…si nous devenions Canadien?

…si nous devenions Canadien?

Le Québec, suite à la dernière élection d’octobre 2022, à élu un gouvernement de la CAQ. Un parti qui va gouverner en représentant des citoyens fédéralistes. Le Part québécois n’a réussi qu’a obtenir 15 % du vote. Pourtant les sondages notent toujours un soutien à la souveraineté du Québec aux alentours de 38 %. Où sont donc les 23 % manquant? Que dire, où donc est la majorité des francophones pour ce projet de souveraineté?

On observe d’élection en élection, les citoyens du Québec rejettent l’idée même de la souveraineté du Québec. Les chiffres pour l’appui au Parti québécois ne cessent de fondre au soleil. Ce projet est-il trop brutal aux yeux des citoyens? Après tout, on parle toujours d’une cassure avec le Canada; imaginez, nous osons briser le Canada; les autres au Canada ne seront pas contents; nous allons nous séparer; on va être isoler, tout seul de notre bord, peut-on entendre comme argument. Il semble que l’attachement au Canada est trop fort pour qu’un jour se produise ce projet libérateur. Pourquoi briser le Canada qu’on aime? Il y a une tristesse dans cette démarche perçue par les gens. Pourquoi se priver des milliards qu’Ottawa nous « donne » en péréquation? L’attachement est-il sentimental ou raisonné?

Il semble toujours avoir une bonne raison pour aimer et demeurer dans le Canada. Après tout, c’est bien le pays, ce pays que nos ancêtres on construit, le Canada. C’est bien ce pays que nous aïeuls ont forgé, bêché et agrandi. C’était une époque de grande misère et de grandes joies, des joies d’enfant devant une rivière regardant les poissons passer, regardant un soleil brulant d’été et un froid crispant d’hiver; un temps heureux de se bâtir quelque chose pour nous. Le Canada c’était nous. Nous étions les Canadiens. Pendant plus de 200 ans nous avons été les Canadiens avant l’arrivée des envahisseurs qui nous ont dépossédé de nos terres, de nos maisons. Ils sont allés aussi loin que de bruler nos fermes, voler notre bétail, agresser nos femmes. Mais nous avons résisté, et nous avons continué de nous nommer Canadiens. Nous avons un attachement au pays le Canada, ce vieux Canada d’antan, ces racines qui ont vues notre peuple grandir, se développer.

Avec l’arrivée des Anglais, nous étions toujours Canadiens; ils ont pris notre territoire sans nom pour eux, et de par le temps, a transformé notre Canada à leur image, en leur pays. L’insulte était de nous voler notre nom, notre attachement à cette terre. La déception est venue avec notre dénomination assignée par eux et finalement avec regret accepté par nous; Le Canadien français. La résistance fut longue, une soixante d’années pour finalement prendre ce prix de consolation. Le Canadien est disparu. La mémoire du Canadien était chose du passé.

Dans les années ’60, à l’intérieur d’une décennie nous avons changé de nom, sachant que nous ne pouvions pas représenter tous les nôtres sur tout le nouveau et grand territoire canadien allant d’une côte à l’autre; on s’est nommé volontairement Québécois. Les Acadiens avaient fait ceci un siècle plus tôt.

Mais il semble que ce nominatif de Québécois ne comble pas tous les souvenirs, les mémoires de qui nous avons déjà été, des Canadiens. Il y a toujours cette espoir caché qu’un jour les choses vont changer pour mieux nous laisser vivre librement dans ce nouveau Canada. Ce jour ne vient jamais. Déception.

Le peuple s’attache malgré tout à un changement plutôt noir de cet espoir.

Et si l’attachement n’était pas au bon Canada? Si notre attachement n’avait rien à voir avec le pays d’aujourd’hui? Si notre attachement était plus envers l’origine de qui nous étions avant l’arrivée des Anglais? Est-ce possible que ceci est l’attractivité tant ressenti par tant de gens? Retrouver un Canada que nous avons construit, et non celui imposé par les Anglais depuis la Conquête, l’Acte d’Union, l ’Acte constitutionnel britannique? 

Est-ce que c’est ce vieux Canada, avant la venue des Anglais, dont rêve les Québécois? Est-ce pour cette raison que la souveraineté du Québec n’attire pas? Faudrait-il possiblement plutôt parler de retrouver notre Canada? Faudrait-il plutôt travailler à reconstruire notre territoire d’origine avec le peuple d’origine sur nos territoire canadien du départ? 

Donc en lieu de parler de séparation nous pourrions parler de reconstruction de notre état. De retrouver l’état perdu. De façonner le pays d’origine à notre image. De cette façon le message devient positif; il n’a pas de coupure, de cassure, d’isolation, au contraire on retrouve un vieil ami perdu. On part à la conquête, sur un même territoire de notre liberté d’autrefois. Nous travaillons pour nous en conservant le développement de nos ancêtres. Ceci permettrait même de reprendre le nom, dont on s’est fait voler, le Canada. On laissera aux Canadians de soin se trouver un autre nominatif.

L’objectif est le même, mais le discours change; nous on est en mode de récupérer quelque chose de perdu et moins en mode de rompe et reconstruire.

Il est plus facile de parler de construction, de consolidation, de façonnage, de bâtir un pays d’enfance d’autrefois que de parler de cassure, de séparation, d’isolation et de brisure pour construire quelque chose de nouveau inconnue.

L’objectif demeure le même, le discours devient différant, un état libre et souverain avec comme nom, Québec…ou Canada.

Le résultat est le même.

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À propos de l'auteur Vigile.Québec

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