Pour un système électoral représentatif
François Legault, le premier ministre téflon
Le peuple a parlé dans une proportion de 66,1 %. La CAQ formera un gouvernement majoritaire occupant 90 sièges sur 125 , soit 72 % des élus alors qu’elle ne récolte que 41 % des suffrages exprimés. À titre comparatif, le PQ n’a fait élire que 3 députés malgré qu’il ait obtenu 14,6 % des suffrages, et le PLQ obtient 21 députés avec 14,4% des votes exprimés.
En guise de rappel, il m’apparaît pertinent de rappeler certains faits. C’était en mai 2018. Les partis d’opposition, incluant la CAQ, signent une entente appuyant une réforme du mode de scrutin. L’intention est d’avoir un système plus représentatif. La réforme signifierait que le scrutin passerait du mode actuel, majoritaire uninominal à un tour, à un modèle proportionnel mixte compensatoire qui ferait passer le nombre de circonscriptions de 125 à 78. Enfin, 50 sièges compensatoires seraient ajoutés, attribués par régions, et aux partis ayant dépassé, aux élections générales, le seuil minimal de 5 % des suffrages. Or, du côté de François Legault, en fin de campagne, il a de nouveau rejeté la possibilité d’une réforme du mode de scrutin, alléguant que la question n’intéresse que les intellectuels.
Comme on peut le constater facilement au début de ce texte, le mode de scrutin actuel véhicule des aberrations flagrantes, ce qui m’amène à la conclusion qu’il est désuet, et qu’il doit être réformé pour le plus grand bien d’une saine démocratie représentative du nombre de voix exprimés par les électeurs.
En terminant, François Legault, comme il a pris l’habitude de le clamer régulièrement sur tous les toits depuis quatre ans, pourra-t-il sincèrement faire valoir « qu’il a l’appui des Québécois » lorsqu’il présentera un projet de loi alors qu’il n’a récolté que 41 % des suffrages exprimés?…
François Legault, le premier ministre téflon
La plupart des analystes politiques s’entendent pour affirmer que François Legault a mené une campagne plutôt décevante. À cet effet, tout au cours de la campagne, il a donné l’impression qu’il n’avait pas le coeur à répondre aux questions des journalistes lors des points de presse qu’il a accordés. En bref, il semblait trouver le temps long et avoir hâte que la campagne se termine.
Et, comme si ce n’était pas assez, François Legault a multiplié les gaffes, notamment eu égard à l’immigration, d’une part en associant maladroitement l’immigration à la « violence », et d’autre part, en qualifiant d’« incendiaire » l’hypothèse selon laquelle le seuil d’immigration pourrait être élevé au-dessus de 50 000 annuellement. Et, de surcroît, son ministre de l’immigration, Jean Boulet, est venu ajouter de l’huile sur le feu en déclarant que les immigrants ne s’intégraient pas à la culture québécoise.
Eh bien, qu’à cela ne tienne, sondages après sondages, les Québécois continuaient de favoriser largement le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) comme celui, parmi les quatre autres chefs, qu’ils percevaient comme le meilleur premier ministre.
Mais comment peut s’explique ce phénomène à l’effet que rien ne semble ternir la popularité de François Legault quoi qu’il advienne? À mon avis, la raison principale réside dans le fait que François Legault est un politicien franc, qui fait preuve de simplicité et qui n’hésite pas à se rétracter s’il a commis une bévue. Somme toute, un politicien qui demeure à l’écoute des Québécois. En résumé, un premier ministre téflon sur qui les erreurs de parcours semblent n’avoir aucune emprise.
Henri Marineau, Québec
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec