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par Mikhail Gamandiy-Egorov.
Riyad aurait confirmé son intention de rejoindre les BRICS, selon le président sud-africain. S’il est encore trop tôt pour dire que cette intention annoncée ira jusqu’au bout, le fait est que cela confirme une fois de plus les grands bouleversements en cours sur l’arène internationale, aux dépens de l’Occident collectif.
L’Arabie Saoudite souhaite rejoindre les BRICS – c’est ce qu’a déclaré Cyril Ramaphosa, le président de l’Afrique du -Sud, suite à sa visite d’État de deux jours dans le royaume. Comme le note le principal quotidien économique indien The Economic Times, cela signale une expansion potentielle spectaculaire du bloc composé déjà du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, et le tout dans un contexte de tensions croissantes avec les USA, dans le cadre notamment de la crise ukrainienne.
Le chef de l’État sud-africain a par ailleurs rappelé que d’autres nations aspirent également à rejoindre les BRICS. Faisant certainement référence à l’Iran, l’Argentine, l’Égypte, l’Algérie ou encore la Turquie. Toujours selon lui la question d’adhésion des nouveaux membres sera étudiée lors du sommet à venir des pays membres, qui aura lieu l’année prochaine, à Johannesburg.
Comme le rappelle encore une fois The Economic Times, les pourparlers entre l’Afrique du Sud et l’Arabie saoudite se sont déroulés en plein milieu d’une dispute entre Riyad et Washington au sujet de la décision de l’OPEP à réduire la production pétrolière à hauteur de deux millions de barils par jour, qu’Observateur Continental avait déjà traité.
Le quotidien indien rappelle également que le président étasunien Joe Biden avait menacé la semaine dernière l’État saoudien de « conséquences » non précisées et accusé l’allié de longue date de sa ranger du côté de la Russie dans la crise ukrainienne. Les législateurs US avaient appelé à mettre fin à la coopération avec l’Arabie saoudite, notamment dans le domaine de la vente d’armes ou encore dans le cadre d’un retrait du soutien militaire.
S’il est encore trop tôt pour savoir dans quelle direction iront à moyen-long terme les relations entre Riyad et Washington, au moment où certains pensent qu’une séparation totale d’une alliance datant de plusieurs dizaines d’années soit peu probable, et que d’autres pensent au contraire que dans le cadre des événements contemporains la rupture de ladite alliance est tout à fait possible, l’essentiel est que les BRICS continuent d’être la référence pour des pays émergents ou en voie de l’être. Et plus généralement parlant – pour les nations non-occidentales, qui comprennent parfaitement désormais toute l’arnaque du système économico-financier construit par l’Occident.
Une chose est également sûre. La décision ferme de l’OPEP+, où l’Arabie saoudite et la Russie jouaient les principaux rôles – en opposition aux pressions washingtoniennes, ainsi que la volonté transmise au leader sud-africain, confirment que Riyad ne compte pas rater l’occasion de faire pleinement partie de l’ère multipolaire, ni à se retrouver parmi les retardataires et mauvais élèves, représentés par les nostalgiques de l’unipolarité. Et ces événements constituent un casse-tête indéniable pour l’ex-hégémon international, ainsi que pour ses fidèles sous-traitants.
source : Observateur Continental
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