La presse internationale fait des gorges chaudes des déclarations de Ramzan Kadyrov sur son canal Telegram. Pour la presse, ce qu’il faut retenir c’est que le dirigeant tchétchène a appelé l’armée russe à utiliser « des armes nucléaires de faible puissance » en Ukraine. Il s’agit comme toujours d’attiser la peur, de mobiliser l’opinion publique et la préparer au pire grâce aux deux minutes de la haine qu’avait déjà anticipées George Orwell dans 1984.
E&R étant un site sérieux, nous vous proposons notre traduction du message de Ramzan Kadyrov, laissant les lecteurs comprendre qu’il s’agit pour ce vaillant combattant de donner son avis sur certains points et proposer une stratégie plus offensive permettant pour lui d’accélérer le bon achèvement des opérations spéciales qui ont commencé ce 24 février 2022.
J’ai toujours dit : il n’y a rien de mieux que la vérité, même amère et blessante, mais la vérité. C’est la seule façon d’aller de l’avant. C’est pourquoi je ne peux pas me taire sur ce qu’il s’est passé à Krasny Liman.
Le commandant du district militaire central, le colonel-général Alexandre Pavlovitch Lapine, était chargé de la défense de ce secteur. Le même Lapine qui a reçu l’étoile de Héros de la Russie pour la prise de Lisichansk, bien qu’en fait il n’était pas à proximité. Alexandre Lapine était également subordonné aux troupes du district militaire de l’Ouest.
Le colonel-général avait déployé des combattants mobilisés de la LNR et d’autres unités dans toute la direction de Liman, mais ne leur avait pas fourni les moyens de communication, d’interaction et d’approvisionnement en munitions nécessaires. Il y a quinze jours, le major-général Akhmat, mon cher frère Apty Alaudinov, m’a informé personnellement que nos combattants pourraient devenir des cibles faciles. À mon tour, j’ai informé Valery Gerasimov, chef de l’état-major général des forces armées russes, du danger. Mais le général m’a assuré qu’il ne doutait pas du talent militaire d’Alexandre Lapine et qu’il ne considérait pas comme possible une retraite à Krasny Liman et dans ses environs.
Une semaine plus tard, Alexandre Lapine déplace son quartier général à Starobelsk, à une centaine de kilomètres de ses subordonnés, tandis que lui-même se trouve à Louhansk. Comment est-il possible de gérer rapidement les unités lorsqu’elles se trouvent à 150 kilomètres de distance ? En raison d’un manque de logistique militaire de base, nous avons aujourd’hui abandonné plusieurs colonies et une grande partie du territoire.
Ce n’est pas qu’Alexandre Lapine soit médiocre qui est dommage. Mais qu’il soit couvert par ses supérieurs de l’état-major. S’il n’en tenait qu’à moi, j’aurais rétrogradé Alexandre Lapine au rang de simple soldat, je l’aurais privé de ses récompenses et je l’aurais envoyé au front pour laver sa honte, le fusil à la main.
Le népotisme de l’armée ne servira à rien. L’armée doit nommer des commandants qui sont des hommes de caractère, courageux et dotés de principes, qui se soucient de leurs hommes, qui se battent pour leurs soldats, qui savent que leurs subordonnés ne doivent pas être laissés sans aide ni soutien. Le népotisme n’a pas sa place dans l’armée, surtout en période difficile.
On était à court de ressources pour Izyum ? Déjà à l’époque, j’avais dit : tirez sur la concentration militaire de l’ennemi à Izyum capturée par les nazis, d’autant plus que notre artillerie avait cette capacité à l’époque. En une seule fois, nous en finirions avec les principaux satanistes et fascistes. Nous devons mener à bien l’opération spéciale dans le plein sens du terme, et ne pas s’amuser. Utilisez toutes les opportunités et toutes les armes pour défendre NOTRE territoire. Donetsk est toujours bombardée. Les habitants des quatre territoires annexés veulent être protégés.
Je ne sais pas ce que le ministère de la Défense rapporte au commandant en chef suprême, mais à mon avis, nous devons prendre des mesures plus radicales, allant jusqu’à déclarer la loi martiale dans les territoires frontaliers et à utiliser des armes nucléaires de faible puissance. Il n’est pas nécessaire de prendre chaque décision en considérant la communauté américano-occidentale – elle a déjà dit et fait beaucoup de choses contre nous.
Hier, il y avait un défilé à Izyum, aujourd’hui un drapeau à Liman, et demain quoi ?
Tout irait bien si ce n’était pas si grave.
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