Nicolas Bonnal se croit épargné par la bêtise. La sienne est plus subtile, c’est une bêtise savante. Citer une référence toutes les deux phrases, c’est un signe de grande culture, ce n’est pas un signe d’intelligence. Je pourrais dire qu’il est pédant, mais non, il n’est pas pédant, du moins pas volontairement. Il est sincèrement convaincu par ce qu’il dit, mais il ne se rend pas compte que l’intelligence qu’il manifeste consiste à mobiliser des connaissances puisées dans le passé pour en faire une interprétation qu’on va ensuite plaquer sur la réalité selon ses désirs, ses sympathies, ses antipathies, ses croyances, ses convictions.
Je ne dis pas qu’il faut prôner l’ignorance et l’inculture. Je dis simplement ceci : l’intelligence n’est pas une recomposition du connu, elle n’est pas érudition, elle n’est pas spécialisation, elle n’est pas sophistication intellectuelle, car elle est avant tout perception claire et non parasitée du réel suivie d’une pensée en adéquation avec le réel. Un paysan peut être plus intelligent qu’un type qui a un doctorat. Et surtout, l’intelligence n’est jamais militante, car elle n’est assujettie à aucune idéologie. L’intelligence est la capacité de se déprendre de toute illusion et de toute croyance de manière à exprimer une pensée neuve, créative, libérée du connu.
Une personne cérébralement bien équipée peut ne pas être intelligente. Ses capacités lui ont permis d’acquérir des connaissances. Mais que fait-il de ces connaissances ? Il est comme une voiture avec un moteur puissant. Mais où sa voiture le mènera-t-elle ? Le pilote c’est la conscience. C’est la conscience, avec sa clarté plus ou moins grande et sa capacité de discernement, qui permet de bien conduire la voiture. Donc ne vous inquiétez pas si, comme moi, vous n’avez pas un moteur très puissant. Ce n’est pas ça le plus important.
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