Nouveau pont, tunnel sous-fluvial, tramway, métro, autoroutes élargies, voies réservées
Études internationales éclairantes à l’appui
L’un des articles les plus frappants que j’ai lu de ma vie, rédigé par le journaliste François Bourque du Soleil de Québec, a eu pour résultat de me faire changer d’opinion à 180 degrés dans le dossier de la congestion automobile à Québec et des solutions proposées (un tunnel sous le fleuve, un 3è pont, un tramway, de nouvelles autoroutes, des voies élargies, plus de transport en commun, de voies réservées).
Les conclusions d’études internationales sont unanimes et vont à l’encontre de la logique et du bon sens, mais s’avèrent irréfutables. Quel changement du tout au tout. On ne peut nier l’évidence, les faits concrets. Et elles s’appliquent à toutes les villes, pas juste la capitale nationale.
On découvre avec stupéfaction que la multiplication des infrastructures entraîne plutôt une décuplation de l’utilisation de ces mêmes infrastructures.
Lorsqu’il y a une nouvelle route de plus, ou une route existante qui se voit élargie ou modernisée, les gens se mettent à s’en servir plus souvent qu’avant. C’est prouvé.
Avant, on n’allait voir les grands-parents à Château-Richer que dans le temps des fêtes. Maintenant, on y va tous les mois.
Avant, c’était compliqué d’aller magasiner aux Galeries de la Capitale, maintenant qu’il y a un accès direct, on y va toutes les semaines.
Lorsque la route pratique est là, on magasine plus, on sort plus, on va plus souvent au restaurant, au spectacle, on rend visite aux amis et à la famille, eux viennent plus souvent, on va faire un tour en ville, on fait plus de ballades en auto.
Au lieu d’aller skier au club de golf à proximité, on va de plus en plus loin, on va à Boischatel, on traverse sur la rive sud pour aller au terrain de golf de Marian Stastny (ancien joueur étoile des Nordiques de Québec) à Saint-Nicolas.
Généralement, le couple se décide à faire l’acquisition d’une 2è auto, parce que chacun aura plus envie qu’avant de faire chacun de son bord des activités que l’autoroute permet désormais, ce qui a pour effet d’augmenter le nombre de voitures en circulation et de congestionner davantage.
Cela provoque également de l’étalement urbain, et l’établissement des gens dans des banlieues de plus en plus éloignées où il en coûte moins cher pour y habiter. Les gens s’en vont habiter à Sainte-Brigitte-de-Laval ou à Saint-Émile, parce que ça ne prend plus que la moitié du temps que ça prenait avant. De petites banlieues coquettes deviennent de grosses banlieues pachydermiques.
Plus de véhicules se déplacent sur de plus longues distances et occupent donc l’espace routier sur une plus longue période de temps en effectuant des déplacements de plus en plus éloignés de la destination ou du lieu de travail.
Bref, loin de s’atténuer, la congestion routière s’accentue comme jamais auparavant.
Et la surutilisation des voies routières abrège leur durée de vie.
Pont, tunnel sous-fluvial, tramway, métro, nouvelles autoroutes, autoroutes élargies à plus de voies, transport en commun avec voie réservée qui en enlève une aux autos, voilà tous les ingrédients qu’il faut pour faire d’une ville un cauchemar de pollution, de bruit, de bouchons de circulation, d’heures de pointe élargies, de rage au volant, d’accidents.
Une solution proposée consiste à mettre fin à l’accroissement illimité de la taille des villes (population, industries et commerces), tel qu’expliqué ici. En quelques mots, lorsqu’une ville a atteint un point de développement optimal qu’il serait problématique de dépasser, on favorisera alors l’essor de plus petites villes qui en tireront profit, dans une optique de meilleure répartition des ressources et de la population sur tout le vaste territoire du Québec, au lieu de tout concentrer dans des mégalopoles aliénantes et déshumanisées affligées de smog permanent.
Les routes et les rues ne sont pas faites pour qu’il y ait toujours plus de monde pour rouler dessus. L’augmentation de la population et du nombre de véhicules doivent être stoppés. Chaque ville doit demeurer à taille humaine. La ville de Québec courrait à sa perte en devenant une seconde métropole, comme le marasme de Montréal déquébécisée le prouve éloquemment.
Note: cliquez sur les termes surlignés en bleu pour approfondir davantage votre réflexion sur le sujet
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec