Les médias israéliens admettent que les menaces du Secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, dissuadent Israël d’extraire du gaz.
Source : Al Mayadeen English, le 22 septembre 2022
Traduction : lecridespeuples.fr
Les médias israéliens ont rapporté qu’ « Israël s’est abaissé au niveau le plus bas en négociant avec le Liban sur les frontières maritimes sous la menace », ajoutant que le Secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah « a mis un pistolet sur la tempe [d’Israël] ».
Dans le même contexte, l’ancien ambassadeur d’Israël aux Nations unies Danny Danon a déclaré, cité par la chaîne israélienne 13, qu’ « Israël est sur le point de signer un accord odieux [sur la ligne de démarcation des frontières maritimes] sans aucun débat à la Knesset ou au gouvernement. »
Danon a ajouté que « Nasrallah a prouvé qu’il pouvait forcer Israël à faire marche arrière », notant qu’ « un nouveau gouvernement doit gérer cet accord. »
Auparavant, le Secrétaire général du Hezbollah avait averti que « si le Liban n’obtient pas les droits demandés par l’État libanais, nous nous dirigeons vers une escalade », assurant que l’issue des négociations sur l’accord nucléaire iranien n’aurait aucune incidence sur les actions du Parti de Dieu.
Nasrallah a souligné que « le Liban doit se concentrer sur Karish et la frontière [maritime] libanaise, ainsi que sur le médiateur américain qui continue à perdre du temps alors que le temps presse. »
Le 9 août, Nasrallah a averti que toute tentative de pillage des richesses du Liban sera déjouée, indiquant que son Parti attend la réponse de l’ennemi israélien aux exigences du Liban concernant la démarcation de la frontière.
Les remarques de Danon interviennent alors que les médias israéliens ont récemment rapporté qu’un accord avec le Liban est très proche après qu’Israël a accepté que le champ de Cana soit entièrement contrôlé par le Liban, en échange de la totalité du champ de Karish.
De même, le Président libanais Michel Aoun a confirmé que les négociations relatives à la démarcation de la frontière maritime avec Israël sont dans leur phase finale.
Les médias israéliens ont récemment déclaré qu’ « Israël écoute les menaces de Nasrallah et retarde l’extraction du gaz sous des prétextes techniques. »
« Lapid dit qu’il veut un accord signé, mais actuellement il semble qu’Israël écoute les menaces de Nasrallah et ne procède pas à l’extraction du gaz malgré l’annonce [que l’extraction commencerait en septembre] », a déclaré le correspondant Udi Segal.
A son tour, Zvi Yehezkeli, analyste des affaires arabes à la chaîne israélienne 13 a déclaré : « C’est ainsi que je lis cette annonce du Premier ministre Lapid… A mon avis, la non-extraction [du gaz] n’est pas due à des raisons techniques, et la menace de Nasrallah affecte Israël, car elle reporte l’extraction sous des prétextes techniques. »
Il a ajouté : « Oui, Israël voulait l’extraction et un accord, mais cela ne s’est pas produit, et Israël utilise maintenant ses contacts pour accélérer l’accord, mais la menace de Nasrallah dissuade Israël. »
L’ancien Premier ministre d’occupation israélien Benjamin Netanyahou a critiqué mardi son rival politique, le Premier ministre israélien Yair Lapid, affirmant que ce dernier a reculé suite aux menaces du Secrétaire général du Hezbollah.
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Pour rappel, voici les menaces de Nasrallah dans son discours du 13 juillet 2022 :
Je déclare à l’ennemi ce soir : qu’il ne se trompe pas dans ses calculs. Que les Américains et Hochstein ne se moquent pas des Libanais et n’essaient pas de les duper. Les Libanais ne se laisseront pas duper. Le message des drones [envoyés par le Hezbollah au-dessus de la plateforme d’extraction de Karish, et abattus avec difficulté par l’aviation & la marine israéliennes] n’est qu’un début, un début modeste (qui ne donne qu’un petit aperçu) de tout ce que nous pouvons faire. Si les choses tournent mal, nous ne nous contenterons pas de cibler Karish. Nous sommes à l’anniversaire de la guerre de 2006, donc enregistrez la nouvelle équation : Karish, au-delà de Karish et bien au-delà de Karish [référence à l’équation de 2006 promettant de frapper « Haïfa, au-delà de Haïfa et bien au-delà de Haïfa »]. Aujourd’hui, j’ai demandé aux frères concernés au sein du Hezbollah de me présenter la liste de tout ce qui se trouve face aux côtes palestiniennes. Nous recensons et suivons de près (l’activité de) tous les champs (pétrolifères et gaziers), de tous les puits de pétrole, de toutes les plateformes maritimes, dont nous connaissons les noms, l’activité, l’état opérationnel ou non, lesquelles sont encore en phase de prospection, etc. Tous ces détails sont en notre possession. Si vous voulez continuer à étouffer le Liban, je ne parle plus seulement de l’équation de Karish : la question est beaucoup plus vaste pour nous. Si vous voulez continuer à imposer l’équation selon laquelle il est interdit au Liban de sortir de la crise en exploitant ses ressources naturelles en gaz et en pétrole, personne ne pourra extraire de gaz ou de pétrole, et personne ne pourra vendre de gaz ou de pétrole. D’accord ? Vous avez compris ou je dois me répéter, comme on dit ? Et ce quelles que soient les conséquences.
O peuple libanais, nous sommes arrivés au bout de la piste. Nous sommes arrivés au bout de la piste. Quiconque vous promet quelque chose d’autre, qu’il explique ce qu’il promet (pour sauver le Liban). Qu’est-ce qu’il promet ? Qui va sauver le Liban ? Ils ne veulent même pas vous donner une heure (supplémentaire) d’électricité ! Alors qu’une simple signature des Américains suffirait, ils n’ont rien d’autre à faire et ne perdraient pas un sou. Mais ils veulent que ce pays s’effondre, qu’il soit en proie à la famine, qu’il cède et renonce à ses droits, qu’il soit leur esclave. Mais c’est impossible. Quiconque veut être un esclave, grand bien lui en fasse. Mais ce n’est pas à celui qui veut être libre de céder. Dans tout peuple, dans tout pays, dans toute nation, dans tout Etat, l’homme doit fondamentalement avoir de la souveraineté, de la liberté, de l’indépendance, il doit jouir de ses ressources naturelles qui vont sauver son peuple de l’ignorance, de l’analphabétisme, de la maladie, de la faim… Telle est la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui.
Il y a des gens qui veulent que le peuple libanais meure de faim et s’entretue devant les boulangeries, les stations d’essence, qu’on s’entretue pour pouvoir manger une bouchée de pain, car la livre libanaise n’a plus aucune valeur, de même que les salaires. Il y a des gens qui veulent détruire ce pays. Mais non (nous ne les laisserons pas faire) ! Je le dis ce soir en toute franchise, si le choix est que le Liban ne soit pas aidé —et la voie naturelle pour l’aider est sa richesse en hydrocarbures—, et que le Liban soit poussé vers l’effondrement, la famine, le peuple qui s’entretue, non, non, non, non (jamais nous ne le permettrons). La guerre est plus digne, beaucoup plus digne. Que ce soit la menace de guerre, ou même la guerre réelle ! C’est beaucoup plus digne et beaucoup plus noble ! La première voie, qui consiste à laisser les choses continuer vers l’effondrement, l’anarchie et les gens qui s’entretuent à cause de la faim, n’a aucun horizon. Elle n’a aucune issue. Mais la guerre a un horizon. Si nous décidons d’aller vers la guerre, il y a une issue. Cela peut amener l’ennemi à se soumettre (à nos demandes). Peut-être qu’il se soumettra avant la guerre, peut-être qu’il se soumettre au début de la guerre, peut-être au milieu, peut-être à la fin ! Il se soumettra et on imposera nos conditions, et on gagnera des centaines de milliards de dollars (en vendant nos hydrocarbures), ce qui sauvera le pays ! Et quiconque meurt dans une telle guerre mourra en martyr. C’est mieux que de mourir à cause d’une bagarre à la boulangerie, à la station d’essence, dans un vol de mobylette ou autre.
Lire la traduction intégrale de ce discours ici : Nasrallah : si le Liban ne peut pas exploiter ses hydrocarbures, nous paralyserons l’industrie israélienne
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