Confronté à des sanctions internationales et faisant face de façon régulière à des tentatives de révolutions colorées et des opérations de guerre hybride, l’Iran pourrait dévoiler très prochainement son premier missile balistique intercontinental (ICBM).
La focalisation des industries de défense iraniennes sur les missiles et les drones kamikazes dont les Shahid-136, rebaptisés Geran-2 (Géranium) en Russie se sont illustrés dans la guerre en Ukraine, semblent avoir été fort pertinents pour les besoins d’un pays comme l’Iran.
Les analystes militaires occidentaux n’ont jamais pris au sérieux les efforts iraniens en matière d’industrie militaire et ont pris l’habitude de dénigrer systématiquement toute nouvelle avancée iranienne dans le domaine, allant jusqu’à qualifier un drone iranien conçu après la capture par les Iraniens d’un drone Lockheed Martin RQ-170 Sentinel américain en décembre 2011 de maquette en carton pâte dont l’exposition répondait à flatter l’égo national et à conforter le régime de Téhéran.
En mars 2022, un barrage de douze missiles balistiques iraniens de courte portée a ciblé avec une précision assez remarquable des objectifs stratégiques près de la ville d’Irbil dans le Kurdistan irakien. La cible, un centre régional conjoint du renseignement israélien situé près du Consulat américain à Irbil, fut atteinte avec une probabilité d’erreur circulaire inférieure à 10 mètres.
Cependant, c’est le succès redoutable des simples drones Shahid-136/Geran-2 en Ukraine qui semble ébranler les certitudes les plus établies. Ce petit drone doté d’une charge explosive de 52 kg est derrière une véritable révolution puisque il remet en cause non seulement la suprématie aérienne totale de l’Occident mais également l’ensemble du modèle économique sur lequel reposent les industries de défense en Occident (et qui semble être un obstacle à l’innovation). Les analystes qui dénigraient les productions iraniennes, réduits au silence, se lamentaient de la fourniture de ces systèmes d’armes par l’Iran à la Russie, en oubliant que ces deux pays sont soumis à de sévères sanctions occidentales.
Le missile balistique intercontinental iranien pourrait être propulsé par un moteur à propergol solide comme le “Raafe” dont les essais ont été effectuées il y a quelques mois. Destiné à équiper un nouveau lanceur spatial pour la mise en orbite de satellites, ce moteur peut parfaitement équiper un missile balistique de portée intercontinentale.
On peut dégager quelques éléments de prospective et s’attendre à ce que l’Iran suive ce que l’on peut qualifier comme l’exemple nord-coréen mais avec une approche spécifique adaptée aux contingences de ce pays. En termes plus précis, l’Iran semble investir énormément dans les vecteurs balistiques, les drones et l’intelligence artificielle aux dépens de l’aviation et de marine, considérés comme des gouffres financiers à très faibles rendements dans une guerre du 21e siècle.
L’Iran affirme depuis des années qu’il ne cherche pas l’acquisition de l’arme nucléaire à la différence de Pyongyang qui renforce une dissuasion nucléaire avérée. Cependant, le Guide suprême de la Révolution iranienne a assuré que son pays maîtrise parfaitement la technologie nucléaire.
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