par Sputnik Afrique.
Après avoir été à la tête de la préfecture de Paris pendant plus de trois ans, Didier Lallement restera « le préfet des Gilets jaunes ». Intransigeant dans la gestion du maintien de l’ordre, l’actuel secrétaire général de la Mer admet des échecs durant son mandat et revient auprès de L’Opinion sur les causes de sa démission.
Sa gestion de la crise des Gilets jaunes ayant été très contestée, l’ancien préfet de police de Paris Didier Lallement est revenu sur cette expérience dans les colonnes de l’Opinion.
Alors que sa doctrine a provoqué des dizaines de blessés du côté des manifestants, il met en relief zéro de morts à Paris.
« On a frôlé l’ouverture du feu mais, grâce au courage des fonctionnaires de police, cela ne s’est pas produit. Le jour où on devra ouvrir le feu on entrera dans une autre dimension. Cela risque d’arriver un jour », a jugé le secrétaire général de la Mer.
« L’amertume » des Gilets jaunes
Nommé en 2019 par Emmanuel Macron afin de gérer la crise suite aux violences de l’acte 18 des Gilets jaunes, émaillé de fortes dégradations dans la capitale, Didier Lallement avait comme principal objectif d’éviter ce genre d’incidents et d’aller au contact des manifestants. À l’époque ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner a demandé au nouveau préfet de faire preuve d’« impunité zéro » et d’être « à la hauteur de l’engagement » contre les casseurs.
« Le mouvement des Gilets jaunes est l’illustration de l’absence de débouchés politiques aux luttes sociales […]. Ses participants, qui d’ailleurs éliminaient systématiquement leurs chefs, ont été renvoyés à leur amertume et leur acrimonie », a résumé auprès du quotidien M. Lallement.
Celui-ci a lâché, en face d’une activiste des Gilets jaunes, une phrase qu’il a par la suite assumé avoir été « une maladresse » :
« Nous ne sommes pas dans le même camp, madame ! »
Des polémiques qui s’enchaînent
Alors qu’il est visé par des informations judiciaires quant à son maintien de l’ordre durant les Gilets jaunes, le nom de Didier Lallement est intrinsèquement lié aux tensions marquées par les violences policières, dont le passage à tabac du producteur noir Michel Zecler.
« Dans cette affaire, il n’y avait pas un gradé capable de ramener le calme et la raison », s’est justifié toujours auprès de L’Opinion celui qui avait sous ses ordres 45 000 fonctionnaires.
Il a d’ailleurs expliqué qu’« à la préfecture de police de Paris, 60% à 80% des policiers sortant de l’école sont affectés chaque année, et ils restent cinq à six ans ».
« Notre drapeau sali »
Si, à l’époque, la gauche le visait beaucoup, appelant à sa démission, après les débordements au Stade de France au mois de mai, il a aussi perdu le soutien de la droite.
La finale de Ligue des Champions opposant Liverpool au Real Madrid ayant été marquée par de fortes tensions, ainsi que par l’usage de gaz lacrymogène et l’agression de supporters, Didier Lallement a lui-même reconnu que la gestion avait été « un échec ».
« Sur le plan de la sécurité, on s’en est tiré mais, c’est vrai, cela n’a pas été brillant. Il n’empêche, le traumatisme a été collectif, cette soirée vécue comme une humiliation nationale, notre drapeau sali. Je ne pouvais pas rester en fonction et j’ai assumé mes responsabilités », a-t-il admis.
source : Sputnik Afrique
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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