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par Karine Bechet-Golovko.
Le 10 octobre, un changement radical s’est produit dans la réaction de la Russie face aux attaques de l’armée otano-ukrainienne. Cela s’est constaté dans les faits, avec près de 5 heures de bombardement le matin et depuis plusieurs salves régulières contre les infrastructures énergétiques et stratégiques en Ukraine. Mais aussi dans le discours politique, qui tend à reconnaître l’Ukraine comme un État terroriste.
Ce pas peut avoir une importance fondamentale pour la suite de l’opération militaire et la détermination de ses buts, qui restent encore très flous du côté russe, alors que le clan atlantiste revendique de plus en plus clairement la disparition de « la Russie de Poutine ».
Dès le petit matin du 10 octobre, le territoire ukrainien s’est trouvé sous le feu de l’armée russe (voir en détail sur notre canal Telegram ici). En fin de matinée, juste avant la réunion du Conseil de sécurité, quelques heures de répis ont été accordées. Dans l’après-midi, puis dans la soirée, ensuite ce matin, les tirs reprennent vers différentes régions, de Lvov à Odessa.
Voici la carte des régions ukrainiennes touchées hier matin – en gris :
Et la carte des tirs publiée par Readovka :
Suite aux tirs, hier les cibles énergétiques suivantes ont été touchées :
« Kiev : centrale de production combinée de chaleur et d’électricité (CPCE) -5 et 3, Sous-station 110 Vokzalnaya, Darnytska CPCE – affectées. Jusqu’à présent, les sous-stations de Severnaya et Brovary, ainsi que CPCE-6, fonctionnent toujours ;
Kharkov : pas de raccordement et pas d’eau. Le métro ne fonctionne pas. Très probablement, la sous-station Zalyutino, Kharkivskaya, Losevo, ainsi que Kharkovskaya CPCE-5, Zmievskaya CPCE et Chuguevskaya CPCE-2 ont été mises hors service, ce qui a assuré une panne totale dans la ville et dans la région ;
Ternopol : au moins 5 sous-stations ont été éteintes, la sous-station de Ternopol a été physiquement détruite – les sous-stations restantes en ont été alimentées ;
Rovno : la liquidation de la sous-station de Rovno a déclenché une panne d’électricité dans toute la ville, le reste de la sous-station a été surchargé et mis hors service ;
Sumy : un coup à la sous-station de Konotop a provoqué des coupures de courant dans toute la région, dans la ville et dans la région du blackout ;
Kryvoy Rog : Une attaque contre la centrale thermique de Kryvoy Rog a provoqué des pannes de courant partielles et l’arrêt de l’usine d’acier à haute teneur de Kryvoy Rog pour les pays occidentaux ;
Dnepropetrovsk : la sous-station et la caserne des Forces armées ukrainiennes ont été détruites ;
Zhytomyr : Sous-station Zhytomyr – en conséquence, une panne d’électricité et une coupure d’eau dans toute la ville.
Lvov : la mise hors-service de deux centrales thermiques a provoqué une panne d’électricité dans la ville et coupé l’approvisionnement en eau ;
Ivano-Frankovsk : centrale thermique Burshtynska – coupures de courant ;
Khmelnytsky : Cogénération et sous-stations touchées. Il n’y a ni électricité ni eau dans la ville ;
Poltava : détruit un certain nombre de sous-stations. La ville est blackout et il n’y a pas d’eau. »
En ce qui concerne le nombre de missiles tirés lors de la salve du matin :
Nombre de missiles russes tirés sur des cibles militaires en Ukraine :
- 47 dans la région de Nikolaïev ;
- 60 à Kiev ;
- 15 à Lvov;
- 27 dans la région de Vinnitsa ;
- 20 à Kharkov ;
- 15 dans la région d’Odessa ;
- 10 à Dniepropetrovsk.
Une partie de l’électricité, depuis, a été remis en fonction, mais il reste encore plus de 300 localités sans électricité et l’Ukraine suspend au 11 octobre l’exportation d’électricité vers l’Europe, ce qui va encore aggraver la situation énergétique dans les pays de l’UE. Les tirs continuent aujourd’hui sur les sites énergétiques et stratégiques ukrainiens, comme les nœuds ferroviaires, vous trouverez plus d’informations sur le canal Telegram Russie Politics.
Au-delà de ces faits, dont il est (encore) trop tôt pour estimer l’impact sur le plan militaire, mais qui accompagnent déjà une stabilisation du front par l’armée russe et des avancées sur certaines lignes du front, l’on notera un changement de ton et d’approche. Les premières personnalités du pays commencent à qualifier l’Ukraine d’État terroriste.
Tout d’abord, Vladimir Poutine, dans son allocution introductive devant le Conseil de sécurité hier, a souligné qu’à plusieurs reprises déjà l’Ukraine recourrait aux méthodes du terrorisme pour tuer, notamment en Russie, certaines personnalités (dans le monde scientifique, politique, philosophique, etc.), qu’elle avait attenté à la centrale de Koursk, sans oublier le pont de Crimée. Cela fait d’elle, pour le président russe, une entité comparable aux grands groupes terroristes internationaux.
À peu près au même moment, Dmitri Medvedev s’est exprimé ainsi :
« Le premier épisode a été joué. Il y en aura d’autres.
Et plus loin. Je vais exprimer ma position personnelle. Je ne peux pas m’empêcher de le mentionner maintenant. L’État ukrainien, dans sa configuration actuelle avec un régime politique nazi, constituera une menace constante, directe et claire pour la Russie. Par conséquent, en plus de protéger notre peuple et de protéger les frontières du pays, le but de nos actions futures, à mon avis, devrait être le démantèlement complet du régime politique de l’Ukraine. »
Et maintenant, V. Volodine, le président de la Douma d’écrire :
« La coupe de la patience a débordé.
Le régime de Keiv est devenu terroriste. Bombardements réguliers de l’infrastructure critique des centrales nucléaires – Zaporijia et Koursk, meurtres de personnalités publiques sur le territoire de l’Ukraine et de la Russie, sabotage du pont de Crimée.
Les actions de Zelensky ont entraîné la souffrance du peuple ukrainien, qui est en fait pris en otage par sa politique nazie.
Le président de l’Ukraine, donnant l’ordre de commettre des attentats terroristes, était sur un pied d’égalité avec Oussama ben Laden et d’autres terroristes internationaux.
Les politiciens occidentaux qui soutiennent le régime de Zelensky parrainent le terrorisme.
À cet égard, je voudrais rappeler une règle connue dans le monde entier : on ne négocie pas avec les terroristes. »
Alors que l’Occident condamne, mais surtout s’inquiète du réveil de la Russie, l’Ukraine a lancé des avis de recherche contre 700 civils et militaires russes, dont le ministre de la Défense ou le chef du Parquer. Il y a un véritable moment d’inquiétude en Occident, comme il y en a eu un au début de l’opération militaire, jusqu’à ce que la Russie s’enlise dans les négociations.
En fait, l’Occident veut savoir s’il s’agit d’une « réaction », c’est-à-dire d’une action situative en réaction à l’attaque du pont de Crimée, ou s’il s’agit d’une nouvelle stratégie, c’est-à-dire si la Russie a décidé de réellement combattre en Ukraine. Dans le premier cas, ces tirs ne présentent stratégiquement pas un grand danger, la système énergétique sera rétabli, un peu plus longtemps qu’après les frappes faisant suite à la perte de Kharkiv, mais ce n’est qu’une question de temps. Dans le second cas, le clan atlantiste risque de se retrouver en difficulté, car il devra de plus en plus s’impliquer dans le conflit et garder le voile illusoire de la distanciation et de la « guerre ukrainienne de libération nationale » sera de plus en plus difficile.
C’est certainement pour cela qu’Erdogan part en croisade pour de nouvelles négociations, au sujet de l’Ukraine, avec la Russie, les États-Unis et leurs pays satellites (notamment la France). Cela permettrait de bloquer le redémarrage de la Russie et de la faire à nouveau tomber dans les filets de la pseudo-négociation politique, surtout pour donner le temps aux forces atlantistes de se réorganiser et de relancer la production d’armes, qui commence à être problématique, paraît-il. De son côté, le porte-parole du Kremlin, Peskov, n’écarte pas cette voie. Espérons que cette réponse soit strictement diplomatique.
Le conflit en Ukraine est bien à un tournant et beaucoup va dépendre de l’émergence, ou non, d’une stratégie politique propre de la Russie dans ce conflit, qui semble commencer à être formulée. Et pour ceux qui se morfondent en en appelant à la paix (sans préciser de quelle paix, ils se désespèrent), étrangement, la fermeté de la Russie serait le meilleur moyen d’éviter la mondialisation du conflit.
source : Russie Politics
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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