par Valentin Vasilescu.
Zelenski n’a pas encore compris ce que recherche Poutine et ne sait donc pas que ce dernier a déjà atteint la plupart de ses objectifs.
Quoi qu’il en soit, l’Ukraine est une minuscule petite fourmi face à la puissance russe en lutte contre l’Occident. Je me limiterai ici à seulement quelques aspects, ceux qui ne soulèvent pas de soupçon de diffusion de secrets militaires.
I – En décembre dernier, Poutine a demandé à Washington des garanties de sécurité en raison de l’avancée continue de l’OTAN à ses frontières. Il ne les a pas reçues, ce qui signifiait que la Russie devait s’attendre tôt ou tard à une invasion de l’OTAN. La Russie disposant d’un vaste territoire, les forces terrestres jouent le rôle principal pour repousser une invasion de l’OTAN, et les militaires russes en ont immédiatement fait l’évaluation.
Le personnel est motivé et bien formé, comme nous l’avons vu lors du triathlon international des équipages de chars récemment remporté à Moscou par les représentants russes.
La mobilité des forces terrestres est assurée par les véhicules blindés russes, existant en grand nombre, extrêmement robustes et bien protégés. Il existe également une nouvelle génération de véhicules blindés, supérieurs aux véhicules occidentaux (le char T-14 Armata, la machine de combat d’infanterie T-15 et Kurganets-25, le véhicule de transport blindé K-16 Bumerang, l’obusier automoteur Koalition) prêts à être produits en série en cas de menace.
La puissance de feu est fournie par l’artillerie et les missiles. L’industrie chimique russe produit les combustibles solides les plus compétitifs et à impulsion spécifique élevée, utilisés pour les munitions d’infanterie, les obus d’artillerie, les roquettes MLRS et le missile sol-sol Iskander. Les troupes terrestres russes sont supérieures à celles de l’OTAN en termes de nombre de points de tir, notamment dans le domaine des gros calibres : plus de 152 mm.
Cependant, les armes russes sont inférieures à celles de l’OTAN en termes de précision, la probabilité de neutralisation avec un projectile russe non guidé est inférieure de 60% à celle des Américains, qui utilisent des munitions de précision. Les seuls projectiles de précision russes sont guidés par laser : Kitolov-2 en calibre 120 et 122 mm et Krasnopol en calibre 152 ou 155 mm. Les Américains utilisent des projectiles guidés par GPS, qui sont plus faciles à utiliser et plus difficiles à brouiller. Presque tous les missiles Excalibur et les missiles tactiques Himars MLRS et ATACMS sont équipés du même dispositif de guidage américain, dont les Russes n’ont pas encore découvert les secrets, pour le neutraliser.
II – Comment la Russie pouvait-elle obtenir des informations sur les technologies avancées des troupes terrestres de l’OTAN, leurs méthodes d’utilisation au combat, mais aussi trouver et tester l’antidote pour chacune d’entre elles, sans provoquer de confrontation avec l’OTAN ? Vous l’avez deviné !
Les dirigeants militaires russes ont pressenti que l’Occident aiderait l’Ukraine en formant du personnel militaire et en offrant également des armes modernes, dont la Russie voulait tester les composants de ciblage de précision. Les possibilités des États de l’OTAN étant limitées, la quantité de ces armes ne pouvait pas trop entraver l’opération spéciale de la Russie. Pour les Russes, il s’agissait donc de tester les armes occidentales, non pas dans des conditions de champ de tir, mais en situation réelle de combat.
Le GRU a été chargé d’élaborer un plan de recherche de certains des types d’armes guidées de l’OTAN ciblant la Russie. Plusieurs groupes des forces de l’opération spéciale de l’armée russe ont été chargés non pas de les frapper après leur entrée en Ukraine, mais de surveiller en permanence, depuis les airs, à l’aide de satellites et d’infiltrations, l’itinéraire des armes occidentales visées.
Poutine a également intégré plusieurs centaines des meilleurs experts russes en matière de développement de systèmes de guidage d’armes terrestres dans l’opération spéciale en Ukraine. Ils ont été les premiers à évaluer les armes capturées aux Ukrainiens.
III – Il restait une grande quantité d’armes soviétiques dans les arsenaux des anciens États communistes, que les États-Unis pouvaient acheter et livrer à l’Ukraine. Or, ces armes ne présentaient aucun intérêt pour les Russes et ont été frappées dès leur entrée en territoire ukrainien. Dès le début, le plan offensif russe visait à mettre hors service les armes ukrainiennes qui n’avaient pas d’équivalent sur le marché des armes soviétiques et qui devaient être remplacées par des armes de précision appartenant à l’OTAN.
La neutralisation d’une grande partie de la force aérienne, des radars de reconnaissance aérienne et des batteries de défense AA de l’Ukraine le premier jour de l’opération spéciale faisait partie de ce scénario. Les États de l’OTAN ont donc envoyé à l’Ukraine des missiles AA portatifs FIM-92 Stinger et MISTRAL, des radars AN/MPQ-64 Sentinel et des missiles antiradar AGM-88 HARM pour les remplacer.
L’équipement gyrostabilisé GPS des obusiers M777 a suscité l’intérêt, tout comme les têtes chercheuses des missiles antichars NLAW et FGM-148 Javelin. Mais le trophée le plus convoité était le missile M31 GMLRS, qui possède la même ogive que le missile tactique ATACMS ou le projectile d’artillerie guidé Excalibur. La partie civile du réseau satellitaire GPS n’est pas sécurisée. Mais le satellite possède également une composante militaire qui fait la même chose, avec beaucoup plus de précision ; mais l’accès à la partie militaire nécessite des codes de cryptage. Ce que les Russes n’avaient pas. Le 29 août, les Russes ont trouvé un missile HIMARS non explosé dont le composant de guidage était intact. Ils l’ont mis sur le banc d’essai et l’ont fait communiquer avec un satellite américain du réseau GPS. Ils ont ainsi obtenu des caractéristiques de fréquence et de modulation qui ouvrent l’accès au satellite. Mais aussi le modèle codé pour la transmission des coordonnées GPS du satellite. Désormais, les Russes peuvent détecter toute demande de coordonnées GPS et, à la place du signal satellite, ils synthétisent un signal plus fort pour détourner le missile et l’envoyer dans le décor.
Des satellites et des avions de recherche américains et d’autres pays de l’OTAN patrouillent en permanence dans le nord-ouest de la mer Noire, aux frontières de la Roumanie, de la Pologne et des États baltes. Ils transmettent tous les mouvements de troupes russes aux états-majors ukrainiens du front via une ligne de données secrète. Étonnamment, les Russes ne l’ont pas brouillée, signe qu’ils l’étudient très attentivement. La structure et les ramifications de cette ligne de données, ainsi que le décodage des caractéristiques du signal radio, présentent un grand intérêt pour la Russie car, en cas d’invasion du pays par les armées de l’OTAN, les troupes seront coordonnées via cette ligne.
traduction Avic pour Réseau International
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