Notes sur ‘Ukrisis’ et l’isolationnisme-USA

Notes sur ‘Ukrisis’ et l’isolationnisme-USA

Notes sur ‘Ukrisis’ et l’isolationnisme-USA

• RapSit-USA2022. • Quelques observations sur la situation aux USA par rapport à la situation ukrainienne, depuis les décisions prises par la Russie (référendums, etc.) hier et avant-hier. • On constate, aussi bien par la seule perception du lecteur s’aventurant hors des poubelles (New York ‘Times’ et Washington ‘Post’) que par des sondages & autres qu’il existe  un courant puissant qui commence à trouver les factures zélenkiennes un peu trop salées, surtout lorsqu’on voit les choses coûteuses qu’il y a à faire aux USA. • Sans parler du reste, par exemple le spectre d’un affrontement nucléaire “pour ça”… • Les élections du 8 novembre pourraient être bien décisives pour cette question qui est finalement l’une des poutres-maîtresses de la crise. • Les démocrates n’ignorent pas que Trump, qui pèse de tout son poids, a une consigne précise : « Ses lieutenants chargés de diffuser le message en ligne ne cessent de botter le cul de l’aide à l'Ukraine », dit le sénateur démocrate Murphy. • Si vous ne le connaissez pas, vous allez adorer :  l’isolationnisme yankee

22 septembre 2022 (14H25) – Est-ce qu’on appelait la chose, en d’autres temps moins obtus, moins stupides, moins aveugles, et moins noyés sous l’avalanche d’une narrative propagandiste suicidaire, du nom de un “découplage” ? Ou bien est-ce qu’au fond d’eux-mêmes, les Européens se fichent en bonne part d’intervenir en Ukraine comme font soi-disant en leur nom leurs gouvernements et les “autorités” européennes et milliardaires-privées, et partageraient-ils un sentiment similaire à celui qu’on commence à distinguer Outre-Atlantique ? Quoi qu’il en soi, on constate en majorité un désintérêt, voire une hostilité latente comme des sentiments majoritaires des citoyens US vis-à-vis d’un engagement en Ukraine. Cela pourrait compter pour les ‘midterms’.

Cette attitude est généralement défini comme approximativement “isolationniste”, terme quasiment inventé pour les USA. Il y a deux “isolationnismes” historiquement, selon la classification qu’en faisait l’historien Lucien Romier  en 1925 dans ‘Qui sera le maître ? L’Europe ou l’Amérique’. (Les psychologies n’ont pas changé, surtout aux USA, et la critique historique des USA était il y a un siècle bien plus libre de tout “politiquement correct” et proaméricanisme hystérique, et donc bien plus lucide qu’aujourd’hui : Romier vaut donc, même accusé de sympathies maréchalistes pendant la guerre, mille fois ‘Le Monde’ et un million de fois une dizaine de BHL.) :

• Un “isolationnisme heureux”, d’une Amérique pleine de ressources propres, d’argent à investir, et qui se développe seule, sur sa propre puissance, en interdisant tout interférence extérieure visant à profiter de la prospérité US. (Isolationnisme qui s’affirma essentiellement après la Guerre de Sécession, au temps du “capitalisme sauvage”.)

• Un “isolationnisme contraint”, car une mauvaise situation intérieure recommande de s’enfermer comme une forteresse pour repousser une concurrence extérieure et un affaiblissement d’une puissance déjà réduite et en dynamique d’effondrement. (Les USA pratiquèrent ce type d’isolationnisme durant la Grande Dépression, ce que nombre d’économistes ultra-libéraux leur reprochent aujourd’hui, – ‘politiquement-correct’ oblige, puisque l’idée isolationnisme-protectionnisme est devenu anathème.)

On notera qu’on ne parle pas ici des théories économiques mais des attitudes psychologiques, avec effets sur les comportements des politiciens nécessairement démagogues et à l’écoute de leur électorat, et éventuellement sur la politique si les courants populaires sont assez forts. C’est dire s’il faut tenir compte de cette attitude, – si elle existe effectivement, – pour les prochaines élections dans moins de sept semaines.

Les sondages au galop

… Et justement, les sondages confirment ces tendances qui vont d’une majorité, soit indifférente, soit hostile vis-à-vis d’un engagement dans la crise/la guerre ukrainiennes. D’une façon plus générale, ces sondages montrent l’indifférence hostile, ou l’hostilité tout court d’une majorité pour des engagements outremer en général pour défendre/répandre la démocratie. (On les comprendra d’autant mieux et paradoxalement lorsqu’on sait ce que ces citoyens américains pensent de la démocratie en-soi, c’est-à-dire ‘at-home’, notamment au travers de leur extraordinaire hostilité à l’égard d’au moins deux vecteurs principaux de cette “démocratie”, les politiciens et la presseSystème.)

ZeroHedge.com’ nous donne des précisions sur deux sondages. Ils doivent sans doute venir d’instituts plutôt conservateurs, voire populistes ou libertariens ; mais c’est justement eux, – conservateurs, populistes, libertariens, – qui nous intéressent car c’est d’eux que l’on attend des changements importants au Congrès, contre l’actuelle et douteuse majorité démocrate-progressiste.

« Deux nouveaux sondages réalisés par Morning Consult et Concerned Veterans for America montrent qu'au moins une pluralité d'Américains sont fatigués de l'interventionnisme. Les résultats montrent que deux fois plus d'Américains veulent envoyer moins d'aide à l'Ukraine que ceux qui soutiennent l'envoi de plus d'aide. Par ailleurs, seuls 17% des Américains sont préoccupés par la défense de la démocratie dans le monde. 

» Le sondage a demandé aux Américains leur avis sur les défis les plus urgents du pays en matière de politique étrangère. Seuls 17% des répondants ont déclaré aux sondeurs que “la défense de la démocratie dans le monde” était l'une de leurs cinq principales préoccupations, se plaçant au 11e rang derrière la drogue, le climat, l'immigration, le terrorisme et la crise économique. 

» Ce sondage a été appuyé par un autre réalisé par ‘Concerned Veterans for America’, selon lequel les citoyens américains ne souhaitent pas une implication accrue en Ukraine :

»“Seuls 15% du public américain sont favorables à l'envoi d'une aide militaire et financière plus importante à l'Ukraine que celle des pays européens riches, avec presque deux fois plus de personnes (34 %) souhaitant envoyer moins d'aide”, écrit CVA. […]

» Le sondage montre que les Américains sont fermement opposés à une intervention militaire en Ukraine. Plus de 55% des personnes interrogées s'opposent à une intervention militaire américaine directe, tandis que seulement 14% d'entre elles sont favorables à une guerre pour Kiev. Les résultats pour l'Ukraine sont similaires à ceux des Américains qui souhaitent un rôle réduit dans le monde, avec 42% des personnes interrogées qui disent vouloir un rôle réduit et seulement 7% qui soutiennent une plus grande intervention. »

La crainte du nucléaire

Un autre point remarquable parce qu’il montre que le complexe de sécurité nationale US et même le bloc-BAO se trouvent brusquement placé en position d’accommodement rhétorique, c’est une suite de déclarations tendant à repousser toute possibilité d’affrontement direct avec la Russie, avec sa dimension nucléaire, d’abord selon l’affirmation de la narrative commune : “Nous ne sommes pas en guerre avec la Russie, oh non pas du tout, quant au nucléaire c’est impensable”. Malgré de nombreux commentaires narquois et irresponsables concernant le discours de poutine, c’est pour nous le signe qu’on prend, au plus haut niveau des directions militaires et de sécuriuté, très au sérieux la nouvelle posture russe et qu’on tente de l’apaiser.

On trouve plusieurs points de communication pour dire exactement la même chose, avec un ensemble presque émouvant, et selon une interprétation quasiment symphoniques.

• Le directeur de la communication stratégique de la Maison-Blanche, l’amiral Kirby, a pris des précautions et émis des apaisements de langage vis-à-vis de la Russie, sur la question nucléaire.

« S’adressant à ABC News mercredi, le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, a déclaré : “Nous devons toujours prendre ce genre de rhétorique au sérieux”, mais a condamné la référence de Poutine à l'utilisation d'armes nucléaires, ajoutant que “c'est une rhétorique irresponsable pour une puissance nucléaire de parler de cette façon”.

» Kirby a déclaré que Washington suivait la situation “du mieux qu'elle pouvait”, mais a noté que rien n’indiquait que la Russie avait modifié sa position stratégique et que les États-Unis ne voyaient actuellement aucun besoin d'ajuster la leur. »

• Du côté de l’OTAN civile, les consignes sont également suivies avec précision, toujours dans le même sens de prendre avec des pincettes aimables et une certaine sévérité professorale la question de l’armement nucléaire. C’est Soltenberg, secrétaire général et philosophe, qui parle de ces choses :

» “C’est une rhétorique nucléaire dangereuse et imprudente", a-t-il déclaré à Alessandra Galloni, rédactrice en chef de Reuters, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York. “[Poutine] sait très bien qu'une guerre nucléaire ne devrait jamais être menée et ne peut être gagnée et qu'elle aura des conséquences sans précédent pour la Russie”, a-t-il ajouté, faisant référence au président russe Vladimir Poutine. […]

» “Jusqu’à présent, nous ne constatons aucun changement dans le dispositif nucléaire” de la Russie, a-t-il ajouté, mais l'OTAN “suit de très près” si cela change… »

• Les militaires de l’OTAN sont également au garde-à-vous (toujours les consignes) et ouvrent de grands yeux étonnés et même attristés lorsqu’on évoque devant eux l’idée qu’ils seraient en guerre contre la Russie… Ainsi du président du Comité Militaire de l'OTAN, Robert Bauer.

« Lors d'une interview accordée au radiodiffuseur public estonien ERR, il a été demandé à M. Bauer si les aides massives que l'Ukraine reçoit de l'OTAN signifient que l'alliance est “au moins partiellement” en guerre contre la Russie. Bauer a rejeté cette idée.

» “L'OTAN n’est pas en guerre contre la Russie. Je dois le dire très clairement”, a-t-il déclaré, tout en ajoutant que ce serait le cas si Moscou attaquait l’un des membres de l’alliance. »

• … Et l’Union Européenne pas moins que les autres : elle n’est pas en guerre contre la Russie, non ! (Avec quoi d’ailleurs ? Passons…) Le Premier Ministre espagnol avait pourtant dit que l’UE était en guerre contre la Russie après l’annonce des référendums, mais non il y a erreur, que diable !

« Lors d'une conférence de presse, on a demandé au [porte-parole de la politique étrangère de l'UE], Peter Stano, si l'UE était en état de guerre avec la Russie, étant donné qu'auparavant Vladimir Poutine avait affirmé que la Russie faisait face à “toute la machine militaire occidentale” en Ukraine. Le porte-parole de la politique étrangère a répondu par la négative.

» “Bien sûr, nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Nous soutenons la lutte légitime et justifiée de l'Ukraine pour défendre son peuple et son territoire”, a-t-il déclaré, ajoutant que Kiev se protège non seulement elle-même, mais aussi les valeurs démocratiques européennes. »

• Et Zelenski, on allait l’oublier ! Même Zelenski qui nous confirme la chose, au niveau nucléaire, non non pas de guerre nucléaire avec la Russie, c’est clair ? Car lui, il sait presque de sûre voyance, tout en n’étant pas dans l’esprit de Poutine, que la Russie n’utilisera pas d’arme nucléaire… Pour un peu, il ajouterait que Poutine est un homme raisonnable, donc il n’utilisera pas le nucléaire ça c’est sûr ou presque…

«  Zelenski a déclaré qu'il “ne croit pas” que Moscou puisse recourir à l'option nucléaire dans le conflit qui l'oppose à son pays, a-t-il déclaré mercredi au tabloïd allemand Bild. […]

» “Je ne crois pas qu'il [le président russe Vladimir Poutine] utilisera ces armes”, a déclaré Zelenski à Bild lorsqu'il a été interrogé sur une éventuelle frappe nucléaire contre sa nation.

» “Il y a des risques”, a-t-il toutefois déclaré à Bild, arguant qu'il “ne peut pas entrer” dans la tête de Poutine. »

Tout cela est donc dit de concert, et nous gagerions, c’est une hypothèse, que le chef d’orchestre est bien là où il se trouve. Il s’agit d’abord d’exprimer que le Pentagone, dont on sait la prudence malgré son zèle en augmentation pour armer l’Ukraine, ne tient absolument pas à aller jusqu’à seulement l’idée d’une aventure de cette sorte (le nucléaire), – cela pour le fond. Il s’agit également, et cela dans le chef du parti démocrate relayé par le président demandant à son directeur de la communication et ses diverses marionnettes de bien insister sur la vilenie d’une guerre nucléaire, pour enlever de l’idée du public que la direction politique US actuelle, et donc le parti démocrate, est en train de favoriser le risque d’une telle aventure.

On comprend donc ici l’importance de l’aspect intérieur, auprès d’un public que l’on sent isolationniste, peu goûteux pour des aventures militaires, surtout celles qui coûtent beaucoup d’argent ( ‘Ukrisis’ a désintégré tous les précédents records dans une sorte d’ivresse idéologique plutôt inquiétante), – et que l’on imagine absolument effaré jusqu’à envisager des révoltes si l’on envisageait une aventure nucléaire.

Désintérêt pour ‘Ukrisis

Un autre constat que nous faisons, de façon plus personnelle, – mais en fait, en restant complètement dans le domaine professionnel, simplement rien de commun avec la presseSystème, – c’est le comportement de la presse “d’opinion” et “influenceuse”, la “presse-samizdat’ comme nous la nommons également, notamment et surtout auprès des conservateurs-populistes. Nous laissons de côté la presseSystème, principalement les poids lourds (NYT, WaPo, etc.), qui font un “service minimum” d’articles sur ‘Ukrisis’, dont l’un ou l’autre échappe de temps en temps à la narrative en se référant à des données complètement différentes de celles qu’exige le Système, – cela beaucoup plus souvent qu’en Europe pour cette presseSystème qui est, sur notre continent, totalement enfermée dans l’ignominie de la sottise et de la soumission.

Cette presse plutôt alternative et indépendante est pourtant notablement sinon viscéralement antirusse, – relique indestructible d’un anticommunisme basique et hors de toute tentative de raisonnement, mais qui n’entache pas tous les raisonnements et prend de moins en moins de place dans les esprits. Le fait est que le conflit en Ukraine ne l’intéresse guère, suivant sinon précédant en cela son public. (Voir le nombre extrêmement réduit d’informations sur ‘Ukrisis’, par exemple sur ‘ZeroHedge.com’, sur ‘RedState.com’, etc.) Tous ces moyens d’information sont focalisés sur les conflits internes, les crises du wokenisme, de l’immigration, des affrontements sociétaux, éventuellement le “socialisme/communisme intérieur”, etc. L’ennemi, c’est Biden et les démocrates, et non Poutine et la Russie.

On a là une précieuse information sur l’aspect dynamique des positions du grand public américain, conservateur et populiste, et même dans certains cas chez les indépendants. La rhétorique Trump va d’ailleurs dans ce sens : il n’approuve évidemment pas Poutine et son attaque de l’Ukraine, mais il l’ignore en partie, et lorsqu’il en parle c’est pour dire “Avec moi, il n’y aurait pas de guerre et donc pas d’argent dépensé, je me serais arrangé pour cela”. Trump est purement isolationniste par réalisme électoral et populiste même s’il est un moderne et si certains peuvent trouver en lui bien des traits de globaliste avec ses tendances mercantilistes. C’est donc dans ce sens que va son influence, qui est très grande, notamment auprès des candidats républicains à la Chambre des représentants où le principal de ses efforts a été porté.

Les républicains traîtres à Zelenski ?

D’où l’intérêt que nous apportons à une interview du sénateur démocrate Chris Murphy, dans le New York ‘Times’. Bien entendu, RT.com ne s’est pas privé d’en faire rapport, parce que Murphy avertit qu’en cas de victoire significative du GOP  (les républicains) en novembre prochain, l’aide US à Zelenski peut se trouver rognée, voire abandonnée purement et simplement, et idem pour le soutien politique.

Il faut lire ces déclarations et les placer dans l’optique de la haine qui marque les relations essentielles entre les deux partis, – démocrates et républicains, – et les divers faux-nez et autres complots que les démocrates ne cessent de fabriquer à partir de la matrice-bidon que fut le scandaleux ‘Russiagate’. Rien, absolument rien dans tout cela ne laisse présager un arrangement, un rapprochement entre les deux partis sur la question de l’Ukraine ; ce sera exactement le contraire, un motif de haine de plus, qui poussera encore plus vers les extrêmes, et pour les républicains cela signifie une haine grandissante (transfert habituel) pour les zélenskistes comme pompe à $milliards… Sans oublier l’inimitié personnelle entre Trump et Zelenski : d’abord “amis” lorsque Trump jonglais avec les sanctions, devenus adversaires lorsque les démocrates ont récupéré Zelenski.

« Si les républicains du Sénat semblent favorables au programme d'aide, Murphy note que les membres du GOP à la Chambre sont plus redevables à l'ancien président américain Donald Trump, qui s'est opposé à plusieurs reprises à l'envoi de milliards de dollars d'aide militaire à Kiev.

» “Ses lieutenants chargés de diffuser le message en ligne ne cessent de botter le cul de l’aide à l'Ukraine”, a déclaré le démocrate. 

» De nombreux républicains de la Chambre des représentants se sont publiquement opposés à l’envoi d’une aide militaire à l'Ukraine, insistant sur le fait que l'argent est nécessaire pour résoudre des problèmes urgents dans leur pays. Murphy, cependant, rejette cette explication et affirme que de nombreux républicains sympathisent simplement avec la Russie.

» “L'aile MAGA [trumpistes] du parti, qui est l'aile dominante, dit et pense beaucoup de choses louangeuses à l’égard de Poutine.

» Le sénateur a conclu en disant que les Ukrainiens font de “sérieux progrès” et a averti que si les Républicains gagnent la Chambre des représentants et coupent les fonds à Kiev, cela pourrait avoir “des impacts potentiellement catastrophiques” sur le moral des Ukrainiens et leur “capacité à mener le combat”.

» Les commentaires de Murphy interviennent avant les élections de mi-mandat du 8 novembre, où les 435 sièges de la Chambre des représentants et 35 des 100 sièges du Sénat américain seront en jeu. 

» Les démocrates, qui détiennent une majorité de cinq sièges à la Chambre des représentants et un partage 50-50 au Sénat, risquent fort de perdre le contrôle du Congrès, car les sondages indiquent que de nombreux Américains sont mécontents de la gestion de la pandémie de Covid, de l'inflation et des crises du carburant par le parti, et plus particulièrement par Joe Biden.

» Alors que la cote de popularité de Joe Biden est passée de 36% à 45% depuis juillet, le parti républicain devrait néanmoins reprendre le contrôle de la Chambre des représentants, et certains prédisent qu'il pourrait même s'emparer du Sénat. »

Haine et confusion, c’est-à-dire isolationnisme ?

Comme d’habitude depuis un certain nombre d’années, la confusion est la marque de l’évolution politique aux USA, tandis que les haines réciproques des deux bases des deux partis en sont le fondement. Ainsi, la prévision de la victoire républicaine en novembre est actuellement contestée par les démocrates en fonction de certains sondages qui montrent une remontée de Biden.

Mais ces sondages sont dénoncés comme orientés par les démocrates, comme d’autres sont dénoncés comme orientés par les populistes. On peut alors considérer que ces deux orientations contraires s’annulent pour retrouver l’opposition fondamentale entre les deux bases. Il reste à voir ce que représentent ces deux blocs en nombre de voix, tandis que le climat général continue à se détériorer comme le montre un autre sondage, considéré (Yahoo News/YouGov) comme plus “objectif”, – ce qui favoriserait plutôt les républicains :

« Plus de 60% des Américains pensent que leur pays est aujourd'hui “sur la mauvaise voie”, selon une nouvelle enquête de Yahoo News et YouGov. Le sondage a été réalisé du 2 au 6 septembre et ses résultats ont été publiés le 7 septembre.  

» Sur les 1 634 adultes américains interrogés, seuls 25% ont déclaré que les choses dans le pays allaient “généralement dans la bonne direction”, tandis qu'un nombre impressionnant de 63% ont affirmé le contraire et que 12% ont déclaré être incertains. 

» Même parmi les démocrates interrogés, moins de la moitié, – 48%, – sont satisfaits de la façon dont les choses se passent, tandis que seulement 9% des républicains sont de cet avis. »

Un point de vue raisonnable semblerait être alors, dans ce climat de mécontentement et de confusion généraux affectant la situation intérieure, que la crise ‘Ukrisis’ n’a en rien affecté la perception des votants. Dans ce cadre, l’hypothèse n’est pas déplacée, selon laquelle l’aide US pour l’Ukraine (perçue comme se faisant au détriment des besoins intérieurs) sera victime de la colère des électeurs, surtout à la Chambre toujours beaucoup plus proche des sentiments populistes. De même, un tournant isolationniste constitue une perspective très acceptable, comme les USA nous ont souvent habitués dans cette sorte de circonstances.

Cela revient à notre appréciation générale :
1) les élections du 8 novembre auront une grande importance pour la suite des événements en Europe, autour du conflit en Ukraine ;
2) même après ces élections et quels que soient les élections, le climat de confusion devrait s’amplifier alors qu’on passerait directement à la pré-campagne présidentielle, et là aussi les dépenses extérieures(dont l’Ukraine) constituent un argument de choix pour la bataille intérieure.

Source: Lire l'article complet de Dedefensa.org

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« La crisologie de notre temps » • Nous estimons que la situation de la politique générale et des relations internationales, autant que celle des psychologies et des esprits, est devenue entièrement crisique. • La “crise” est aujourd’hui substance et essence même du monde, et c’est elle qui doit constituer l’objet de notre attention constante, de notre analyse et de notre intuition. • Dans l’esprit de la chose, elle doit figurer avec le nom du site, comme devise pour donner tout son sens à ce nom.

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