La haine de nos ennemis nous honore !
Et pourtant, on en a eu d’imbéciles qui nous ont persécutés, torturés, censurés, assassinés, exilés, moqués ! Mais nous sommes toujours là ! Nous pouvons bien le dire : nous sommes pratiquement le seul mouvement, aussi polymorphe que cela puisse l’être, qui a été attaqué pratiquement par tous les autres. Nous sommes le point de convergence des haines, les seuls qui mettent d’accord tous les autres ! Nous proclamons la paix en attirant les haines !
Quand nous étions en Allemagne, la très pourrie République de Weimar, Empire bourgeois expert en inflation et vente à la découpe de l’économie nationale, nous persécuta. Puis vint le Petit Moustachu, qui fut socialiste le temps de prendre le pouvoir et entuber son peuple. Ah celui-là, il ne plaisantait pas, il nous faisait tuer et c’est tout !
Il y eut l’URSS aussi, avec l’autre moustachu, le Grand Moustachu, qui avait fait le socialisme en un seul pays et n’avait pas dissout frontières et peuples en un magma insipide, mais qui nous trouvait excessivement nationalistes. Ou trop beaux pour finir vieux et laids en une kommounalka, allez savoir. L’autre, le Petites Moustaches & Barbichette à Pointe, avait voulu faire cela (dissoudre les frontières, pas crever en une kommounalka), et il se retrouva avec un piolet enfoncé dans son crâne si génial et con. Bref, on n’échappe pas au destin que les Dieux ont choisi pour nous : piolet pour lui, goulag pour nous.
On a un peu bricolé en Italie aussi, dans l’après-guerre, quand tout le monde nous prenait pour des cons marginaux alors qu’il y avait un paquet de pays dans le monde qui faisaient des révolutions au nom de la patrie et du socialisme, un peu comme nous autres. En Italie, c’était un peu le bordel, comme d’hab… les types écrivaient des brochures et des articles où ils tentaient de faire une synthèse entre les extrêmes. C’est-à-dire mettre ensemble les nazis, qui nous avaient fait goûter de leurs camps de concentration, et les soviétiques, qui nous avaient foutus au goulag, et les maoïstes, qui ne nous connaissaient même pas. Drôle de tentative que de fusionner nos pires tortionnaires ! L’intention était bonne, mais ce n’était pas la bonne voie non plus…
La bonne voie, c’était, c’est et sera celle du dépassement. C’est pour cela qu’on nous attaque de partout. La gauche, parce que nous sommes nationalistes. La droite, parce que nous sommes socialistes. Le centre, parce que nous sommes anticapitalistes. Les féministes, parce que nous sommes pour les valeurs viriles. Les virilistes, parce que nous sommes pour l’émancipation de la femme et la libération de sa féminité.
Alors, on nous appelle rouge-bruns, national-communistes, nazbol, nationaux-bolcheviks, nationalistes de gauche, gauchistes de droite, nazi-maoïstes… il fallait bien utiliser les mots-clés qui, en un réflexe pavlovien, fait aboyer les chiens du système ! Peu importe – on a assumé les insultes et les épithètes de jadis et nous le ferons encore aujourd’hui ! Alors, ce sera nationaux-bolcheviks !
L’essentiel, n’est guère la désignation précise dans laquelle ils tentent de nous enfermer, mais bien celui de dynamiter les constructions artificielles et clivantes qui rendent si misérable leur monde. A leurs mots-clés, nous opposons nos idées-forces !
Nos idées-forces
Gardons donc l’épithète la plus célèbre qu’on nous a filée, celui de nationaux-bolcheviks. Car oui, nous voulons le socialisme en un seul pays, socialisme adapté à chaque contexte, et un Etat fort, gage d’indépendance. Nous le savons : là où le Capital domine, il n’y a ni liberté ni indépendance.
Nous sommes nationalistes, mais pas chauvins, car nous reconnaissons le droit aux peuples de cultiver leurs spécificités, sans devoir forcément déterminer des hiérarchies. Nous sommes socialistes, mais sans réduire les êtres humains à leur dimension matérialiste, notamment économiste. Nous aspirons à un système d’harmonie, où les composantes des sociétés peuvent vivre et se développer sans se détruire réciproquement, et où, pour cela, les grandes entreprises doivent être sous le contrôle de l’Etat, c’est-à-dire du peuple. Nous n’en voulons pas du socialisme dirigiste qui dilue l’humain dans la masse indifférenciée, ni du ridicule socialisme de la redistribution sur le modèle social-démocrate, cheval de Troie d’une société consumériste où l’individu vivrait sans travail, sous perfusion, monade isolée apprivoisée pour se bouffer du Netflix et du Deliveroo entre un vaccin et une branlette.
Les nationaux-bolcheviks cherchent à développer de nouveaux paradigmes radicaux lorsque les anciens ne sont plus opérants ou lorsqu’ils déstructurent les communautés d’appartenance. Pour cela, ils évitent deux écueils : les dogmes, symptômes de névroses du conformisme, et le confusionnisme, symptôme de la névrose postmoderne. Au contraire, les nationaux-bolcheviks doivent, dans chaque courant majeur, individuer des idées-forces, c’est-à-dire des idées dont le contenu est cohérent avec la nature des choses. Les nationaux-bolcheviks n’aspirent pas à refaire le monde pour qu’il se conforme aux idées, ni s’y soumettre comme si les idées n’étaient rien d’autre que des abstractions. Ils sont des platoniciens radicaux.
Les nationaux-bolcheviks gardent bien à l’esprit les enseignements du mythe de Prométhée, lequel ne correspond en rien avec la stupide version qui en donnent les Modernes. Le Titan n’est pas puni pour avoir dérobé le Feu des Olympiens afin de le donner à une humanité soumise et ainsi la libérer. Prométhée dérobe le feu pour utiliser les Hommes, les manipuler en vue de les utiliser pour combattre les Olympiens et ainsi prendre la place de Zeus. Prométhée veut subvertir l’Ordre par la manipulation. Zeus le punit lorsque le Titan, après l’avoir invité à un banquet en son honneur, le piège et l’humilie en présence des humains. Les nationaux-bolcheviks refusent le Chaos, ils ne se moquent pas de Zeus. Ils sont partisans de l’Ordre en un monde, celui du XXIème siècle, désordonné. Ils veulent subvertir le désordre pour y instaurer l’ordre ; en cela, ils sont révolutionnaires au sens propre du terme, qui est celui de « revolvere », « revenir à ».
La Justice est une autre idée-force qui guide la pensée et l’action des nationaux-bolcheviks. Il ne peut point avoir d’Ordre sans Justice. Toute injustice est un facteur de désordre qui doit être combattu sans discuter.
Il y aura toujours des injustices. Il y en a toujours eu. C’est ainsi. Tel est le discours du bourgeois. Nous, nous ne sommes pas bourgeois, car celui-ci est ontologiquement conçu pour se ranger toujours du côté de l’injustice et ainsi perpétrer sa domination. Aujourd’hui, le bourgeois est progressiste, libéral, technologiste, politiquement correct, immigrationniste, déraciné, postmoderniste. Ce qu’il soutient est ontologiquement injuste, car conforme à sa nature. Il faut de conséquence se méfier de tout ce auquel il adhère avec enthousiasme et, croit-il, sincérité. Il n’est pas sincère, car il ne soutient rien d’autre que des idéologies qui lui permettent de perpétuer sa domination, donc sa bêtise, donc ses injustices.
Son progressisme nie les valeurs fondamentales des cultures et des civilisations outre que la version dévoyée et nihiliste de l’Occident états-unienne-centrée. Son libéralisme appauvrit les classes populaires et enrichit la sienne. Son technologisme d’essence prométhéenne déshumanise l’homme et le rend esclave des technologies censées soulager son quotidien. Son politiquement correct empêche toute discussion et critique du système qu’il a créé afin de s’auto-légitimer – et son parasitisme avec lui. Son immigrationnisme participe à déraciner les individus, l’immigré tout comme ceux qui subissent l’immigration, et cela, dans le seul but de renforcer une « armée de réserve du Capital » moins coûteuse que le prolétariat autochtone. Son goût pour le déracinement le rend cosmopolite, donc traître, car le bourgeois n’est fidèle qu’à son gain – il n’a d’idéologie autre que celle qui lui apporte des sous. Son postmodernisme s’attaque à tout ce qui définit l’être humain et la variété des cultures.
Autre idée-force du national-bolchevisme : l’affirmation. On ne saurait pas vivre exclusivement dans l’opposition. Nous affirmons la vie, et non pas mort. Nous sommes pour la création, non pas pour la destruction aveugle. Nous refusons les cultes de la mort et nous honorons ceux de la vie.
Nous sommes conscients que l’être humain est de nature paradoxale. Nous ne sommes pas des purs, mais nous gardons à l’esprit des modèles d’intégrité morale et physique, des vertus que nous honorons et que nous voulons atteindre. Nous nous imposons une discipline qui se manifeste dans tous les gestes du quotidien. C’est une discipline de guerre, radicale et sans compromis. Quand nous tombons, nous nous relevons et nous nous améliorons – nous sommes les samouraïs du socialisme.
Contre le bourgeois, alors, nous proclamons haut et fort le refus de tout ce qui dégrade la dignité humaine !
Le fait de refuser l’univers bourgeois fait de nous des prolétaires ? Oui, et même plus que ça, car nous ne sommes pas insensibles à l’idée d’aristocratie. Au contraire : les vieilles monarchies mortes, nous œuvrons pour l’aube d’une aristocratie qui renoue avec sa tradition primordiale de défense des plus faibles ; nous voulons une aristocratie socialiste, une aristocratie prolétaire, une aristocratie du peuple où les meilleurs doivent émerger afin d’ouvrer dans l’intérêt du peuple et de sa maison, la patrie. Emilio Zapata, Nestor Makhno, Che Guevara, Thomas Sankara, James Connolly, Ernst Niekisch, Georges Sorel… furent-ils quelque chose d’autre que les Templiers du Prolétariat de leurs pays, des Chevaliers du Peuple ?
Le national-bolchevisme est une force, une façon de penser radicale mais pas extrémiste. L’extrémisme est instable, volage, sujet aux passions du moment, aux réactions épidermiques. La radicalité est au contraire, pour le national-bolchevik, la boussole qui guide ses actions. Elle indique le Centre, sa Jérusalem, son Hyperborée, son Agarrtha, sa Mecque. Autrement dit, la Vérité. Sans elle, sans la Vérité, pas de Justice. Le national-bolchevisme est radical parce qu’il veut la Justice. Et la Vérité, condition de la Justice, est toujours radicale, sans compromis. Elle l’est non pas parce qu’extrémiste ou dogmatique, mais parce qu’elle répond à la nécessité d’aller à la racine des choses, au fond desquelles se trouve la Vérité.
C’est pour cela que le national-bolchevisme est métaphysiquement enraciné. Le monde libéral, liquide et postmoderne est ontologiquement déraciné et déracineur. Il sape le logos. Être national-bolchevik signifie reconstruire le logos abîmé, se réinscrire dans le mouvement du monde, construire des ponts entre les idées et les actions.
La politique concerne les aptitudes de chacun envers le reste de sa communauté d’appartenance. Comment se positionner face aux lois sociales, face aux événements, face aux imprévus ? Il faut se définir, définir clairement sa propre politique en cohérence avec le reste de la communauté.
Or, pour se définir, il est indispensable de désigner l’ennemi, disait Carl Schmitt. Nous n’avons pas peur de les nommer : libéralisme, postmodernisme, démocratie représentative, bourgeoisie, conservatisme, confusionnisme, matérialisme, technologisme, mondialisme.
Mais désigner l’ennemi n’est pas suffisant. Il faut également désigner les amis, et ce pour quoi on se bat. Les amis des nationaux-bolcheviks sont les héros, les communautés charnelles, les victimes de la mondialisation, ceux qui luttent pour leur dignité, ceux qui refusent le mensonge et cherchent la vérité. Hommes et femmes épris de spiritualité qui disent « non ». Ce sont les hommes pieux qui se méfient des Marchands du temple. Le Gilet Jaune qui fait du Camus sans l’avoir lu. Le révolutionnaire qui, suivant son archétype, est prêt à mourir pour que son peuple vive. Tous sont nos amis. Le national-bolchevisme affirme de conséquence ses idées : patriotisme, socialisme, autonomie, anti-impérialisme, antimodernisme, étatisme, traditionalisme, internationalisme.
Le national-bolchevik est socialiste parce que patriote et anticapitaliste. Il est conscient que l’Argent est déracineur et déraciné, et que pour cela, il ne peut guère être le centre de l’existence ni de l’être humain ni des communautés. Il n’a qu’une ontologie, qui est celle de la dissolution de toute structure stable pour la remplacer avec la volatilité. Alors, le national-bolchevik est socialiste parce qu’il se doit de combattre le pouvoir de l’Argent au nom de la patrie.
Il est également internationaliste. Non pas dans la mesure où il s’occupe, pour un souci d’exotisme propre au bourgeois, des autres de loin, mais parce qu’il réalise qu’être à plusieurs c’est mieux que de rester isolés, c’est-à-dire des proies faciles. L’impérialisme a buté Thomas Sankara car isolé et abandonné par ses proches. La République mitterrandienne n’aurait pu rien faire sans les cinquièmes colonnes burkinabés et sans l’appui des chefs d’États africains, corrompus jusqu’à la moelle. Que serait une Afrique socialiste, traditionnelle et patriote dirigée par des peuples qui feraient du panafricanisme leur idéal ? Et les peuples européens unis, débarrassés des égouts bruxellois et de ses médias, soucieux d’établir un Empire socialiste guidé par une aristocratie du peuple ?
Être au monde
C’est pour tout cela que le national-bolchevisme ne peut et ne doit pas déserter le mouvement du monde. Il doit y demeurer, agir sur lui. La fuite dans l’intellectualisme ou dans le mysticisme lui est interdite. Il est révolutionnaire et discipliné dans chaque acte de sa vie, dans le but de s’améliorer constamment. Chaque matin, le national-bolchevik doit se lever et se demander ce qu’il peut améliorer chez lui et autour de lui, et se dire, à la fin de la journée, que le lendemain il fera encore mieux.
Dans sa vie de tous les jours, le national-bolchevik exprime clairement ses idées-forces et fait du prosélytisme. Une pensée claire se traduit par une communication efficace qui convainque la majorité de ceux qui l’écoutent, soit-il le matin autour d’un café ou pendant une grosse conférence. Il sait répondre aux arguments et être convaincant. Il doit le faire, car sa sécurité découle d’un fait très simple : il a raison, car ses idées sont vraies, donc justes. Ses idées sont justes aussi parce qu’elles sont radicales. Alors elles doivent être formulées de sorte qu’elles produisent des chocs, brisent, avec un coup de force, les résistances que le système a distillées peu à peu dans l’esprit des gens, les calcifiant.
Les nationaux-bolcheviks ont toujours été attaqués et persécutés, car leurs idées sont vraies, justes et radicales. Ils sont dans le monde, ils participent à son mouvement, tandis que d’autres veulent le remplacer avec le mensonge. Les nationaux-bolchevik obligent à dynamiter les clivages issus du XIXème siècle, le siècle des révolutions bourgeoises, et qui furent hérités par les idéologies qui prétendaient combattre le bourgeoisisme : les Soviétiques (devenus très rapidement des bureaucrates serviles), les Libéraux-libertaires (qui ont reformé le Capital en un sens consumériste), les Nationaux-socialistes (qui s’allièrent avec la grande bourgeoisie de la République de Weimar), les Fascistes (car avaient et continuent d’idolâtrer l’État au détriment de la Nation), les Nationaux-révolutionnaires (qui croient encore à la possibilité de prendre le pouvoir par la voie démocratique représentative).
Enfin, puisque le national-bolchevik est dans le monde, il prêtera une attention particulière à y être pour de vrai. Il participera à tout. Il ne refusera pas d’infiltrer telle ou telle structure, service ou fonction par souci de pureté. Il créera au contraire des réseaux, ou plutôt des contre-réseaux, car ses idées-forces doivent trouver des applications concrètes, sinon ils ne s’avéreront ni des idées ni des forces. Le national-bolchevik sera donc léniniste dans la stratégie, socratique dans le dialogue, futuriste dans l’esthétique, platonicien dans la pensée.
Axel Nrnak
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