Boch-Côté à contre-courant de l’analyse tératologique
Si la tendance se maintient, les marchands de chemises feront bientôt des affaires d’or.
Pourquoi?
Parce que depuis l’annonce de l’achat de Twitter par Elon Musk, une partie importante de la classe médiatique a déchiré la sienne pour marquer publiquement son indignation.
Elle n’en peut plus d’exprimer son dégoût et exprime à voix haute son désir de quitter ce réseau social.
Pourquoi? Parce qu’Elon Musk entend y restaurer de manière maximale la liberté d’expression, en rompant avec la logique de censure qui s’y est installée depuis un temps déjà.
Mais ces gens se méfient de la liberté d’expression. Ils y voient le cache-sexe du discours haineux et de la désinformation.
Penchons-nous sur ces deux arguments.
Qu’est-ce qu’un discours haineux?
Pour nos progressistes, un discours haineux est un discours qui s’oppose à la moindre revendication associée à ceux qui prétendent parler au nom des «minorités».
Mais on peut inverser l’argument: nos élites médiatiques ne sont-elles pas haineuses lorsqu’elles assimilent à «l’extrême droite» toute forme de désaccord idéologique frontal? De même, quand on assimile le refus de l’idéologie multiculturaliste à la xénophobie, ou la défense du caractère insurmontable de la dualité homme-femme à de la transphobie, est-ce qu’on ne verse pas dans un discours haineux?
Et nous touchons ici la question de la désinformation.
Laissez-moi donner un exemple français.
L’été dernier, une polémique a secoué nos cousins. Le planning familial, une association féministe devenue woke, a publié une affiche tenant pour acquis qu’un homme peut être «enceint».
Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.
On l’aura compris, cette association, soutenue par le gouvernement français, croit que le fait qu’une femme biologique décide de s’identifier comme homme et tombe enceinte permet d’affirmer qu’un homme peut être enceinte.
Dans le même esprit, je suppose qu’un homme pourra demain consulter son gynécologue et une femme avoir un cancer du pénis.
Mais quant à moi, cette affirmation relève de la désinformation et représente une fake news, pour peu qu’on prenne un peu au sérieux la biologie.
Problème: affirmant cela, je risque à la fois de me faire accuser de propos haineux et de désinformation. Et cela devrait suffire pour me censurer sur Twitter. C’est déjà arrivé à plusieurs pour cette raison, ou pour de semblables raisons.
Débats
On en arrive à la liberté d’expression: notre monde n’est plus capable de se mettre d’accord à propos de réalités élémentaires. Dès lors, à moins de censurer ceux qui voient les choses autrement que nous, seule une liberté d’expression maximale permet d’ouvrir le débat public, pour éviter qu’il ne soit confisqué par des tendances idéologiques croyant avoir le monopole du vrai, du juste et du bien.
La censure est non seulement l’ennemie de la liberté, mais aussi de l’intelligence.
Qu’Elon Musk entende redonner ses droits à la liberté d’expression déprimera assurément la gauche mondaine qui verra son hégémonie médiatique fragilisée, mais cela devrait réjouir ceux qui ne désespèrent pas d’une société libre, un peu bruyante et râpeuse, certes, mais encore vivante.
Et pour cela, sans la moindre hésitation, je l’écris aujourd’hui: vive Elon Musk!
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec