainsi, rien n’est changé, donc le bordel continue et s’amplifie”.
• Un autre, plus identifié (“Devin Santana”, sur le ‘sonar21.com’ de Larry Johnson, le 10 Novembre 2022 à 21H41), avec cette remarque expéditive qui dit tout, absolument tout :
« Il n'y aura pas de paix [entre les deux partis], nous sommes tellement divisés et pourris, en commençant par le sommet. Nous n'avons pas d'homme d'État dans ce pays qui puisse nous diriger efficacement et nous rassembler. Cette génération doit passer, et elle passera, le système est brisé et irréparable. La question est de savoir ce qui va émerger des décombres ? Quel genre de système de gouvernement y aura-t-il, ou même y aura-t-il un gouvernement ? »
Lorsque “Devin Santana” parle indirectement d’une “nouvelle génération”, il signifie qu’il s’agit d’une génération qui n’aurait éventuellement pas peur de mettre encause ce système de l’américanisme pourri jusqu’à l’os. Ainsi nous donne-t-il raison, nous-mêmes bien involontairement, et bien hypocrites si nous en tirions quelque gloire que ce soit.
Nous-mêmes, comme les autres mais en le sachant, nous avons été pris de court par l’événement d’au-dessus de nous qui règle tout. Par conséquent, si rien du bouleversement qu’on attendait n’est arrivé, il est arrivé tout de même qu’un homme sorte grand vainqueur de l’affaire, et disant cela non pas pour applaudir un homme providentiel pour Washington D.C.-2024 mais bien pour mettre en évidence sa fonction et sa position dans le Système, contre Washington D.C. Ron DeSantis n’a rien à voir avec Washington D.C., sa phénoménale victoire est (réélection à la fonction de gouverneur) celle du maître et de l’organisateur d’une situation politique dans un État, la Floride, et donc signe que s’il se passe quelque chose, ce n’est plus à D.C. mais dans un État, – c’est-à-dire, pour faire plus large, dans les États contre DC….
Nous n’avions certainement pas prévu ces élections de cette façon, emportés par la fièvre de prévisions d’un bouleversement important à D.C. même. Il reste qu’il n’y a rien qui puisse nous satisfaire plus que cette situation somme toute inattendue, où la vedette revient à un gouverneur d’un État puissant, et vedettariat rendu au gouverneur bien plus qu’au candidat potentiel pour la présidence des Etats-Unis en 2024. Quant à Washington D.C., la possible majorité républicaine sera trop étriquée, trop dépourvue de cet élan des bouleversements qui conduisent à des mises en cause fondamentale, et le vieillard dément et sénile de la Maison-Blanche continuera à sévir et à susciter tous les quolibets du monde contre lui, c’est-à-dire contre sa fonction. Nous l’avions perdu de vue, mais cette situation, – désordre à ‘D.C.-la-folle’ et raidissement légitimiste dans certains États contre D.C., – “il n’y a rien qui puisse plus nous satisfaire”.
Nous reprenons ci-dessous un texte de l’Institut Mises, organisation de réflexion libertarienne “à l’américaine”, c’est-à-dire prônant un marché complètement libre (ce qui n’est pas nécessairement une vertu cardinale) et surtout une complète décentralisation hostile au centre fédéral dabs le cas des USA. Ce refus d’une pseudo-souveraineté au niveau fédéral (“pseudo” parce que nous ne considérons pas que Washington D.C. représente vraiment une entité produisant une “souveraineté américaine” [ou “étatsunienne”], pour nous non-existante) conduit ces libertariens à soutenir l’évolution vers une plus grande souveraineté des États de l’Union, jusqu’à une quasi-sortie de l’Union. C’est un des paradoxes des pressions de l’américanisme de conduire les adversaire du principe de la souveraineté nationale à réclamer l’application de ce principe pour les États… Et tout cela, d’en revenir au sempiternel débat de la sécession, qui n’a jamais été conduit à son terme, ayant été liquidé par le fer et :le feu de la Guerre de Sécession.
Les États contre D.C.
Désormais, et à cause de la désintégration de D.C. (la “pourriture par la tête”, surtout quand c’est celle de Joe Biden, parfait exécuteur des basses œuvres contre l’Union), « Les plus grands changements se feront au niveau de l'État », – titre du texte ‘mises.org’, ce 11 novembre 2022, repris par ‘ZeroHedge.com’ (« L’élection ne changera pas grand-chose à Washington. La vraie bataille est maintenant dans les États ».)
« Le divorce national est inévitable
» Alors que Washington va continuer à appliquer les mêmes politiques désastreuses, le véritable changement que nous verrons se produira au niveau des États. Le GOP ne s'est pas particulièrement bien comporté lors de cette élection au niveau des États, et les républicains ont perdu le contrôle des chambres législatives au moins dans le Michigan, le New Hampshire et la Pennsylvanie. En revanche, le GOP a obtenu une super-majorité à la fois à la Chambre et au Sénat en Floride, ainsi qu'une super-majorité dans les Sénats des États de Caroline du Nord, du Wisconsin et de l'Iowa. En outre, la Chambre des États du Nevada tend à se rapprocher du parti républicain. Les Républicains contrôlent toujours une majorité de législatures dans les États et en ont même ajouté au cours des derniers cycles avant 2022.
» Tout cela signifie probablement une divergence continue entre des endroits comme l'État de Washington, l'État de New York et la Californie d'une part, et la Floride, le Texas et l'Ohio d'autre part. Sur des questions comme l'avortement, les écoles, l'immigration, les armes à feu et la politique énergétique, les différences entre les deux blocs ne feront que s'accentuer. Covid a contribué à illustrer l'importance de la politique au niveau des États et les environnements juridiques très différents qui existent réellement entre les États dits rouges et les États bleus. Cela n'a pas été oublié, et de nombreux responsables politiques au niveau des États se considéreront de plus en plus comme la dernière défense contre le pouvoir fédéral. Comme l'a dit un agent du GOP dans Politico : "Avec des gains minimes au niveau fédéral, le pouvoir républicain que nous avons détenu et gagné hier soir dans les États sera d'autant plus important pour arrêter le programme désastreux de Joe Biden."
» Dans une chronique intitulée "Les États rouges construisent une nation au sein d'une nation", Ronald Brownstein, de CNN, a noté ce fait et désapprouve clairement les efforts déployés par les États rouges pour se séparer des tendances politiques fédérales. Il écrit :
[Les États rouges, soutenus par des juges nommés par les Républicains, s'engagent dans une offensive sur plusieurs fronts pour prendre le contrôle de la politique nationale, alors même que les Démocrates détiennent la Maison Blanche et contrôlent nominalement la Chambre et le Sénat. Les États rouges déplacent la politique sociale nettement vers la droite à l'intérieur de leurs frontières sur des questions allant de l'avortement aux droits des LGBTQ et à la censure dans les salles de classe, tout en s'efforçant d'entraver la capacité du gouvernement fédéral ou de leurs propres zones métropolitaines les plus importantes à prendre une direction différente.
» À un degré inimaginable il y a encore dix ans, cette vaste offensive ressemble de plus en plus à un effort pour définir une nation dans une nation – une nation fonctionnant avec un ensemble de règles et de politiques qui divergent du reste de l'Amérique plus que dans presque toutes les époques précédentes.
» Brownstein présente tout cela comme un sinistre complot contre les groupes d'intérêt préférés de la gauche, et il exagère sans doute l'ampleur de tout cela. Mais il a raison de dire que les gouvernements des États rouges ont la capacité d'ériger des obstacles à la politique fédérale. L'époque où les gouvernements des États s'alignaient simplement chaque fois que le gouvernement fédéral exigeait une nouvelle capitulation est révolue. Un exemple en est le récent conflit entre l'administration Biden et le gouvernement de l'Arizona sur la question de la sécurité des frontières. Le gouvernement de l'État avait placé des conteneurs d'expédition le long de la frontière pour former un mur de fortune. L'administration a exigé leur retrait. L'État a refusé de les déplacer.
» Nous devrions nous attendre à d'autres cas de ce genre, où les gouvernements des États refusent tout simplement de se plier à la politique fédérale. Les gouvernements des États contrôlés par les démocrates le font depuis des années, bien sûr, avec des politiques comme la création de “villes sanctuaires” pour les immigrants ou la légalisation de la marijuana récréative. (Cette dernière n'est pas devenue pratiquement courante grâce à la résistance au niveau des États).
» Mais le fait est que les gouvernements des États ont la capacité de repousser les décideurs politiques fédéraux. Les États peuvent interférer avec la politique fédérale en matière d'éducation. Les États peuvent refuser d'appliquer les lois fédérales sur les armes à feu. Les États peuvent élaborer leur propre politique en matière d'avortement. Les États peuvent refuser de faire ce qu'on leur dit.
» Au fil du temps, cela servira à renforcer les différences culturelles et juridiques entre les différents États, tout comme les fermetures de covidés et les mandats de masques ont montré clairement qu'il existait de réelles différences entre les États. Au fur et à mesure que les différences deviendront plus évidentes, cela encouragera même les résidents à s'installer dans des endroits qui correspondent mieux à leurs préférences politiques. Par exemple, nous apprenons même maintenant que les gauchistes américains quittent l'enclave gauchiste d'Austin, au Texas. Il s'avère qu’Austin se trouve au milieu du Texas, et que le Texas est devenu trop "rouge" pour certaines personnes. Il est difficile de deviner le nombre réel de ces cas, bien sûr, mais la délocalisation pour des raisons politiques semble être beaucoup plus significative qu'auparavant. »
Mis en ligne le 11 novembre 2022 à 15H45
Source: Lire l'article complet de Dedefensa.org