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Campagne de dons Octobre 2022
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par Chems Eddine Chitour.
« Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Il y a un moment pour tout et un temps pour toute activité sous le ciel: un temps pour naître et un temps pour mourir, un temps pour tuer et un temps pour guérir (…) », Bible – Paroles de l’Ecclésiaste[a],
« Un temps pour aimer et un temps pour détester, un temps pour la guerre et un temps pour la paix comble de l’inconsistance, tout n’est que fumée ! »
Résumé
Tout est un éternel recommencement sous le regard de Dieu dit l’Ecclésiaste. On ne se souvient pas de ce qui est ancien en croyant à du nouveau et ce qui arrivera par la suite ne laissera pas de souvenir chez ceux qui vivront plus tard. En fait on a tendance à faire croire que ces élections annoncent pour la doxa occidentale la fin du monde. C’est de fait un éternel recommencement et il faut se garder de donner des leçons à l’Italie héritière de l’Empire Romain avec laquelle l’Algérie a eu un compagnonnage de plus de six siècles. L’Italie est le seul pays qui a permis en pleine guerre froide à défier l’Occident en développant pour l’URSS la voiture Fiat Lada Niva connue dans le monde. C’est dire que ce pays premier en terme de civilisation en a vu d’autre.
Il faut de ce fait raison garder ! La victoire de Giorgia Meloni était prévisible. Je suis Giorgia, je suis une femme, je suis une mère, je suis italienne, je suis chrétienne ». Ceci dit ce qu’elle va faire est de loin plus modeste que les promesses qui comme le martèle Jacques Chirac n’engagent que ceux qui y croient ». Tout un programme en quatre points. Elle assume sa condition de femme, de mère par les temps qui courent d’italienne avec naturellement la préférence nationale et enfin la religion. Cela rappelle « Dieu, famille, patrie » du maréchal Pétain en France condamné à mort puis gracié par le général de Gaulle. La marge de manœuvre du futur gouvernement sera réduite car les faits sont têtus la situation économique fait que la dette (150% du PIB) est un poids mort ; Le seul domaine où Georgia fera des avancées c’est quant elle s’attaquera aux damnés de la Terre que sont les migrants sous l’œil indifférent de l’Europe qui se glisse inexorablement dans l’intolérance.
Victoire de l’extrême droite : Un sentiment de dejà vu
Le parti post-fasciste Fratelli d’Italia, dirigé par Giorgia Meloni, est arrivé en tête aux législatives dimanche 25 septembre en Italie souvenons nous de la séquence Matteo Salvini ; « Les élections législatives (Chambre et Sénat) n’ont pas réservé de surprise : le parti de Giorgia Meloni (Fratelli d’Italia, qualifié par la presse subventionnée de néo-fasciste) est sorti en tête à 26,5%, devant le parti démocratie à 19,4%. Au final, le « centre-droit remporte 44% des suffrages. Le camouflet est cinglant pour la caste mondialisée qui perd une pièce de plus dans le puzzle européen, après la victoire des « populistes » en Suède le 15 septembre 2022. La victoire est claire et nette. L’Italie sort de la séquence mondialiste. Même si Giorgia Meloni a promis d’éviter les « sorties de route » inconsidérées, l’Italie est le premier grand pays européen à afficher un rejet aussi clair de l’idéologie ».
« Les Italiens ont envoyé un message clair en faveur d’un gouvernement de droite dirigé par Fratelli d’Italia », a déclaré Giorgia Meloni. « Nous gouvernerons pour tous les Italiens », a-t-elle promis. « Nous le ferons dans l’objectif d’unir le peuple ». Giorgia Meloni, une Romaine de 45 ans, qui jeune militante disait admirer Mussolini, est parvenue à dédiaboliser son image et à rassembler sur son nom les peurs et les colères de millions d’Italiens face à la flambée des prix, le chômage, les menaces de récession ou l’incurie des services publics. Avec ses deux alliés Salvini et Berlusconi, elle promet des baisses d’impôts, le blocage des migrants traversant la Méditerranée, ainsi qu’une politique familiale ambitieuse pour relancer la natalité dans un pays vieillissant »[1].
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a rappelé que l’UE disposait « d’instruments » pour sanctionner les États membres portant atteinte à l’État de droit et à ses valeurs communes. Ce qui a déclenché la colère de Mario Salvini. Giorgia Meloni a prévenu Bruxelles qu’elle exigerait de revoir les termes de la relation de l’Italie avec l’UE : « La fête est finie, l’Italie va commencer à défendre ses intérêts nationaux », a-t-elle mis en garde. Elle réclame notamment une réforme du pacte de stabilité et la renégociation, pour tenir compte de l’inflation, de l’aide colossale de 190 milliards d’euros octroyée par ses partenaires européens à la troisième économie de la zone euro pour se relancer après la pandémie.
« Élections italiennes : le lobby des armes de l’OTAN a gagné avec Meloni
Fabio Giuseppe Carlo Carisio écrit que la victoire était prévisible. Elle a été bien préparée. L’héroïne a été largement aidé par le lobby des armes. Sous le titre « le lobby des armes de l’OTAN a gagné avec Meloni et le parti de droite fondé par le président des industries de la défense » Il écrit : « Comme l’avaient largement prédit les sondages seule héroïne créditée par les grands médias a gagné : elle a remporté le lobby des armes de l’OTAN ! La dirigeante des Fratelli d’Italia (Frères d’Italie), a réussi à convaincre un nombre suffisant d’idiots italiens qu’elle pouvait représenter le Grand Changement alors qu’en réalité elle ne sera que la fragile héritière, et facilement victime de chantage par Bruxelles, du Premier ministre sortant Mario Draghi. Elle cultive aussi, tout comme lui, plus en apparence qu’en substance, des valeurs catholiques ».
« Aux États-Unis, le même sort politique s’est produit lorsque le vétéran du GOP (républicain) George Bush jr a soutenu le candidat démocrate Joseph Biden pour contrer Donald Trump qui montrait des signes d’intolérance lors des destitutions répétées initiées par les démocrates mais en fait construites par le 007 de la CIA, le contre-espionnage américain, au service du Nouvel Ordre Mondial en remplaçant maintenant l’État profond également à Washington. Mais ceux qui considèrent Meloni comme fasciste sont aussi myopes car ils n’ont pas compris que le lobby des armes de l’OTAN auquel elle s’est inclinée, après une vie de politicienne professionnelle depuis sa jeunesse, ne lui permettrait pas d’exprimer une tendance minimale de l’extrême droite : ce droit d’auteur politique n’est accordé qu’au régime néo-nazi du président ukrainien Volodymyr Zelensky, que la dirigeante des Frères d’Italie a répété à plusieurs reprises qu’elle avait l’intention de soutenir. C’est pourquoi la victoire attendue et à part entière de Meloni n’est pas le résultat de son génie mais celui de celui qui a fondé Fratelli d’Italia avec elle : Guido Crosetto, ancien coordinateur régional piémontais de Forza Italia, qui est devenu ces dernières années une figure de proue des projecteurs mais au centre des métiers les plus rentables du monde : le lobby des armes »[2].
L’Italie de Meloni et l’allégeance à Israël
Sur le point de devenir la première femme Premier ministre d’Italie, le journaliste Eldad Beck du journal Hayom Israël lui a posé plusieurs questions où il est surtout question d’Israêl Giorgia Meloni s’entretient avec Israël du sionisme et à la position de l’Italie en face d’Israël. Elle déclare « Les FdI sont le parti des conservateurs italiens ; nous soutenons la liberté individuelle, l’importance de la famille, la préservation des identités culturelles occidentales, européennes et italiennes. Nous avons également des liens étroits avec le Likoud, les Tories britanniques et les républicains américains. Je crois que l’existence d’Israël est vitale et je ferai tout mon possible pour investir dans une plus grande coopération entre nos pays ».
“Ceux qui, comme moi, ont remisé le fascisme dans les annales de l’histoire depuis des décennies, condamnant fermement la perte de la démocratie, les lois antijuives scandaleuses et la tragédie de la Seconde Guerre mondiale. J’ai effectué une visite officielle en Israël lorsque j’étais ministre. C’est une expérience qui a secoué ma conscience. Je retournerai certainement en Israël, bientôt j’espère. « Israël représente la seule démocratie à part entière dans le Moyen-Orient élargi, et nous défendons sans aucune réserve son droit à exister et à vivre en sécurité. Fratelli d’Italia fera tout son possible pour investir dans une plus grande coopération entre nos pays. Après tout, c’est l’attitude amicale que le centre-droit italien a toujours eu envers Israël lorsqu’il était au gouvernement ».
« Oui, et je pense aussi que l’une des manifestations les plus courantes de l’antisémitisme aujourd’hui est la propagande anti-israélienne, nous soutenons fermement la nouvelle stratégie de l’Union européenne contre l’antisémitisme. Israël est et doit continuer à être un allié crucial de l’Union européenne dans l’effort d’éradication de ce mal dans le monde. Nous soutenons les efforts visant à accroître la compréhension des jeunes étudiants de l’histoire, de la religion et de la culture juives. Cela contribuera à à la pleine acceptation des coutumes juives en Europe »[3].
« La guerre en Ukraine est non seulement une violation flagrante du droit international mais aussi une tentative de subversion de l’ordre mondial actuel au détriment de l’Occident et au profit de la Chine communiste. Pour cette raison, nous ne devons pas cesser de soutenir l’Ukraine. Poutine a malheureusement franchi une ligne rouge. « L’Italie entretient des relations économiques étroites avec l’Iran. Comment, questionne le journaliste : « à votre avis, l’Occident doit-il empêcher l’Iran de devenir une puissance nucléaire militaire et comment l’Italie peut-elle y contribuer ? » Elle répond « Les sanctions ont eu un lourd impact sur de nombreuses entreprises italiennes. En effet, nous sommes extrêmement préoccupés par le rôle de l’Iran dans la région, son rapprochement en cours avec la Russie et la Chine, son soutien continu au Hezbollah, qui continue de menacer la sécurité d’Israël. Nous avons fermement soutenu les accords d’Abraham comme un moyen de maintenir la stabilité régionale et de freiner la politique étrangère agressive de l’Iran ; nous pensons donc qu’ils doivent être davantage mis en œuvre »[3].
Concernant le déplacement de l’ambassade d’Italie à Jerusalem elle hésite : « C’est une question très sensible, sur laquelle je pense que le prochain gouvernement italien, comme tous ceux qui l’ont précédé, devra agir en synergie avec nos partenaires de l’Union européenne »[3].
L’Économie de l’Italie
Le gouvernement italien issu des élections, ne prendra ses fonctions qu’au plus tôt fin octobre, sans grande marge de manœuvre. Il devra notamment gérer la crise causée par l’inflation galopante alors que l’Italie croule déjà sous une dette représentant 150% du PIB, les experts s’accordent déjà sur la courte espérance de vie de la coalition victorieuse, un mariage de raison entre trois alliés aux ambitions concurrentes. L’Italie est un grand pays industriel à l’économie diversifiée, dont le produit intérieur brut, global ou par habitant, est comparable à ceux de pays comme la France ou la Grande-Bretagne (2067 milliards de $ en 2021). L’Italie est très tributaire des importations pour ses approvisionnements en matières premières et en énergie. Le pays dispose d’importantes ressources en hydro-électricité et en géothermie, mais a renoncé totalement à l’énergie nucléaire ».
“Les faiblesses de l’économie italienne se résument ainsi à plusieurs causes :
« Un déficit d’innovation technologique. Un chômage des jeunes et des femmes en explosion et une fuite des cerveaux, le vieillissement de la population, la dette publique : la dette L’italienne dépasse les 135%, ce qui en fait l’une des plus lourdes du monde. Une grande partie des ressources publiques sont donc absorbées dans le remboursement des intérêts de cette dette, la grande disparité régionale entre le Nord et le Sud de l’Italie »[4].
« S’y ajoute la rançon de la démocratie « L’instabilité politique : Un facteur qui plonge les marchés dans un sentiment d’incertitude délétère. Enfin comme dans tout les pays La fraude fiscale : Plus de 132 milliards de revenus Irpef ont été cachés au fisc italien les recettes touristiques étaient de 38 milliards en 2006. Les champions dans l’automobile sont connus Fiat, Lancia, Alfa Romeo, Lamborghini, Ferrari, Pagani, Maserati, Iveco les scooters Piaggio. La fusion en 2021 du groupe Fiat Chrysler Automobiles et du Groupe PSA en 2021 au groupe franco-italien Stellantis Dans L’énergie : Eni, le 5ème groupe pétrolier mondial, Enel (électricite, eau, gaz), Edison (électricité et gaz naturel), Snam (transport de gaz naturel), A2A (chauffage urbain), Gruppo Falck (énergies renouvellables), etc »[4].
« Une étude de 2014, mise à jour en octobre 2017, signée par deux économistes, Bruno Pellegrino, de l’université de Californie à Los Angeles (UCLA) et Luigi Zingales, de l’université de Chicago, a mis en avant « l’absence de méritocratie comme principale cause du problème de productivité en Italie ». Pour les deux auteurs, la gestion des firmes italiennes repose principalement sur un modèle fondé sur la loyauté plutôt que sur le mérite. Ici, loyauté signifie clientélisme, copinage et prévalence des arrangements de famille ou de clan. Ces 20 dernières années, les entreprises italiennes ont massivement sous-investi : le volume de leur investissement n’a progressé que de 40% contre 90% en France et en Allemagne et 150% en Espagne. (…) La crise de l’économie italienne est donc également une crise des élites italiennes. Autrement dit, la grande difficulté pour sortir l’économie italienne de sa situation réside dans le fait que les cadres organisateurs du pays sont conditionnés par la rente et la loyauté, à l’opposé de l’innovation et du mérite qui favorisent la croissance. L’économie italienne a d’ailleurs davantage souffert en 2020 que la moyenne des pays de la zone euro La récession a toutefois pu être relativement contenue par la résilience de l’industrie. L’Italie conserve en effet une base industrielle bien plus importante que celle de la France : la deuxième en Europe après celle de l’Allemagne. L’Italie reste un pays d’entreprise, qui peut se targuer de compter de nombreuses sociétés de premier plan dans le monde entier ».
L’énergie
L’énergie est le talent d’Achille de l’Italie qui est un pays très dépendant des importations pour son approvisionnement en énergie : En 2018, 74% de l’énergie consommée dans le pays provenait de l’étranger ; l’Italie est le 2ème importateur net d’électricité au monde en 2019, le 4ème importateur de gaz naturel en 2020 et le 8ème importateur de pétrole en 2019. Sa consommation intérieure d’énergie primaire provient en 2021 à 81,6% des énergies fossiles (gaz naturel : 41% ; pétrole : 36,9% ; charbon : 3,6%) et 18,4% des énergies renouvelables. L’Italie a cependant été pionnière dans l’exploitation de l’hydroélectricité, qui fournit 15% de son électricité en 2021, et de la géothermie (2,1% de la production d’électricité) ; elle a développé plus récemment ses autres énergies renouvelables : elle détenait en 2019, dans la production d’électricité, le 6ème rang mondial pour le solaire, le 6ème rang mondial pour la géothermie, le 14ème rang mondial pour l’éolien et le 8ème rang pour la biomasse ; au total, les énergies renouvelables ont produit 39,9% de l’électricité italienne en 2021, contre 27% en 2010. Le solaire produit 8,7% de l’électricité du pays et l’éolien 7,2%. Mais l’électricité ne couvre, en 2019, que 21,3% de la consommation finale d’énergie, qui repose pour 67,8% sur l’utilisation directe des combustibles fossiles, surtout dans les transports, le chauffage et l’industrie. Les énergies renouvelables ont fourni 15% de la consommation finale d’énergie en 2018. Les émissions de CO2 liées à l’énergie en Italie atteignaient 5,13 tonnes par habitant en 2019, supérieures de 17% à la moyenne mondiale et de 18% à celles de la France, mais inférieures de 34% à celles de l’Allemagne ».
L’Algérie un partenaire fiable qui a plus besoin de technologie que de dollars
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les autorités italiennes se sont tournées vers l’Algérie pour lui demander d’augmenter ses livraisons de gaz. Avec l’Algérie Les Italiens veulent obtenir la livraison de 10 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires, sachant qu’en 2021, l’Algérie a acheminé, via le gazoduc trans méditerranéen, un total de 22 milliards mètres cubes de cette énergie. Outre le gaz, l’Algérie et l’Italie, avait annoncé Abdelmadjid Tebboune à Rome, ont conclu un « autre accord portant sur la fourniture de l’électricité à l’Italie et à une partie de l’Europe via une ligne maritime ». « Dans le secteur des énergies renouvelables, nous avons lancé la production de panneaux solaires dans la wilaya (département) de Sidi Bel Abbes, et nous aspirons à produire ensemble de l’hydrogène vert et à l’exporter en Italie ».
« Pour sa part, le président italien, Sergio Mattarella, avait affirmé que « l’Algérie est un partenaire stratégique de l’Italie, notamment dans le domaine de l’énergie », exprimant « sa satisfaction de l’intensification de la coopération dans divers domaines ». « Le marché algérien est très important pour l’Italie », indiquant également la « coopération culturelle qui rapproche les deux pays qui partagent aussi une civilisation commune dans la région de la Méditerranée et qui sont liés par des liens historiques »[7]. L’Algérie n’est pas qu’ un marché il faut qu’il arrive à s’imposer comme un partenaire pour réussir sa transition énergétique.
L’Italie et les migrants : Le différent structurel avec la France
Giorgia Meloni pense que ce sont les migrants la cause du mal être de l’Italie. Elle veut un « blocus naval » elle veut une « mission militaire européenne » pour contrer les migrants venant de Libye et de Tunisie. « Ils laissent entrer des milliers de migrants pour que les hommes aillent vendre de la drogue et que les femmes se prostituent, moi j’ai une autre idée de la solidarité », a martelé Giorgia Meloni. « Ils », ce sont pêle-mêle les institutions européennes, les dirigeants italiens qui ne sont pas de son obédience (Mario Draghi, Enrico Letta) et les gouvernants du Maghreb qui laissent une partie de leurs populations succomber au mirage européen. Celle qui scande dans ses meetings « Je suis Giorgia, je suis une femme, je suis une mère, je suis italienne, je suis chrétienne » a tenu des discours martiaux sur le sujet, énième variation sur les tréteaux de « l’immigration zéro ».
Valérie Segond nous explique comment les relations entre la France et l’Italie connaissant des périodes tendues à propos des variables d’ajustement constituées par les migrants. Plus largement les Ialiens pensent que la France prend l’Italie de haut et n’arrête pas de donner des leçons. Elle rapporte un fait : « Le vendredi 12 octobre 2018 à Clavière sur la frontière franco-italienne, à trente minutes de marche de Montgenèvre, une camionnette de gendarmerie française est photographiée par des policiers italiens en train de débarquer deux migrants sur le territoire italien. La Farnesina, le ministère des Affaires étrangères italien, demande sur-le-champ des explications à l’ambassadeur de France, Christian Masset qui formule bien vite des regrets »[8].
« Matteo Salvini, qui tweete : « Macron qui se dit bon et généreux décharge de nuit des migrants en Italie ? Nous exigeons de Paris des réponses claires, rapides et sans équivoque la France qui « décharge des migrants comme des marchandises ». C’est la crise la plus dure et la plus profonde que l’on ait connue, l’aboutissement d’un énervement croissant des Italiens et Italiennes à l’égard de ce qui est perçu comme étant un impérialisme français. « Historiquement, ajoute Jean-Pierre Darnis, l’influence géopolitique de l’Italie n’a pas été à la hauteur de son poids économique et culturel ». « L’autre affaire qui a fortement ébranlé la confiance italienne dans la France s’appelle la Libye, cette ancienne colonie italienne sur laquelle Rome avait conservé un véritable leadership. « Sarkozy a lancé son attaque sur le régime de Kadhafi en mettant l’Italie devant le fait accompli, sans lui laisser la possibilité de s’y opposer », la France est largement tenue pour responsable des débarquements périodiques en provenance des côtes africaines, débarquements qui ont installé la question migratoire au cœur des débats politiques italiens ». L’élite intellectuelle rejette aussi la France « Le sentiment anti-français des classes populaires, a atteint les milieux cultivés »[8].
L’Europe bascule rapidement vers le nationalisme et l’intolérance
De fait, le programme est un programme de centre-droit assez classique. Dans les années 60 les vainqueurs n’envisagent même pas de sortir de l’UE ! ni de l’OTAN ! ni de l’euro ! Leurs mesures cosmétiques sont dirigés contre les migrants c’est surtout un effet d’annonce, restant au sein de l’UE. Leur arrivée au pouvoir ne changera pas grand chose ni en bien ni en mal. À part, apparemment, sur le plan verbal : i va y avoir des déclarations hystériques et fulminantes. Les faits sont têtus il ne se passera rien : l’Italie, très endettée bridée par Bruxelles a besoin des « subsides » de cette même UE. Tout le monde se souvient du printemps grec avec la gauche radicale de Tsipras obligé de passer entre les griffes caudines de Bruxelles et d’Angela Merkel qui n’avait que le nein à bouche quand il s’est agit d’aider la Grèce en perdition.
Cependant inexorablement, l’Europe penche de plus en plus vers l’extrême droite mais est ce un scoop ? Les extrêmes droits sont partout en train de travailler le corps social européen. S’ils ne sont pas partout au pouvoir ce qui le sont ont des programmes d droite voire d’extrême droite quand il s’agit des migrants. C’est donc une question de temps. Le refus du mélanoderme de l’arabe du musulman et ceci dans un contexte de récession de tarissement des matières premières avec en prime l’urgence climatique : « Il est toujours possible d’essayer de minimiser la triste nouvelle venue de la péninsule italienne en s’appuyant sur la promesse de Giorgia Meloni, cheffe de Fratelli d’Italia, de poursuivre les réformes engagées par son prédécesseur et validées par la commission européenne, ou en rappelant que sa marge de manœuvre politique est minime, compte tenu de la dépendance économique et budgétaire de son pays aux financements européens. Mais ce serait oublier l’essentiel. L’union est déjà affaiblie par les populismes d’extrême droite à l’œuvre en Pologne et en Hongrie, et par la récente victoire de l’extrême droite en Suède. C’est désormais un pays poumon du projet européen qui cède aux sirènes brunes du national-populisme ».
La France toujours s’intronise donneuse de leçon se permet de décider à en croire le journaliste qui rapporte l’état d’esprit : « Cette situation dramatique oblige la France. D’abord à peser de tout son poids avec l’Allemagne dans ce combat pour les valeurs européennes au sein des instances de l’Union. Mais elle oblige aussi Emmanuel Macron sur la scène intérieure. Si son second quinquennat ne parvenait pas à couper l’herbe sous le pied de l’extrême droite française, qui prospère en partie sur l’idée fausse que l’Europe est à l’origine de beaucoup de nos maux, c’est le cœur du moteur européen qui serait alors plus que jamais à risque. L’ensemble des forces politiques pro-européennes françaises sont bien sûr concernées. Mais le président et ses alliées le sont évidemment au premier chef[9].
Quand Giorgia Meloni buvait le thé avec le Front Polisario
Malgré la salve de diabolisation et d’injures dont elle fait l’objet Giorgia Meloni a de notre point de vue une perception franche des droits de l’Homme et des peuples à se libérer notamment de la domination. Comment comprendre ne effet sa proximité avec les leaders du Front Polisario Arrivée en tête des élections législatives du 25 septembre, la cheffe du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia a publié un livre dans lequel elle déclare son admiration pour les indépendantistes sahraouis.
« Il faut savoir que Giorgia Meloni a été pendant plusieurs années membre de la Commission parlementaire italienne de solidarité avec le peuple sahraoui. Elle a également effectué deux visites aux camps des réfugiés sahraouis. Raison pour laquelle son ascension au pouvoir interroge le régime marocain sur la mesure dans laquelle elle pourra traduire ses positions en décisions politiques. Le vent ne tourne décidément pas en faveur du Royaume chérifien. Alors que les relations entre l’Algérie et l’Italie se consolident, c’est une fervente supportrice du peuple sahraoui qui monte au pouvoir en Italie. Meloni réclame en effet depuis 2013 le droit au peuple sahraoui à la liberté et à l’autodétermination. Dans un livre publié en 2021, Giorgia Meloni a exprimé son admiration pour le peuple sahraoui, pour leur sentiment d’appartenance. Elle a expliqué que les Sahraouis ont choisi la diplomatie, bien qu’ils n’aient pas eu le choix jusqu’à présent. Le parti de Meloni, les Frères d’Italie, est aussi orienté en faveur du Front Polisario. Par conséquent, la victoire de Meloni aux législatives et sa prise de pouvoir rapprochera d’autant plus l’Italie du peuple sahraoui. Le peuple sahraoui attendra ainsi de cette nomination plus de soutien. Les relations privilégiées de l’Algérie avec l’Italie apporteront également leur pierre à l’édifice et contribuent à isoler le régime marocain ».
Conclusion : Inexorabilité d’un monde de l’intolérance
Rien de nouveau sous le soleil ! Nous allons vers “un ensauvagement” du monde pour reprendre une expression du grand écrivain Aimé Césaire ou c’est la guerre de tous contre tous. La guerre pour le contrôle du monde ne fait que commencer dans une conjoncture où l’ancien monde unipolaire veut perpétuer sa mainmise sur les peuples et ce qui reste de leur richesse. Ce qui se passe en Italie est un non événement. Ce qui est certain c’est que le monde des nations doit disparaître ou muter car il n’est pas compatible avec le mode de production cybernétique qui par nature est totalitaire. Nous allons vers cette Quatrième Révolution industrielle chère à Klaus Schwab avec son great reset, la Grande Réinitialisation du monde ; l’élite transhumaniste fera de chaque humain un numéro avec son potentiel c’est peut être cela la vraie fin de l’histoire dont parlait Francis Fukuyama le gourou du Pentagone qui est simplement celle des sociétés avec classe dominante.
L’idéal de la société ouverte et multiculturelle de l’Europe est une vue de l’esprit. L’individualisme a conduit les Européens au nationalisme et à la xénophobie, accélérant ainsi la désintégration culturelle. Dans ce climat, tout ce qui est nouveau allogène est diabolisé. Le conservatisme triomphe. La doxa occidentale a perdu son « magister moral ».
Chems Eddine Chitour
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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