COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Paris, 4 novembre 2022
Wiphala France alerte la communauté internationale sur le fait que la Bolivie vit une nouvelle tentative de coup d’Etat, dirigée par le Comité Civique Pro Santa Cruz et le gouverneur Luis Fernando Camacho, les mêmes acteurs fascistes (pointés ainsi par les Nations Unies) qui ont perpétré le coup d’état de novembre 2019 où 38 civils ont été exécutés (1). Des crimes non jugés aujourd’hui mais dont les responsabilités sont publiques. Ces putschistes tiennent la région de Santa Cruz paralysée depuis 13 jours déjà, suite à leur appel à la grève sous le prétexte d’un conflit sur la date du prochain recensement de la population et de l’habitat. Cette grève qui est plutôt un “blocus” affecte les populations précaires et indigènes, telles que la population “ayoreo” qui vient de souffrir récemment une attaque inacceptable à Conception (2) : des groupes fascistes pro-grève ont brûlé leurs maisons et les ont expulsés de leur village, leur lieux d’origine natale !
Le gouverneur de Santa Cruz, L. F. Camacho et Comité Civique refusent le dialogue, refusent le consensus auquel sont parvenus les 8 autres gouverneurs et les maires de Bolivie qui optent pour qu’un groupe travail technique avec l’INE (notre Institut National de Statistique de Bolivie) définisse la date du recensement dont la plage reste ouverte entre octobre 2023 et mai 2024. D’un autre côté, L. F. Camacho avec le Comité Civique cherchent à imposer leur date pour octobre 2023, et ce malgré le manque d’adhésion massive dans les autres régions du pays mais cela ne les empêche pas de menacer disant qu’ils ont déjà su faire tomber un gouvernement et que notre Président Luis Arce suivra le même sort que l’ex-président Evo Morale Ayma.
Diverses organisations sociales de la région de Santa Cruz (la COD syndicat des travailleurs de Santa Cruz, la Centrale unique des travailleurs paysans CSUTCB, les Bartolinas Sisa, les Interculturels -migrant des hauts plateaux dans d’autres régions de Bolivie, associations de commerçants et transport) refusent la grève et organisent des contre-blocus ciblés, en barricadant l’accès aux entreprises qui continuent à travailler à rideau fermé. Ces entreprises financeraient la paramilice UJC (3) (Union des jeunes de Santa Cruz) et les « grévistes » de L.F. CAMACHO. Aujourd’hui les stations d’essence de la région sont à court de carburant à cause des barricades et des contre-barricades. Il y a des affrontements entre grévistes pro-Camacho et contre-grévistes, nous avons déjà un mort et un blessé grave (plusieurs personnes blessées). L’UJC terrorise la population qui s’oppose à la grève et menace les leaders des organisation sociales (4) ainsi qu’à María Nela Prada (5), Ministre de la Présidence en poste ; la même terreur que celle employée lors du coup d’état de 2019 avant d’obliger à Evo Morales à démissionner.
Wiphala France dénonce l’attaque fasciste contre la population indigène “Ayoreo”, nous refusons la tentative de coup d’état contre le gouvernement de Luis Arce qui a été élu, dès le premier tour, avec plus de 55% de votes. Nous apportons notre soutien à la population et les organisations sociales de Santa Cruz qui demandent le droit au travail, la levée de la grève et un dialogue en respectant les accords avec les autres régions car le recensement concerne les 9 régions de Bolivie, pas seulement Santa Cruz. Nous exigeons justice pour les crimes contre l’humanité et violations des droits humains commises par les putschistes.
Nous faisons un appel à la communauté internationale à condamner l’attaque fasciste contre le peuple “Ayoreo”, condamner la violence raciste commise par l’UJC et demander l’abandon des actions putschistes de M.Camacho. La communauté internationale ne peut pas ignorer la montée du fascisme qui s’attaque à toute démocratie où qu’il prospère.
RESPECT AUX POPULATIONS INDIGÈNES ET LEUR TERRITOIRE !
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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir