L’une des avancées majeures de la société du Québec fut celle d’une révolution qui n’a pas tué personne, ni condamné ou culpabilisé quiconque d’être comme il le voulait. Depuis la Révolution tranquille, et même avant, les Québécois se sont libérés des chaînes ecclésiales et avancent maintenant la tête haute vers son destin. C’est là que l’on peut reconnaître notre évolution finalement réalisée vers ce légitime droit de chacune et chacun à penser, à croire, à être, et à vivre sa liberté d’expression sans danger d’exclusion de la collectivité. Ainsi va l’apport de tout un chacun à la collectivité, à la société moderne du Québec.
La révolution des Lumières au 18e siècle nous arriva de l’autre côté de l’océan Atlantique quelques décennies en retard : cette conscientisation à respecter la différence de l’autre (tout autre), prit racine et commença à germer. Ce qui ne veut pas dire que la perfection était maintenant possible, loin de là.
Maître Guillaume Rousseau interpelle par l’Institut de Recherche du Québec (IRQ) les partis politiques, alors que c’est le gouvernement de la CAQ qu’il devrait interroger. Évidemment, il nous dira que tous les partis sont considérés dans ses 12 idées pour renforcer l’identité québécoise; mais la vraie question n’est-elle pas plutôt de savoir si celle de l’identité des Québécois ne serait pas devenue obsolète depuis la Révolution des Lumières et l’instauration des droits de la personne? Le Québec souffre-t-il encore de ce vieux complexe d’infériorité au point de soustraire des droits fondamentaux à certaines personnes? À mon humble avis, absolument plus depuis au moins 100 ans! Là n’est plus le problème : c’est la souveraineté du territoire qui nous bloque dans la poursuite de nos saines aspirations au concert des nations.
Si nous persistons dans cette volonté d’imposer une laïcité par la loi 21 plutôt que de proposer le respect de chacune et chacun par les droits de la personne maintenant reconnus universellement, nous répétons là les erreurs monarchiques d’antan?
Pourquoi M. Rousseau interpelle-t-il les partis, maintenant qu’un seul parti détient un pouvoir quasi absolu au Québec : la CAQ de François Legault?
À lire les 12 idées proposées, nous découvrons facilement cet impératif caquiste d’imposer plutôt que de proposer; nous découvrons l’idée principale d’ostraciser la différence de l’autre non conforme à celle fixée et figée du seul modèle du « nous », Québécois, l’unique référence combien diffuse! N’est-ce pas que M. Rousseau nous invite à l’adversité permanente plutôt qu’à l’évolution des mentalités au respect, cette difficile reconnaissance de la diversité dont nous sommes tous issus?
On ne peut que proposer la vertu, jamais l’imposer : notre propre histoire nous l’a bien révélé.
Ce qui nous ramène à la démocratie, cette création humaine qu’il faut toujours nourrir pour la faire vivre depuis l’abolition de la monarchie partout dans le monde où l’on cherche à évoluer. L’élu doit-il encore imposer ses vues ou faire cheminer chacune et chacun vers un objectif réaliste et respectueux des minorités?
Il n’est pas facile de diriger dans le respect de chacune et chacun : oui, il est crucial de savoir respecter l’évolution des Lumières sinon nous reculerons dangereusement. L’imposition n’est pas une solution : il faut proposer; ainsi nous poursuivrons la vraie Révolution tranquille laquelle doit être permanente, éternelle.
J’ai eu la chance d’écouter en personne Maître Guillaume Rousseau; il nous avait été présenté comme un brillant stratège de la CAQ et grandement diplômé d’Universités prestigieuses. Dans son article lu sur ses 12 idées pour renforcer l’identité québécoise, nulle part il n’est mentionné que Maître Rousseau est lié de près au parti de François Legault! Est-ce là un oubli, une stratégie ou Maître Rousseau est-il maintenant en dehors du parti de la CAQ?
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec