Le FN, né en 1972, a 50 ans aujourd’hui. En 2006, sous l’influence d’Alain Soral, le parti de Jean-Marie Le Pen, qui était auparavant 100 % national, prend un virage social, une chance historique pour la réconciliation nationale, objet du fameux discours de Valmy. En 2011, lors du congrès de Tours, Marine hérite du parti contre son rival Bruno Gollnisch. C’est le début de la dédiabolisation, et de l’abandon progressif de la ligne nationale et sociale, au fond très française, chère à Alain Soral.
À relire : le discours de Valmy
(Allocution prononcée à Valmy le mercredi 20 septembre 2006, par Jean-Marie Le Pen [1])
Françaises, Français,
Si je m’adresse à vous aujourd’hui du moulin de Valmy, lieu symbolique où notre patrie en danger fut sauvée jadis, c’est que la France est une nouvelle fois à un tournant de son histoire. À un de ces moments cruciaux, décisifs et rares, où notre pays, pour continuer à être lui-même, doit rompre brutalement avec un présent qui l’afflige, reprendre en main le cours de son destin.
Certains me diront que Valmy n’est qu’un symbole. À ces incrédules, je réponds que les peuples ont besoin de symboles afin de rassembler les familles qui les composent, et leur permettre de communier dans le même idéal social. Valmy, dernière victoire de la Monarchie, première victoire de la République. D’autres encore me diront que Valmy fut une fausse bataille. À ces sceptiques, je réponds que si Valmy fut, c’est vrai, une simple canonnade qui suffit à mettre nos ennemis d’alors en déroute, elle fut une vraie victoire, puisqu’en ce lieu, à cette date, naquit le grand espoir qui remit une France vacillante, divisée, menacée, sur le chemin de sa grandeur. Et que Valmy nous permit d’emporter la victoire décisive sans coup férir, voilà précisément ce dont je me réjouis ! Car vaincre sans faire couler le sang, triompher sans violence inutile, par la seule démonstration de notre unité et de notre détermination, n’est-ce pas exactement ce que nous voulons ? N’est-ce pas exactement ce que nous nous efforçons d’accomplir avec le Front National ? Parvenir à présider demain aux destinées de notre pays par les voies démocratiques. Accéder à la magistrature suprême par le suffrage universel, et ce malgré les coups bas, les injustices d’un système qui a développé depuis trente ans des trésors d’ingéniosité et de perfidies pour nous pénaliser ! N’est-ce pas précisément l’honneur, la dignité, et la fierté de nos militants et de nos électeurs, dignes héritiers des combattants de 1792 !
D’autres, d’une extrême mauvaise foi, prétendraient encore que Valmy – symbole national et républicain s’il en fut – nous serait interdit. De quel droit ces gens-là, souvent issus des élites les plus illégitimes et les plus corrompues, nous contesteraient-ils l’accès à ce lieu ? Eux qui ont trahi la Nation, son peuple et la République à Maastricht et ailleurs… De quel droit ces internationalistes de droite et de gauche nous contestent-ils l’usage de ce symbole, eux qui ont, par leur politique d’intérêt égoïste, ou par une naïveté conduisant à la même soumission, livré la France aux pouvoirs étrangers de l’immigration sauvage et de la mondialisation.
Quelle outrecuidance, quel renversement ! Quel culot inouï ne faut-il pas à tous ces tartuffes de la République, à tous ces fossoyeurs de la Nation, pour oser s’en prendre à nous, militants et électeurs du Front National. Quand nous sommes les seuls, depuis 30 ans, malgré les lazzis, les moqueries, les diffamations médiatiques, les persécutions judiciaires, fiscales ou sociales, à avoir pris courageusement la défense résolue de nos compatriotes. Quand nous sommes les seuls à avoir lutté pour cette indépendance nationale, qui seule permet la préservation de notre héritage commun, de nos valeurs morales et des acquis sociaux.
Alors, à ceux qui osent nous contester ce lieu, quand l’évidence de leurs turpitudes et de leur incurie devrait les faire rentrer sous terre !, je rappellerai que les soldats qui vainquirent ici à Valmy le firent au cri de « vive la Nation ! ». Oui, c’est ce même cri que nous poussons – nous et nous seuls – depuis trente ans, au mieux dans le silence, mais le plus souvent sous les quolibets. Qui, d’eux ou de nous, peut prétendre incarner l’esprit de Valmy ? Qui d’autres que nous ?! Non seulement nous avons droit, nous militants et électeurs du Front National, à ce lieu et à ce symbole, mais je regrette que nous soyons les seuls !
Je sais aussi que certains de nos vieux compagnons s’étonnent de ce choix… À ceux-là je veux rappeler amicalement que si j’ai choisi Valmy, c’est qu’à travers ces diverses épopées, je crois à la continuité de la grandeur de notre peuple. De Gergovie à la Résistance en passant par la monarchie capétienne et l’épopée napoléonienne, je prends tout ! Oui, tout ! Car toutes ces actions héroïques, novatrices, audacieuses, participent du génie de notre pays. Un génie virevoltant où le changement radical fut plusieurs fois la voie du salut, la condition de la pérennité. Loin d’opposer les époques les unes aux autres, je suis de ceux qui pensent qu’un certain centralisme jacobin puise sa source dans le règne de Louis XIV… , de ceux qui croient que notre attachement farouche à l’Égalité, motif de tant de luttes sociales, trouve son origine dans notre vieux fond chrétien… Comme le disait le grand patriote et grand historien Marc Bloch, dont la célèbre citation exprime parfaitement ma pensée : « qui n’a pas vibré au sacre de Reims et à la fête de la Fédération n’est pas vraiment français ! »
Mes chers concitoyens, ma présence ici justifiée, éclairée, je suis venu vous annoncer qu’un nouveau Valmy nous attend. Nouvelle menace, nouveau défi, nouvel espoir… pour que continue l’histoire d’une France forgée à la grandeur des Vercingétorix, des St Louis, des De Gaulle… ou bien qu’elle disparaisse, dépecée, annihilée, engloutie dans le magma euro-atlantiste, vouée à l’Organisation Mondiale du Commerce et soumise à l’euthanasie de l’OTAN. En vérité je vous le dis, dans sept mois, c’est-à-dire demain, il s’agira de vaincre ou de périr, de se relever ou de se soumettre. Les circonstances sont nouvelles, mais l’histoire est la même… Comme à l’époque des armées de Kellermann et Dumouriez, la France, une fois encore à l’avant-garde de l’Europe, se trouve à la croisée des chemins, maîtresse de son destin… Soit, unie et décidée comme l’étaient les vaillants soldats de Valmy, elle met une nouvelle fois en déroute les puissances hostiles venues l’affliger, au cri de « vive la Nation ! », soit, poussée par des élites historiquement abonnées à la trahison, elle abandonne par un simple vote, son histoire et son âme aux armées ennemies du libéralisme mondialisé, du communautarisme, de l’immigration sauvage et de la régression.
Sur l’issue de cette nouvelle et grande bataille, nous pouvons avoir bon espoir, car la France qui se bat, la France qui croit en elle, la France que j’aime et que nous aimons, a récemment montrée, par deux fois, les signes avant-coureurs du sursaut et la volonté du salut :
ma présence au second tour de l’élection présidentielle de 2002, présence au combien méritée par la lucidité et la persévérance, et qui fut pour beaucoup le signal du renouveau.
le « non » au référendum sur la constitution européenne de 2004, un « non » cinglant qui vint confirmer ce réveil, et qui fut, lui aussi – comme l’ont si peu dit les médias -, un « oui » réitéré à l’action que j’incarne et aux idées que je défends.
Ces deux actes de résistance exprimés clairement, coup sur coup, sont le signe qu’une majorité de Français songe une nouvelle fois à emprunter la voix de la rupture et du progrès !
Dans sept mois, au printemps 2007, va se jouer le troisième acte. Un troisième acte électoral où la France, lasse des scandales et des magouilles, des demi-mesures et des faux semblants, dira enfin si elle a le courage d’aller jusqu’au bout de sa logique et de son élan. Si elle est à nouveau capable d’assumer devant le monde entier ce rôle de championne des idées fortes et des hommes libres, qui annonce le printemps des peuples. Ou si brisée, pusillanime, elle renonce à la grandeur de son destin.
À ceux qui, lassés par tant d’années de déceptions et de mensonges, se sont laissés gagner par le fatalisme ; aux « à-quoi-bonnistes » qui pensent que tout est foutu, que plus rien ne peut changer, et qui répondent au sentiment du déclin par la fuite ; à ceux qui fuient à l’étranger ; à ceux qui fuient par le « panem et circences » que sont la télé et les jeux ; à ceux qui fuient dans les anti-dépresseurs dont nous sommes les plus grands consommateurs au monde – ce qui en dit long sur la souffrance des femmes et des hommes de ce pays… À tous ceux, enfin, qui se sont résignés à l’une ou l’autre forme de la dépression – nerveuse ou économique, je dis que l’exemple et le souvenir de Valmy nous donnent la leçon et nous montrent la voie.
Car, déjà à l’époque, les mêmes élites, toujours prêtes à se vendre, pensaient que tout était joué. Que le simple citoyen-soldat se soumettrait à la puissance étrangère, à la démesure de ses moyens, à son continuel travail de sape et de propagande, comme elles-mêmes s’y étaient soumises… Mais c’était sans compter sur la capacité de résistance des petites gens, de ces braves gens qui constituent le peuple. Un peuple toujours exploité, un peuple toujours méprisé, un peuple toujours manipulé, un peuple toujours sacrifié et spolié… Mais un peuple qui sût toujours, au moment décisif, relever la tête, se libérer du joug, avec cet héroïsme modeste qui puise sa source à l’éternel bon sens, son énergie à l’aune d’une légitime et vivifiante colère… Car l’histoire nous apprend que c’est toujours le peuple, rebelle et laborieux, qui toujours, partout, de Gergovie à Verdun, de Bouvines à Strasbourg, sût, à l’ultime moment, trouver en lui la force de sauver le pays.
Face à la menace et au défi, pas d’apathie, mais pas non plus de faux espoirs. Ces faux espoirs forcément déçus qui font parfois plus mal que le renoncement… Chacun aura remarqué que, face à la montée irrésistible de nos idées, face à une réalité qui vient chaque jour confirmer nos analyses, le Système, la bête à deux visages au nom étrange et inquiétant d’UMPS s’applique de plus en plus à nous singer. Ne pouvant plus continuer à nier l’évidence, ne pouvant plus longtemps défier la réalité qui fâche, les socio-libéraux de droite comme les libéro-sociaux de gauche feignent de rallier nos vues. Sans vergogne, après avoir dépensé trente ans durant leur énergie à combattre nos propositions et nos idées, eux qui portent la responsabilité terrible et criminelle de l’état de délabrement où gît notre pays, eux – tous agents du Système – voudraient nous faire croire qu’au moment des comptes, ils ont enfin vu la lumière ! Mais vous et moi ne sommes pas dupes ! Vous et moi savons bien que si ces girouettes me plagient aujourd’hui, c’est dans le seul et unique but de se maintenir encore un peu au pouvoir, afin de continuer à mener, en catimini, la même politique qu’hier et avant-hier !
D’un côté Royal, ou le changement par le recours au féminin, et j’oserai dire, tant c’est visible sinon risible, le féminin pour tout changement… Un coup qu’on nous avait déjà fait avec la parité, cette fameuse parité qui devait, souvenez-vous, tout sauver, tout changer ! De l’autre, Sarkozy la rupture, une rupture dans le ton assurément, mais dans le ton seulement… puisque d’effets d’annonce en reculades, de gesticulations en atermoiements, nous avons eu tout le loisir, depuis deux ans, de juger du bilan. Comme dit le nouveau proverbe arabe qui fait florès en banlieue : « le Kärcher passe et les chiens continuent d’aboyer ! » Fausse rupture, faux changement… Car derrière les plans médias et les discours gadgets, qu’en est-il des idées ? Pour Royal, c’est simple, des idées, il n’y en a pas ! Sur l’éducation, les sans-papiers…, elle se contente juste de dire le contraire de son rival médiatique. Et comme lui-même louvoie aussi beaucoup sur ces sujets, on est bien en peine de savoir où l’on va ! Valse hésitation… ces deux-là finalement s’enlacent dans une sorte de tango ! Numéro bien huilé du : « à toi, à moi », où, tour à tour, chacun incarne Guignol et le gendarme ! Peu d’idées et finalement peu de nouveauté chez Madame Royal, qui, ne l’oublions pas, s’est faite récemment madone des magazines people et des bobos pour mieux nous cacher qu’elle fait partie de cette vieille gauche – dite aujourd’hui « blairiste » – mais qui, chez nous, en France, avait déjà trahi, dés 1983, toutes ses promesses, et toutes vos espérances ! Une gauche qui a troqué le véritable espoir, la vraie générosité contre un habile plan média fait de baignade estivale, de poudre aux yeux et de poudre de perlimpinpin ! Face à un tel vide maquillé par un sourire d’hôtesse, on en viendrait presque à se demander si tout ce cirque n’a pas été monté pour assurer l’intérim, nous donner le désir de l’austère et peu désirable Jospin, le Buster Keaton français. Si le phénomène Ségolène n’a pas finalement pour but de pousser des militants consternés à entonner l’air du « Jospin revient ». Mais quel que soit demain le candidat du PS, Ségolène ou Lionel, soyez assurés que derrière l’anti-sarkozisme tactique et systématique – de façade – vous aurez la même vision, la même politique atlantiste et mondialiste, comme le rappelle le vote des trois compères lors du référendum pour la Constitution européenne…Tous les trois pour le OUI et nous pour le NON qui fit 55 % des voix.
Le sort des éléphants réglé, venons-en maintenant à Sarko l’américain, à ce candidat trop pressé qui déclare, sitôt à l’étranger, combien il ne se sent pas Français ! C’est quand même inquiétant pour celui qui aspire à devenir le premier d’entre eux ! À ceux qui penseraient, abusés et naïfs, que Sarkozy c’est du Le Pen « light », une sorte de Le Pen bourgeois, de Le Pen en cravate !, trompés par un style volontaire, un certain franc parler qui n’a de franc que le parlé…, je rappellerai ici que le candidat Sarkozy est très exactement tout le contraire de moi ! : champion du « oui » à la constitution euro-mondialiste quand je fus le champion du « non » national et républicain ; communautaire et clientéliste, divisant volontiers pour régner, allant jusqu’à aider l’islam le plus extrême à prendre pied sur notre sol pour mieux montrer les Maghrébins français du doigt, quand je suis patriote intransigeant et assimilationniste… Sarkozy enfin, valet de l’atlantisme et de l’Empire, quand je suis le défenseur des petites nations souveraines et des non-alignés…
Et tandis que la France continue de descendre et les Français de payer, avec, toujours aux affaires, ces mêmes ministres des fausses promesses et des faux semblants… Moi seul, Jean-Marie Le Pen, contre vents et marées, incarne la vraie rupture, le vrai changement, tandis que tous ces agents du Système, formés par le Système, payés par le Système, pour que dure le Système, s’appliquent à favoriser la même politique destructrice d’emplois français qui nous a tant pénalisés depuis 30 ans et qui – j’ose aussi le dire – leur a bien profité !… Moi seul, Jean-Marie Le Pen, parce que je suis un homme libre, parce que je suis indépendant des lobbies, des appareils et des puissances d’argent… moi seul suis ce candidat qui peut mener les réformes. Ces réformes salvatrices que les experts sérieux préconisent d’ailleurs de plus en plus nombreux, mais qui, curieusement, n’aboutissent jamais ! Je les appuierai sur la confiance et la volonté du peuple invité à se prononcer par référendum. Enfin, nous mettrons en œuvre la devise de la République Française : Du Peuple, par le Peuple, pour le Peuple.
On ne peut évoquer la machine UMPS sans dire un mot – un mot pas plus – sur ses principaux rabatteurs et barons… À gauche, le joufflu Besançenot, révolutionnaire fonctionnaire, qui doit passer plus de temps à tracter dans les manifs qu’à distribuer son courrier, préposé au bac à sable des post-ados gauchistes, afin de les ramener, en douceur, au PS… À droite, le vicomte islamo-pourfendeur de Villiers, caricature sponsorisée de ce qu’il croit être Le Pen, là, pour tenter de diviser et rabattre les voix des nationaux trahis à Sarkozy. Ce qui fait finalement de lui le « Besançenot de l’UMP », en moins crédible et moins sérieux, c’est tout dire ! Enfin, au milieu, pour parachever le tableau, François Bayrou, préposé au report des voix centristes, ce fameux « mystère des voix centristes », dont la seule fonction fut toujours d’aller se vendre au plus offrant, un coup à droite, un coup à gauche selon le ballottage, et ce dans le seul but d’assurer à un parti inexistant un ou deux postes de ministre ! Une belle machine à vous rouler dans la farine, en marge de laquelle le président Chirac et son commis Villepin font quasiment figure de collégiens !
Face à cette vaste coalition de forces apparemment antagonistes, mais travaillant toutes pour le Système, à la perpétuation du Système, à l’irréversibilité du Système, j’ose aussi affirmer que moi, et moi seul Jean-Marie Le Pen, incarne la démocratie ! Sans moi, il y a belle lurette – disons depuis la mort de Georges Marchais – que la politique française en serait réduite à cette mascarade à l’américaine, cette pantalonnade-spectacle faite d’alternance programmée – un coup toi, un coup moi – bonnet blanc, blanc bonnet, Bush ou Kerry, Sarkolène ou Ségozy, au service de la même politique… Une politique où la différence ne se fait plus que sur des broutilles, des nuances sociétales : Paris plage, mariage gay…, laissant sciemment dans l’ombre ce qui en constitue la substance même, à savoir la défense des valeurs ancestrales d’un peuple, et le plus juste partage du travail et des richesses ! Bref, sans le grain de sable Le Pen qui fait grincer les rouages du Système, et qui compte bien parvenir à le briser, c’en serait bien fini de l’ « exception française » ! Alors quand tous les autres n’ont finalement plus pour stratégie que la peur : vous faire peur de Jean-Marie Le Pen pour vous éloigner d’un vote qui vous démange… Comme ils ont essayé de vous faire peur pour tenter de vous empêcher aussi de voter « non » à la constitution européenne, allant même jusqu’à prédire – menacer même – que si vous votiez mal ce jour-là, ce serait la disette, la famine, le retour à la chaîne unique et à la télé en noir et blanc… !
Moi, Jean-Marie Le Pen, justement parce que j’incarne le vrai changement, la vraie rupture, je vous appelle à embarquer avec moi pour le Grand large, pour un nouveau chapitre de l’Histoire de France. Car je vous le dis, en vérité, nous avons tout à gagner et qu’avons-nous à perdre ? Ces emplois qui fuient chaque jour un peu plus notre territoire ? Ces retraites que nous ne toucherons pas ? Nos services publics délabrés ? L’éducation de nos enfants volontairement sabotée pour réduire ces futurs citoyens à l’état de consommateurs ? La sécurité à laquelle nous n’avons plus droit, détruite par les communautarismes, l’immigration sauvage qui touche les plus humbles, les plus démunis, les plus isolés ? Les prélèvements qui augmentent, et avec eux la pauvreté ? Ces maisons si chères qu’elles ne sont plus accessibles qu’aux millionnaires et aux étrangers ? Nos paysages, nos terroirs saccagés, dénaturés par la spéculation et la surproduction délirante, ne laissant plus au petit peuple que les banlieues sordides où la guerre civile est délibérément encouragée ?…
Vision terrible, mais tristement réelle de notre pauvre France où la Liberté, l’Égalité, la Fraternité désertent chaque jour un peu plus notre sol et nos vies, au point que nous, Français de souche ancienne ou récente, sommes devenus des étrangers inquiets dans notre propre pays ! Alors, sur ces terres glorieuses de Valmy, moi, Jean-Marie Le Pen, je vous appelle, vous tous qui aimez la France, à vous réunir autour de ma candidature. Oui vous tous : paysans, artisans, commerçants, employés, étudiants, chômeurs, ouvriers et entrepreneurs, artistes et savants. Et vous aussi, Français d’origine étrangère, je vous invite à nous rejoindre. Vous que nous avions si bien su assimiler par le passé, quand notre beau pays suscitait désir et respect, avant que les ravages de mai 68 n’aient répandu partout la haine de ce qui est français, la détestation de l’autre et de soi. Oui, vous aussi Français d’origine étrangère, je vous appelle à communier sur nos valeurs, dans la mesure où vous respectez nos coutumes et nos lois, dans la mesure où vous n’aspirez qu’à vous élever dans ce pays par le travail, nous sommes prêts, comme nous le fîmes toujours par le passé, à vous fondre dans le creuset national et républicain, avec les mêmes droits, mais aussi les mêmes devoirs. Il y eut un Platini, il y a eu un Zidane… pourquoi ce grand dessein ne serait plus possible demain ?
Oui tous, non pas Français de souche ou de papier mais Français de cœur et d’esprit, nous pouvons constituer demain, dans un grand élan d’union nationale, cette armée hétéroclite des soldats de Valmy rassemblée autour d’une même idée – de cette France, qui est d’abord une idée –, celle de la République, une et indivisible, fière de son histoire et assimilatrice, respectueuse de la liberté et soucieuse des humbles, et plus que tout éprise de justice et d’égalité, celle de la République, selon notre Constitution : laïque, démocratique et sociale. Oui, tous unis, gaulois, céfrans, ouvriers et entrepreneurs, paysans, pêcheurs et poètes, qui veulent apporter à la France leur courage et leur énergie quand d’autres – Français d’ici ou d’ailleurs, souvent d’ici d’ailleurs ! – ne pensent plus qu’à brader le pays, à liquider nos traditions et nos valeurs, à profiter d’elle sans plus rien lui rendre en retour !
Mes chers compatriotes, mes chers concitoyens, à la pensée du combat qui nous attend, je me sens rajeunir, je n’ai même jamais été aussi jeune ! Moi, l’homme dont toute la vie a été forgée aux défis et à la lutte, qui suis né et qui n’ait vécu que pour cette lutte et ce défi ! Moi qui suis des vôtres, né du peuple et ma vie durant, resté au service du peuple, quel qu’en soit le prix, c’est confiant et serein que je vous appelle à cette pacifique et décisive bataille. C’est confiant et serein que je vous convie à ce rendez-vous historique qui permettra, qui sait, au Goethe de demain de proclamer une fois encore : « De ce lieu et de ce jour date une nouvelle époque de l’histoire du monde. » Tous ensemble, dans sept mois, avec moi et le Front National.
Vive la Nation Française !
Vive la République Française !
Vive le Peuple Français !
Vive la France !
Alain Soral, un Rouge au FN
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