Le PQ veut limiter l’immigration à 35 000 arrivants par année

Le PQ veut limiter l’immigration à 35 000 arrivants par année

Le Parti Québécois (PQ) veut abaisser les seuils d’immigration à 35 000 nouveaux arrivants par année. De plus, ces personnes devraient toutes avoir une connaissance du français et recevraient des incitatifs financiers pour s’installer en région.

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Actuellement, le seuil du gouvernement Legault est de 50 000 immigrants annuellement. Cependant, le Québec a accueilli environ 70 000 immigrants cette année, pour rattraper la suspension des entrées au pays causées par la pandémie.  

De passage à Lévis avec le candidat Stéphane Handfield – qui est un avocat spécialisé en immigration –, le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, a remis en question l’idée répandue voulant que l’immigration soit une solution à la pénurie de main-d’œuvre.

«C’est factuellement faux et erroné, dit-il. Lorsqu’on consulte les économistes de référence en la matière […], il y a peu ou pas de lien entre les seuils d’immigration et la pénurie de main-d’œuvre», affirme le chef, qui critique au passage l’augmentation des seuils proposée par les libéraux (70 000) et les solidaires (80 000), critiquant même leur maintien, comme le veut la CAQ.

La raison étant que ces nouveaux arrivants sont travailleurs, mais aussi consommateurs, ce qui augmente les besoins en services. Dans le contexte québécois de pénurie de médecins, d’enseignants et de logements, notre capacité d’accueil diminue, argue M. Saint-Pierre Plamondon.

En français

Le seuil de 35 000 vise les travailleurs qualifiés, mais aussi les réfugiés. Ces derniers n’auraient toutefois pas l’obligation de parler français.

Pour les travailleurs qualifiés, il y aurait donc des tests de français, mais adaptés en fonction du métier. Les exigences ne seraient pas les mêmes pour un enseignement de français que pour un soudeur, précise le parti.

«On est ouverts – parce que parfois il y a des emplois avec des compétences très spécifiques et la personne ne parle pas le français – à financer des cours avant l’arrivée. On est ouverts à des ententes spécifiques.»

PHOTO ANNABELLE BLAIS

En région

Le parti veut aussi faire passer la portion de nouveaux arrivants qui s’installent en région de 20% à 50%.

«Les besoins sont criants, des entreprises disent: “Moi, à court terme, j’ai besoin de renfort” […] et on se rend compte que l’intégration se fait très bien et fait mieux que le modèle urbain, qui favorise la ghettoïsation par groupes ethnoculturels comme le modèle de Toronto», dit-il.

Pour y parvenir, il veut offrir une voie rapide aux immigrants qui s’installent ailleurs qu’à Montréal en favorisant les liens avec les entreprises qui ont des besoins et en accordant des incitatifs financiers.

Par exemple, un étudiant étranger qui termine ses études au Québec et qui trouve un travail en région, le gouvernement pourrait lui rembourser progressivement ses frais de scolarité.

D’ailleurs, concernant les étudiants étrangers qui sont un peu plus de 90 000 chaque année, ils sont trop nombreux à ne pas maîtriser le français, selon M. St-Pierre Plamondon. Le parti propose donc de plafonner les places disponibles pour ces derniers. Ainsi, sur l’ensemble des étudiants étrangers inscrits dans les universités québécoises, la proportion de ceux qui ne connaissent pas la langue de Molière ne pourrait pas dépasser 20%.

Plus d’argent

Le plan comporte aussi des augmentations de 50% dans les ressources d’intégration, passant de 120 millions à 180 millions $. Il veut un modèle uniforme à la grandeur du Québec avec les organismes communautaires existants, un peu comme à l’époque des COFI (centres d’orientation et de formation pour les immigrants).

Ce budget permettra aussi d’organiser des cérémonies d’accueil québécoises.

«Quand on accueille des gens aux Québec, le message c’est: on est contents que vous soyez québécois avec nous, v’là ton drapeau, pis maintenant on est dans le vaisseau pour les choix démocratiques qu’on fera ensemble», a déclaré M. St-Pierre Plamondon.

Le parti n’était toutefois pas en mesure de dire s’il conserverait le test des valeurs de la CAQ, mais il a précisé qu’il n’en est pas spécialement «fan» et qu’il ne «l’a jamais impressionné».

Il ne croit pas que sa volonté de réduire le nombre d’immigrants nuise à l’image du parti, qui est déjà dernier de classe en matière de représentation des minorités visibles parmi ses candidats (seulement 5%).

«Je pense que c’est un sujet légitime qu’on traite avec beaucoup de responsabilité et avec beaucoup d’humanisme, car ultimement, nos mesures servent à intégrer le mieux possible et à faire en sorte que tout le monde y gagne», répond-il.

«En suédois, on dit lagom, qui veut dire “ce qui est juste, ce qui est équilibré dans les circonstances”, et nous, c’est vraiment ça, quel modèle nous donne une durabilité, un équilibre», ajoute le chef polyglotte.

Le PQ fait fausse route, dit Anglade

La cheffe du Parti libéral soutient que le PQ fait fausse route, principalement en raison de la pénurie de main-d’œuvre, ce matin à Trois-Rivières. 

PHOTO NICOLAS LACHANCE

«C’est sûr qu’on ne sera pas d’accord avec un chiffre de 35 000. On vous l’a dit, il y a 185 000 chômeurs, mais 270 000 postes vacants. Il est évident que de réduire aujourd’hui le seuil, ce n’est pas aller dans la bonne direction», a affirmé la cheffe libérale, critiquant la promesse du Parti Québécois. 

PHOTO NICOLAS LACHANCE

Elle n’a toutefois pas voulu se prononcer sur le chiffre de 80 000 annoncé par Québec solidaire.  

De son côté, Mme Anglade souhaite maintenir le seuil actuel de 70 000 immigrants, pour ensuite ajuster le tir selon les besoins. 

«Ça pourrait être plus de 70 000, ça pourrait être moins», a-t-elle dit. 

Le PLQ veut également bonifier de 50M$ les investissements en francisation, en plus d’accélérer l’octroi du certificat de sélection du Québec lorsqu’un immigrant choisit de s’installer en région. 

Elle assure que des mesures seront mises en place afin que les personnes ne retournent pas à Montréal une fois qu’elles auront été sélectionnées. 

Gabriel Nadeau-Dubois, lui, affirme que le Québec peut accueillir entre 60 000 et 80 000 nouveaux arrivants chaque année. Des experts seront chargés d’établir les seuils précis.  

Il s’oppose au discours du premier ministre François Legault, qui dit souhaiter « protéger la nation québécoise » en limitant le nombre de nouveaux arrivants. « Ce n’est pas une question de chiffres, seulement, c’est aussi une question de modèle d’immigration », dit le porte-parole de QS, en appelant à un « débat de société ».  

« La différence, entre M. Legault et moi, c’est que lui il pointe du doigt, moi j’ouvre les bras », lance-t-il.  

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Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec

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