Par Moon of Alabama – Le 24 octobre 2022
La semaine dernière, quand les Saoudiens ont publiquement snobé l’administration Biden, plusieurs médias ont repris l’information.
Extrait du dernier article:
Le PDG de la Future Investment Initiative (FII), l’organisateur de la conférence saoudienne sur l’investissement nommée « Davos du désert« , a déclaré lundi que les représentants du gouvernement américain ne seront pas invités à participer à l’événement à la fin du mois. La raison, a ajouté Richard Attias, est que l’événement ne doit pas se transformer en « plate-forme politique« .
La décision de ne pas inviter de responsables américains, contrairement aux années précédentes, intervient dans un contexte de tension croissante entre Washington et Riyad, suite à la récente décision du groupe saoudien OPEP+ de réduire la production de pétrole de 2 millions de barils par jour, à partir de novembre.
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« Nous n’invitons pas vraiment d’hommes politiques« , a expliqué M. Attias, « car je me suis rendu compte que lorsque vous avez des dirigeants politiques sur scène, l’attention des médias, soyons très francs, est détournée vers l’agenda politique, et nous ne voulons pas que le FII devienne une plateforme politique. »
Cependant, lors d’une conférence de presse antérieure, le PDG de l’initiative a déclaré qu’au moins « 12 ministres de l’économie et des finances » participeront au programme de cette année, avec la possibilité d’inviter des chefs d’État. « Nous saurons dans quelques jours quels sont les chefs d’État qui sont sûrs à 100 % de participer« .
Ce camouflet est significatif. Alors que de nombreux banquiers américains de haut niveau participeront à la conférence, l’administration Biden n’aura aucune chance d’influencer les plans d’investissement saoudiens.
Cependant, le principal organe de propagande de l’administration Biden, le New York Times, n’en démordra pas. Il dépeint la rebuffade saoudienne comme étant le fait de l’administration Biden. Il ment également sur la réponse de l’administration Biden :
Les cadres américains affluent au Davos saoudien dans le désert – 24 oct. 2022 – New York Times
Certains chefs d’entreprise américains de premier plan se rendront à la conférence économique saoudienne. Mais les responsables de l’administration Biden, en colère contre la position du royaume sur la production de pétrole et les liens avec la Russie, resteront à l’écart.
LONDRES – Le message de l’administration Biden aux entreprises américaines est clair : tenez compte de la réputation des pays avec lesquels vous faites des affaires.
Cette remarque a été faite par le secrétaire de presse de la Maison Blanche lors d’un briefing la semaine dernière, au moment où certains cadres américains de haut niveau se préparaient à participer à une importante conférence commerciale saoudienne, avec des milliers d’autres investisseurs, hommes d’affaires et hommes politiques.
Cette assemblée qui dure trois jours – la Future Investment Initiative, surnommée Davos dans le désert – doit s’ouvrir mardi. Mais les représentants du gouvernement américain seront notablement absents, quelques semaines après un échange intense et public d’accusations entre les gouvernements américain et saoudien au sujet d’une réduction de la production, le 5 octobre, par le cartel pétrolier OPEP Plus, codirigé par l’Arabie saoudite et la Russie.
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La semaine dernière, l’attachée de presse de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a rappelé aux entreprises américaines de prendre en compte « les problèmes de réputation qui peuvent découler des choix de politique publique faits par les pays hôtes » lorsqu’elles décident où investir.
Richard Attias, l’organisateur de la conférence saoudienne, a tenu à dire aux journalistes présents dans la capitale saoudienne, Riyad, la semaine dernière, qu’il avait reçu tellement de demandes d’Américains pour assister à l’événement que son équipe avait commencé à les refuser par manque de place.
Dans le même temps, le plan de M. Biden pour mettre à exécution les conséquences menacées contre l’Arabie saoudite est resté vague dans les semaines qui ont suivi cet avertissement.
Le fait qu’Attias, l’organisateur, ait explicitement déclaré que le gouvernement américain n’était pas invité n’est pas mentionné dans l’article du NYT. Ses lecteurs sont amenés à croire que c’est l’administration Biden qui snobe l’Arabie saoudite et non l’inverse.
Un briefing de la Maison Blanche du 18 octobre mentionne des problèmes de réputation. Il ne s’agit pas d’un message adressé aux entreprises, mais d’une description générale de leurs comportements :
Merci beaucoup. Pour faire suite à cette question, est-ce que des responsables de l’administration Biden prévoient de se rendre à la conférence de l’Initiative pour l’investissement futur à Riyad, en Arabie saoudite, à la fin du mois ?
MME. JEAN-PIERRE : Nous n’avons rien à prévoir ou à annoncer pour le moment concernant un quelconque voyage.
Q : Et pensez-vous qu’il est approprié pour les entreprises américaines de poursuivre leur engagement ou leurs investissements dans le Royaume à la lumière de ce qui s’est passé récemment ?
MME. JEAN-PIERRE : Donc, comme elles le font dans toutes les parties du monde, les entreprises américaines prendront leurs propres décisions quant à leur présence et l’endroit où elles investiront, en tenant compte d’une série de facteurs, y compris les contraintes juridiques, l’environnement commercial et les préoccupations de réputation qui peuvent découler des choix de politique publique faits par les pays hôtes.
Lors d’un briefing tenu le 20 octobre, le porte-parole John Kirby a nié que l’administration Biden tente d’influencer la décision des entreprises. Le NYT ment lorsqu’il prétend le contraire.
Le briefing de Kirby comportait ces passages faisant référence à l’Arabie Saoudite.
John, où en est l’examen de l’Arabie saoudite et des conséquences de la réduction de sa production de pétrole ? Je n’ai rien entendu à ce sujet de toute la semaine. Que se passe-t-il ?
KIRBY : Oui, c’est en cours, Steve, et ce depuis que le Président a pris la décision de le faire.
Jusqu’à présent, la majeure partie du processus d’examen de la relation et de recherche d’options pour l’avenir est interne à l’équipe de sécurité nationale et à l’interagence. Mais nous espérons pouvoir l’élargir aux membres du Congrès, vous savez, lorsqu’ils reviendront en ville.
Nous n’allons donc pas précipiter les choses. Je n’ai pas de calendrier à vous proposer. Je ne vais certainement pas parler des délibérations en cours. Mais je peux vous assurer que ce processus d’examen a commencé et que nous y travaillons en interne.
Mais encore une fois, nous sommes impatients de pouvoir avoir des conversations avec les membres des deux partis du Congrès, très franchement, à la première occasion.
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Pour faire suite à la question sur les Saoudiens, cette conférence d’affaires parrainée par l’Arabie saoudite qui aura lieu la semaine prochaine et que les gens appellent » Davos dans le désert « , je me demande si vous demandez ou encouragez les entreprises américaines à ne pas y assister dans le cadre de votre réévaluation des relations saoudiennes. [..]
KIRBY : […] Non, nous ne parlons pas aux entreprises américaines en leur conseillant ou en les décourageant de ne pas assister au « Davos dans le désert« . Nous ne sommes pas – nous ne faisons pas cela. Ce sont des décisions que, en tant qu’entreprises privées, elles peuvent prendre pour elles-mêmes.
Kirby nie avoir exercé une influence sur les entreprises ou leur avoir transmis un message. Au cours des différents briefings de la Maison Blanche, la non-invitation des Saoudiens n’est pas du tout mentionnée.
Donc, encore une fois :
- Le NYT ne rapporte pas la rebuffade saoudienne mais prétend que c’est l’administration Biden qui est dure avec les Saoudiens, alors que ce n’est manifestement pas le cas.
- Le NYT prétend à tort que la Maison Blanche a découragé les entreprises américaines de participer, alors que Kirby l’a directement démenti.
C’est un autre rappel que des organes comme le NYT ne sont plus des sites d’information mais des machines à faire de la publicité au service de la politique et des politiciens que leurs propriétaires soutiennent.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
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